© Yamashita sur épicode

Can you dance ?

Oxymakhos était ravi. Le matin même, ses supérieurs l'avait chargé d'empoter un message à Thèbes. Il n'avait pas souvent quitté sa cité, Sparte la Grande, Sparte l'Imbattable comme certains aimaient la surnommer. Lacédémone était sa patrie et son unique maison. Mais être désigné comme messager, c'était un véritable honneur dont il avait conscience. Peut-être était-ce qu'une méthode pour remonter le moral des troupes, de confier ce rôle à quelqu'un de son âge, alors qu'il y avait certainement plus compétant, si ce n'était plus méritant, mais qu'importait pour le soldat. Il en serait digne.

Thèbes s'avéra une véritable surprise. On lui avait certes apprit, entre deux entraînements, que le reste de la Grèce ne mettait pas obligatoirement la puissance militaire au dessus de tout, mais il fut stupéfait par la ville. Mais, une fois sa mission accomplie, il n'a pu s'empêcher de s'arrêter regarder cette fille, cette fille aux cheveux roses, qui semblait manifester un amour pour la vie en dansant, ni même de sourire. Oxymakhos pensa alors aux morts. A son éducation. Sa joie retomba instantanément. On lui interdisait d'être heureux du moment où il devait se battre pour sa propre vie. Il n'avait pas le temps pour le bonheur. Il ne devait être qu’efficacité. Efficacité et férocité.

Mais il avait le droit d'admirer cette personne. Il se réjouissait presque qu'il en existe encore, avec une pointe de jalousie. Puis il se dit que, s'il ne vivait pas à Sparte, alors tout serait différent. Cependant, il n'aurait rien changé à cela. Et il n'en avait pas les moyens. D'une part, il était un homme, un simple mortel qui ne pourrait jamais influer sur son propre passé, et d'autre part, son avenir était déjà tracé, car l’hoplite était redevable à sa cité. C'était son devoir d'y être loyal. Frustré par ses constatations, il secoua la tête afin de retrouver la réalité.

Il s’aperçut donc que la danseuse s'était immobilisée, assise à même le sol, et décida de l'aborder afin de découvrir le secret de sa bonne humeur.

- Bonjour, je pourrais savoir pourquoi tu dansais ?