J’ai entendu parler d’un sanglier à tête blanche qui dévaste les récoltes dans la région. Un gros monstre qui serait une sorte de Sanglier de Calydon, mais plus petit et plus teigneux. Cette bête ferait des ravages partout où elle passait. Prenant mon arc et mes flèches, je partis à la poursuite de cette bête. D’après les rumeurs, elle sévirait à la périphérie de Sparte. La ville des hommes qui pensent qu’une femme ne devrait rester que chez elle. Bien qu’elle ait plus de droit dans cette ville à Athènes, mais je ne désirais pas m’attarder dans cette région. Je parvins sans problèmes à pister le sanglier. Il piétinait tout sur son passage, arrachant les plantes et écrasant la flore. Je m’enfonçais de plus en plus dans la végétation. À travers un buisson, dans lequel je m’étais cacher, je vis le sanglier entrain de brouter. Comme disaient les rumeurs, il avait une grosse tête à la fourrure blanche et au corps noir. Je décochais une flèche, prenant mon temps pour ne pas louper ma cible.

Il ne m’avait pas remarqué. Avec un peu de chance, je pourrais le frapper en plein coup. Soit le trait lui sera fatale, ou bien, il prendra la fuite et se videra rapidement de son sang. Et donc, je pourrais l’achever. C’est alors qu’une flèche me passa juste au-dessus de me tête et se planta au sol, à deux mètres entre moi et le sanglier. L’animal redressa violemment la tête et se mit à rugir. Deux autres flèches volèrent, mais ratèrent également la cible. Disparue dans un nuage de poussière, partant se mettre à l’abri. Je sortais donc de ma cachette, bien enrager. J’ordonnais à la personne qui m’avait fait rater ma cible de sortir. Un homme, portant une tunique blanche tachetée et un plastron se montra, arc en main, me regardant de haut.

Chasseur – A cause de toi femme, j’ai rater ma cible.
Toxon – C’est à cause de toi que je l’ai loupé homme ! J’allais l’avoir, mais tu lui as fait peur avec tes tires mauvaises !
Chasseur – Ne sois pas hystérique. J’allais l’avoir, mais en te voyant il a pris peur. Maintenant pousses toi, j’ai un sanglier à abattre et une récompense à récupérer.

Bien énerver, je lui écrasai le pied. L’homme se mit à sauter à cloche pied en hurlant. Il se protégea de suite le visage avec ses mains quand je le menaçais de le frapper avec mon poing. Gênait une chasseresse d’Artémis était une erreur pouvant se révéler fatale.

Chasseur – D’accord d’accord ! Chassons le ensemble et il reviendra à qui l’attrape en premier.

Je ne voulais pas de lui. Mais il me suivait. Il avait sans doute remarqué que j’étais plus experte qu’il ne le pensait. D’ailleurs, cela se voyait car dès que le sanglier était en vue, il tira avec son arc. Sa flèche partait à chaque fois dans tous les sens et faisait fuir la cible. Excéder, je le frappais pour de bon au visage, le faisant tomber dans la boue.

Toxon – Reste ici si tu ne veux pas que je te tue !

Le laissant là, je pouvais enfin partir seul à la poursuite du sanglier à tête blanche. Mais sa piste disparue un moment. Je me retrouvais en dehors de la forêt en moins de deux. Mon chemin m’emmena dans un grand champ où pâturait divers bêtes. En m’y approchant, espérant que le sanglier ne s’y cachait pas, je vis deux femmes au tour d’un mouton à terre. Gardant mon arc, je m’en approchais pour voir de quoi il en retournait. C’est alors que je reconnu l’une d’entre elle. Il s’agissait d’Athanassia, la chef des chasseresses d’Artémis. Elle essayait de prendre soin du mouton. Retournant la tête et me voyant, elle me lâcha :

Athanassia - Je n’y crois pas …

Cela ressemblait plus à des reproches qu’à des salutations fraternelle. Je rangeais mon arc en le mettant dans mon dos et examinais la scène. Le mouton était blessé d’une flèche. Voilà qui n’était pas commun. Je lançais un regard lourd à ma chef.

Toxon – Quoi don ? Tu ne t’attendais plus à me revoir déjà ?

Une journée tranquille sur la montagne la plus célèbre de Grèce. Pour une fois, personne ne se battait, personne ne hurlait ni se faisait violer... Etrange finalement. Hélios et Apollon exécutaient leurs travaux à la perfection alors Artémis décida de sortir rejoindre ses Chasseresses chéries. Elle attrape son arc et son carquois et descend doucement, profitant des rayons du soleil sur son visage divin... Que pouvait-il arriver aujourd'hui pour gâcher sa journée ? Bon. En réalité un tas de choses pouvait arriver pour gâcher sa journée mais la déesse préférait ne pas y penser. Artémis arrivait au camp, les nymphes, humaines et autre créatures s'affairaient sur leurs armes, des animaux à soigner... Tout était calme, tout allait bien. Athanassia et Toxon n'étaient certainement pas là... ! Ces deux là n'arrêtaient pas de se battre pour la première place. A l'arc, au soin des animaux, au côté de leur divinité adorée... Querelles sur querelles entre l'humaine et l'Amazone ! Artémis se demandait ce qu'elle pouvait faire alors décida de partir à leur recherche. Des nymphes l'avaient renseigner sur les missions qu'elles s'étaient donné : direction Spartes.

La déesse avait le pouvoir de savoir où se trouvaient ses fidèles lorsqu'elle marchait parmi les Mortels. Une fois en Lacédémonie, il fut simple pour elle de repérer les auras de ses colériques amies. Malheureusement, les sens de la déesse l'emmenait au même endroit pour les deux Chasseresses... Elle espéra que le différend de cette fois n'était pas trop puissant, Artémis n'avait vraiment pas envie de réparer les dégâts comme à chaque fois que ses deux fidèles se retrouvaient seules... La déesse se métamorphosa en une Mortelle brune aux yeux clairs, ce qui se rapprochait le plus de sa véritable apparence, pour ne pas être à l'origine de la mort des spartiates qui pourraient croiser son chemin. Artémis retrouva ses Chasseresses aux abords de la forêt, accompagnée d'un humain et sa femme certainement. Les yeux d'Athanassia lançait des éclairs à Toxon qui lui répondait d'un ton suffisant, un peu las aussi. La déesse soupira longuement en avançant vers elles.


Dans sa voix vibrait toute sa grandeur, son autorité. Malgré son apparence de jeune adolescente, tous pouvaient ressentir sa nature divine. Elle passa un regard sur les humains, ne pouvant retenir un rictus de dégoût en regardant l'homme et reporta son attention sur ses secondes.

Le visage d'Artémis était dur, elle n'en pouvait plus de ces batailles futiles, il fallait qu'elle trouve un moyen pour les réconcilier pour de bon. A moins qu'elle ne les laisse à leurs histoires... Qu'elle les laisse s'entre-tuer... Elle retint à rire à cette idée, essayant à tout prix de garder son calme. Elle va les réconcilier.

Pour Athanassia: