Une nymphe en vadrouille ... [libre]

Edit Orphée, Carthage

Je marchais le long d'un ruisseau, la tête dans les nuages - comme à mon habitude ! - quand je vis au loin se dresser une grande et magnifique cité.
Comme hypnotisée par sa splendeur neuve, je changeai de chemin et me dirigeai vers cet appel de lumière.
A peine avais-je franchi le seuil de cette ville que je repérai une petite auberge. Il allait tantôt faire sombre, et je devais absolument me reposer. Car ça faisait plus de deux semaines que je n'avais dormi dans un vrai lit, aussi miteux soit-il.

J'entrai donc dans cet espace confiné, qui sentait fort l'alcool, et je réservai une chambre au premier étage. Le barman, un homme chauve et taciturne, me regarda d'abord étrangement, puis en haussant les épaules il m'indiqua ma chambre. J'allai y faire un tour, voir si tout était en ordre, puis je retournai dans la salle principale.
M'asseyant à une table, je remarquai tout de suite les regards se tourner dans ma direction. Des murmures emplissaient la salle. Je m'interrogeai alors... Pourquoi étais-je la cible de leurs discussions ?
Ayant l'oreille fine, je pouvait entendre ce que ces habitants disaient sur moi.
" Qui est-elle, celle-là ?" "Je ne l'ai jamais vue dans les parages..." "Maman, tu a vu ses habits bizarres ?"
A ces mots, je m'observai; Ballerines de feuilles, robes aux genoux en soir douce, cheveux bouclés lâchés... qu'y avait-il de bizarre à cela ?
Mais autour de moi, je remarquai vite que les habitants de .. euh ... de cette ville n'avaient pas du tout les mêmes coutumes vestimentaires; Robes longues et plissées, cheveux tenus en chignon serrés, sandales de cuire. Tout me différenciait d'elles.
M'ayant concerté intérieurement, je me décidait donc à acquérir des vêtements plus ... communs.
Avant que les derniers rayons du soleil se couchent, je partis donc en direction de la petite place du marché, sous les regards scrutateurs des autres.
Me rappelant que je ne savais pas dans quelle ville je me trouvais, je m'arrêtai vers un passant vêtu d'une longue cape.

- Excusez-moi, ... pouvez vous me dire...

je m'arrêtai brusquement. Ce visage...
Ce n'était pas une personne comme les autres.

Cette immense citée en devenir, et même déjà d'ailleurs, était aux yeux d'Ouranos une réussite. Didon, la Reine, était déjà venu au Dieu, elle était une femme forte, observatrice et proche de son peuple. Sous les traits du vieil Oracle nommé Oclad, Ouranos arpentait les rues de la puissante Carthage. Il était tellement agréable d'y passer quelques heures que le Père des Titans et des Dieux y venait souvent. Personne ne faisait attention à un vieil homme se tenant sur sa canne, il était donc facile d'être vu et ignoré par tous. Avançant visage caché sous sa capuche, sa cape tombant à quelques centimètres du sol, Oclad était une personne lambda aux yeux des autres. S'arrêtant et reprenant son chemin d'un stand à l'autre, le vieil Oracle regardait tranquillement les étales et les produits qui s'y trouvait. Le Dieu n'avait pas de réel but aujourd'hui, pas de plan, il laissait le destin faire son travail. Et cela ne tarda pas. Une jeune femme interpella le vieil homme. Elle n’était clairement pas humaine et elle sentit une forme d'aura, celui d'un Oracle évidemment vu que l'aura Divine d'Ouranos était toujours cachée.

Elle était très jolie. Enfin Ouranos était toujours sous le charme de la gente féminine, ce n'était pas un Dieu pour rien malgré son émasculation. C’était la nature même des Dieux de vouloir un nombre incalculable de progénitures de toutes sortes. Il y avait les sentiments, ça c’était certain mais malheureusement un Dieu pouvait aimer à plusieurs reprises. Au grand damne des femmes humaines et autres prises dans les filets d’une Divinité.

« Oui ? Que puis-je vous dire jeune fille ? »

Malgré son âge apparent, Oclad restait agréable à regarde contrairement à beaucoup d’autres oracles dépassant les soixante-dix ans. Même sous cette cape, on pouvait voir que le vieil fut un puissant guerrier à la musculature importante. Mais sous cet aspect, Ouranos voulait surtout offrir sa sagesse et son aide. Et faire des rencontres aléatoires visant à bousculer le destin dans sa plus pure réaction hasardeuse…

- Euh... euh... je...

Que dire d'autre ? Ce vieil homme émanait de lui cette aura singulière qui faisait défaut à tous les mortels de ce monde. Son regard persant la détaillait, sans pour autant être vulgaire. Elle fit de même. Un vieil homme, antérieurement musclé et bien bâti ... et ses yeux. Un regard puissant, qui pouvait d'un seul sourcillement vous intimer d'un ordre. Respect. C'était le sentiment qu'il donnait de lui.

Reprenant gentiment mon assurance, je lui dit - me redressant - d'un ton le plus détaché possible:

- Eumh... Connaissez-vous un ... eumh... endroit où je pourrais trouver des vêtements plus convenables... monsieur ?

Décidément, ces années perdues sur mon îles n'avaient fait que de pourrir mon relationnel, et ma façon d'importuner les gens.

Le vieil homme sourit.

Je devais décidément avoir l'air d'une dépravée...

Sujet: Re: Une nymphe en vadrouille ... [libre]

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Une nymphe en vadrouille ... [libre]

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