Demande d'aide... [PV: Persée]

Edit Orphée, Athènes, le marché

La foule, la foule... et encore la foule !

Aujourd'hui, dans les rues d'Athènes régnait un désordre insoutenable. C'était jour de foire. Les marchands, avec les étales aux multiples couleurs et à la multitude de parfum, étaient éparpillés. Ils vantaient leurs marchandises, rivalisant en audace et en prix.
Je m'approchai tant bien que mal de l'étale d'une guérisseuse.
La femme était vieille, avait les traits tirés dans un air triste.
Elle me dévisagea d’abord un moment, puis, me trouvant sûrement à son goût - ou plutôt, voyant a bourse qui pendait à ma ceinture, assez riche pour acheter ses « potions » aux vertus encore douteuses.
Je me présentai amicalement et nous échangeâmes quelques mots. Elle s’appelait Myriana, mère de trois enfants, tous des garçons, qui ne pouvaient l’aider au marché. Elle devait avoir dans la quarantaine.
J’observai alors ses produits avec attention, et, remarquant mon intérêt d’un œil nouveau, elle me montra du doigt certaines potions pouvant, les unes guérir toute sorte de maladies, les autres soignant les plaies les plus profondes.
Pour ne pas repartir sans rien, mais aussi d’une certaine manière pour lui fausser compagnie - elle parlait, parlait, parlait et parlait … - je pris un petit échatillion de ce qu’elle appelait « hydromel des mortels » - qui n’était je pense qu’un mélange de sucres et de fruits macérés - à un prix d’or.
J’allais lui dire au revoir, quand j’entendis les cris de la foule dans mon dos.

- La voleuse ! C'est elle qui m'a volé mes bijoux ! Prenez-la !! s'époumonnait un bijoutier, en me montrant du doigt. Je n'avais pas tout de suite réalisé qu'il parlait de moi, mais quand les gens commencèrent à m'encercler, je m'en rendis compte. Avec amertume.

Car ça faisait maintenant quelques mois que je m'était échappée de mon île perdue, pour me confondre enfin avec l'humanité. J’avais supporté beaucoup de choses, depuis lors, comme la diminution de mes pouvoirs, l’œil mesquin que les mortels avaient sur ma beauté naturelle, mais je m’y était habitué. C’était devenu secondaire.

Mais si je détestais bien une chose, c’était le mensonge. Or, je n’avais jamais volé de bijoux. Je préférais les payer au prix fort !
Les hommes et les femmes m’encerclaient maintenant, en formant un petit attroupement. Je senti le bois du stand de la guérisseuse dans mon dos, et je me retournai, la cherchant des yeux. J’avais besoin d’aide. Mais elle me regardait d’un œil mauvais. Comme tous les autres.
Les plus audacieux se jetèrent alors sur moi et m’emprisonnèrent les bras. Puis les jambes. Je me débattais - ou plutôt j’essayais ! - mais mon côté pacifiste reprenait chaque fois le dessus. Je n’étais pas conçue pour la violence, pour le mal encore moins. Quand on a été élevée au milieu de la nature et des animaux, comment lutter contre les hommes ?
Les Athéniens me tirèrent de force dans les rues, m’ayant attaché les mains. J’allais sûrement comparaître pour un vol que je n’avais pas commis. Je sentais le regard des habitants, et mes yeux apeurés cherchaient le salut.
C’est alors qu’un de ces regards me glaça le sang. Une regard noisette, qui fixait la foule avec intérêt. Ses cheveux blonds et courts me rappelaient… Non... Oublier.
Mais je ne pouvais me détacher de ces yeux. Je lui lançai une prière muette.
« Sauve-moi… »

Athènes, lieu où la déesse qu'il priait la plupart du temps est vénéré. En retour, elle protège la ville. Du moins, c'est ce que les gens pensent.et si ces croyances leurs permettaient d'avoir du courage pour affronter le danger alors pourquoi pas. Cependant, Persée pense qu'ils doivent aller de l'avant sans attendre une aide extérieur, faire front aux problèmes qu'ils leur font face sans vouloir les éviter. Persée ne leur faisait pas la leçon bien que parfois l'envie est vraiment tentante. Ils doivent apprendre de la vie tout comme lui. Mais passons à la raison de sa venue à Athènes. En fait, s'il est là, c'est pour aller au temple d'Athéna et prier pour vaincre le Kraken bien qu'il n'attendait pas grand-chose en retour.

La ville était vraiment beaucoup plus désordonnée depuis son dernier passage. Il ne connaissait même pas la raison et aimerait le savoir. Il se mêlait donc à la foule ne se rapprochant de plus en plus vers le boucan et les cris provoquant tout un brouha. Finalement, il réussi à aller au premier rang et observait ce qu'il se passait en demandant à une personne à ses cotés. Apparemment, la femme qui arrive est une voleuse. Fronçant les sourcils, il l'a regarda droit dans les yeux et ce qu'il voyait le revulsait. Il s'avanca pour bloquer le chemin et regarder les personnes la tenant.

- Je vous prie de m'excuser, mais je ne peux pas vous laisser passer avec cette femme. dit-il en étant sérieux tout en leur souriant.

Je vis ce regard pénétrer le mieux, comme une lance.
Il m'avais compris. Mais il était impuissant. Je fermai les yeux, et je me fit encore balloter quelques mètre par ces rustres qui se faisaient une fausse idée sur mon compte.
Je voulus encore jeter un regard à cet étrange homme. Mais il ne se tenait plus à l'endroit où je l'avais vu. Je le cherchai frénétiquement des yeux, emprise d'une peur sans nom. "Il m'avais abandonnée. Comme tous les autres avant lui..."

Mais quand tout à coup la colonne qui m'emportait vers ce que je pensais être le temple d'Athéna s'arrêta, j'entendis une voix enjoué lancer sur un ton mi-amusé, mi-sérieux :

- Je vous prie de m'excuser, mais je ne peux pas vous laisser passer avec cette femme.

Surprise, je détournai ma tête en direction de cette voix; C'était bien lui. Mais que pouvait-il contre une cinquantaine d'hommes et de femmes, lui , seul ? A moins que ... Non ! Ce n'était pas possible...
Je n'y croyais pas. Il risquait autant sa peau que moi, et il n'allait pas faire long.
Le marchand qui m'avait accusé à tors s'approcha de lui, et lui demanda d'un ton sans répliques:

- Ecartes-toi de mon chemin, mauviette. T'es qu'un gosse.

Comme le prétendu gosse refusait de bouger d'un iota, le marchand s'approcha, le menaçant de sa haute et forte stature. Mais, à ma grande surprise, il garda son sang froid... et même son sourire !
Le marchand, n'en pouvant plus de cette insolence, lança sa main en direction du visage de mon sauveur. Mais celle-ci n'arriva jamais à destination.

Persée regardait chaque personne et se doutait qu'il ne s'en sortirait pas indemne au cas où il ne voulait pas entendre raison. Néanmoins, il a confiance en sa force et en la maîtrise de l'art du combat, apprit lors de son périple au cours duquel il a tué la gorgone méduse. Il allait d'ailleurs dans les jours à venir se rendre auprès de la princesse Andromède afin de la sauver de la mort imminente qui la guette. Il ne savait pas s'il allait oui ou non réussir, mais la seule chose qu'il pouvait faire est d'espérer et croire en sa réussite, sinon sur quoi pouvait-il se raccrocher afin de partir à l'affront de l'enfant d'Hadès ?!!

Quoi qu'il en soit, il continuait de sourire en regardant l'homme en fasse de lui tout en gardant son sérieux. Jamais il ne leverait la main sur une femme... plus ou moins, car la méduse était une femme. Cependant, il avait été obligé de le faire pour des raisons familiales et malgré tout cela, ca n'avait suffit pour réussir à rétablir la stabilité de sa famille.

- Ecartes-toi de mon chemin, mauviette. T'es qu'un gosse.

Persée riait un peu en détournant pendant un court instant sa tête. Peu de suite après, il le regardant en quittant son sourire. L'homme lui balançait alors son poing vers son visage qu'il esquiva aussitot en se pencahnt sur le côté et en lui donnant un coup dans le ventre en se rendant derrière lui faisant une clef de bras en maintenant l'un de ses bras derrière son dos.

- Mauviette ? Gosse ? Je ne suis qu'un pêcheur c'est un fait, mais au moins je ne m'en prend pas à des personnes au hasard comme cette femme.

La bande de marchands reculèrent d'un pas étonné. Et confus.
Un seul home avait réussi à mettre en respect le plus puissant d'entre eux. C'était le comble de la sorcellerie. Ou de la magie des Dieux. Un homme aussi fébrile.. quand même !
Suivant le cours des pensées de ces mécréants ( je me découvrais de nouveaux dons par mon contact avec les humains ), je me di squ'il n'était pas si fétiche que ça !
Sa carrure et sa grandeur dépassait celle de plusieurs hommes, et le fait d'être pêcheur avait donné une couleur d'or à sa peau. Il était endurci, mais pas aussi imposant que le chef des marchands.
Pourtant, par son agilité, il l'avait mis K.O. en temps d'un souffle.
Impressionnant.
Je sommai donc mes geôliers;

- Vous avez entendu ce gentil monsieur ? S'il vous en plaît, lâchez-moi.

Il m'arrivait rarement d'être hypocrite à ce point, et de prendre ce ton hautain, mais il fallait que je fasse "face" à mon sauveur. Même si me faire passer pour une femme faible serait tentant...
Les bougres me relâchèrent, trop hypnotisés par leur chef, que l'autre venait de relâcher. Celui-ci, me voyant avancer vers lui, me tendit la main. Je la pris, et récupérant ma sacoche, nous partîmes loin de ce quartier de fous.
La foule se dispersa lentement, et à l'abris dans une rue voisine, je le remerciai de vive voix, en lui demandant son nom.
Ce qui est sûr c'est que je ne m'étais pas attendue à ce que j'allais apprendre !

Sujet: Re: Demande d'aide... [PV: Persée]

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