L'Atlante et l'Océanide [PV Calypso]

Edit Orphée, Chypre, les falaises

Le bateau de l'Atlante s'était arrêté aux falaises de Chypre pour racheter des vivres et faire une petite pause sur la terre ferme. L'Amiral profita de ce temps de repos pour aller se balader sur les Falaises de Chypre, après avoir acheté une pomme pour grignoter. Il marcha seul, en regardant le couché de soleil magnifique sur l'eau de cette belle soirée chaude mais venteuse. Il finit par s’asseoir par terre et ne bougea plus pendant un long instant. Il adorait observait la mer, si bleue, si magnifique. Il croqua à pleine dents dans sa pomme sans la quitter des yeux. Un gamin passa en trottinant sur le bord de la falaise. Androclès lui dit:
_ Hey, petit, fait attention en courant comme ça, tu pourrais tomber.
Le petit garçon visiblement pauvre s'arrêta, gêné, et répondit d'une petite voix timide:
_ Oui monsieur...
Puis il partit. Androclès se remit à regarder l'eau en mangeant sa pomme quand il sentit quelque chose bouger dans sa sacoche. *Qu'est ce que...?* Il se retourna et vit le gamin qu'il venait de mettre en garde avec la carte marine du père d'Androclès dans la main, un objet auquel il tenait beaucoup. Le gamin se mit à courir pour partir. L'Atlante se leva et le poursuivit.
_ Hé! Hé! Petit voleur! Rend moi ça!
Il l'attrapa alors par le bras et lui tendit la main. Le gamin s'attendit à se faire frapper mais il se rendit compte que ce n'était pas le cas. Il hésita puis redonna la carte à Androclès.
_ Allez, maintenant va-t-en.
Le petit garçon hocha la tête puis partit en courant. Androclès le regarda partir et soupira. Il retourna s’asseoir au bord de la falaise. Il ouvrit alors la carte de son père. Sans un mot, il caressa du bout des doigts les écritures qu'avait faites son père à l'époque où celui ci était en vie. Une larme coula sur sa joue. Androclès l'essuya aussitôt et referma la carte pour ne pas se faire plus de mal. Il tenait affreusement à son père mais celui ci avait disparu dans la chute de l'Atlantide. Il se remit à observer l'océan.

Un vent marin soufflait dans les airs. Je sentais au fond de moi que je m'approchais pas à pas de la mer.
La mer. Celle qui m'avais enfantée. Celle avec qui j'ai vécu, seule, durant ces longues années de prison. Celle à qui j'ai confié tous mes secrets. Celle qui avait déjà tout oublié.
Plus je m'approchais de cette entité... plus je me sentais renaître. C'est comme si quelque chose s'ouvrait en moi. Comme un réveil, le lendemain de l'hiver.
Les arbres, présents mais de plus en plus rares en approchant la mer, s'élevaient à une hauteur vertigineuse. Je laissais ma main courir sur leurs écorces endurcies par le sel marin, faisant voler une ou deux feuilles mortes sur mon passage. Une large capuche cachaient mes cheveux rouge, trop voyants dans ce monde de blonds et de bruns.
Au bout d'un certain temps, je débouchai sur un petit chemin fait de pierres plates. Un sentier qui longeait la falaise.
Je m'arrêtai un moment, stupéfaite.
L'endroit était magnifique; La falaise plongeait dans l'océan, ses piques rocheux ne faisant qu'un avec l'immensité bleue. Bien que l'on soit en pleine journée, le soleil commençait lentement à décliner. Des reflets dorés parsemaient la mer et on pouvait voir, depuis mon promontoire rocheux, la vie sous-marine continuer son cours, tranquillement, et sereinement.
Cela me fit penser à une veille légende que m'avais raconté la Mer. Celle de la cité d'Atlantis, engloutie par les flots. La mer était parfois vengeresse.
Dommage qu'il n'y ait eu, comme elle me l'a laissé entendre, aucun survivant pour me parler de cette cité.
Car depuis que j'étais en liberté - liberté en fuite, mais liberté quand même - je n'avais jamais assouvi mon désir de tout découvrir. J'ouvrais de grands yeux curieux sur tout, même si j'étais parfois un peu naïve.

Je voulais avant tout ratrapper le temps perdu. Le temps où j'ai été oubliée, abandonnée par le dieu que j'aimais... Mais c'était le passé. Et bien qu'il soit dur, je devait m'en contenter et me tourner vers l'avenir. Une nouvelle vie. Rencontrer de nouvelles personnes... et qui sait ? Peut-être plus...

Décidée, je poursuivis le chemin, d'un pas souple, mais alerte. Une petite dague sertie pendait à ma ceinture, mais je ne l'avais utilisée que durant mon entraînement. Bien que je sache la manier, je n'avais jamais testé mon habilité au combat. Mais c'était juste "au cas où", comme on dit.

Tandis que je longeais ce chemin, j'entendis un pas précipité. Je me cachai dans le buissons, afin de voir passer ce qui devait être un petit être. Un enfant.
Pourquoi courrais-t-il aussi vite ?
Je concentrai alors mes sens aux alentours. Durant de nombreuses minutes, je ne perçu que le battement de mon coeur. Puis soudain, je la senti. Une larme. Un deuxième battement.

Mon coeur chavira. Quelqu'iun d'autre était ici. Celui - car je sentais que c'était un homme - qui avait fait fuir l'enfant.

Je me relevai, et, décidée à le rencontrer, je marchai dans sa direction.
Quand je l'aperçu, il était assis, observant l'océan d'un oeil morose. Je marchai doucement dans sa direction, sans qu'il me remarque. Puis arrivée près de lui, je lui frôlai l'épaule. Il se retourna vivement, et ne dit rien en remarquant ma présence. Je dis simplement ce qui me vint à l'esprit ;

- Bonjour ... Mon nom est Calypso, ... et le vôtre ?

Quelque chose frôla l'épaule de l'Atlante. Il se retourna brusquement et vit qu'une femme encapuchonnée était là, à côté de lui. Il ne l'avait même pas entendu arriver. Elle était très belle, il faut l'avouer, mais Androclès n'avait pas le cœur à courtiser les dames. De toute façon, il est un mari fidèle et exemplaire. Androclès se remit alors à regarder la mer d'un regard triste. Elle dit alors:
_ Bonjour ... Mon nom est Calypso, ... et le vôtre ?
L'amiral ne bougea pas, les mains croisées sous son nez, assis en tailleur par terre, l'air triste. Il répondit d'un ton calme, bien que ce ne fut pas la réponse à la question posée:
_ Vous désirez quelque chose, Mademoiselle Calypso?

Que dire ?
Il m'avait l'air préoccupé par quelque chose d'invisible, et ce la le rendait extrêmement triste...Que pouvais-je y faire ?
Je me décidai à lui répondre tel qu'il l'avais fait dans l'espoir d'un sourire amusé. Sans le savoir, je voulais avant tout le bonheur des autres... le mien m'était égal, tant que ceux que je côtoyaient étaient heureux !

- Et vous, que désiriez-vous, en guidant vos pas sur ce promontoire ?

Je ne pu m'empêcher, en sentant son odeur marine, de rajouter;

- Êtes-vous un voyageur des mers ?

Je le sentis un peu plus intéressé qu'avant, mais il gardait ses réserves, face à moi. Je ne voulais pourtant que son amitié ! Ma beauté troublait beaucoup de personnes sur mon compte. Ayant déjà vécu une histoire difficile à oublier, je n'étais pas encore prête pour une autre relation.
Mes yeux s'attardaient sur les traits de son visages. Ils étaient fermes et menés par les vents et l'air marin. J'en était sûre, à présent ; c'était soit un pêcheur, soit un aventurier des Mers, cherchant à faire fortune. Qui sait, mis-à-part lui-même ?

Je retint donc le flot de questions qui me trottaient dans la tête, et en signe d'amitié - et en attendant sa réponse qui ne venait pas - je m'assis à ses côtés.

- Qui êtes-vous ?

- Et vous, que désiriez-vous, en guidant vos pas sur ce promontoire ? Répondit elle.
Androclès ne répondit pas. Elle demanda alors:
- Êtes-vous un voyageur des mers ?
Androclès se demanda comment elle le savait mais garda tout de même ses réserves. Un silence suivit, elle semblait vraiment désireuse de le connaitre. La femme s'assit alors à côté de lui.
- Qui êtes-vous ? Finit elle par demander.
Androclès la regarda et finit par répondre:
_ En effet, je suis un voyageur des mers. Mon nom est Androclès. Je suis un amiral. Et vous Mademoiselle Calypso? Qui êtes vous?
Pour finir, il était finalement heureux d'avoir une compagnie et attendit la réponse de la femme.

Je vis un petit sourire naître sur le coin de ses lèvres. Cela me mis à l'aise. Mais la question qui allait suivre... un peu moins.

- En effet, je suis un voyageur des mers. Mon nom est Androclès. Je suis un amiral. Et vous Mademoiselle Calypso? Qui êtes vous?

Ce n'était pas sa réponse qui m'avait déplue, au contraire ! Mais c'était plutôt la dernière phrase, terminée par un point d'interrogation. Qui étais-je ?
Moi-même je ne le savais pas vraiment. Tout lui avouer ? Ou mentir ?

Franchise ou mensonge ?

Franchise. D'abord, je n'avais jamais su mentir. Un bel héritage. Puis, ... je sentais que je devais dire quelque chose. Chercher un mensonge plausible, le temps de tout mettre en place dans ma tête, de parler sans dire de bêtises, sans me contredire, ce serait trop long. En plus qu'il commençait à me regarder avec insistance... Franchise.
C'était plus simple. Plus clair.

- Je suis une Océanide, fille du Soleil et de Circée, la magicienne mythique. Je fuis les Dieux, qui m'avaient enfermés sur l'île Ogygie, d'où je me suis évadée.

Je fis une pause, ayant peur de sa réaction. Je baissai les yeux, et regardai l'horizon.

- Tu voulais savoir, brave Andorclès, sillonneur des Océans, je t'ai dit. Mais s'il te plaît, considère-moi comme une simple femme du peuple. Ce sera autant bénéfique pour toi que pour moi. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit.

Je n'osait maintenant plus le regarder, et je fixais l'horizon. Des oiseaux franchissaient les Mers, les navires ... *Non ! Assume, maintenant !*

J'obéis docilement à cet ordre venu de ma conscience, et je tournai la tête, me plongeant dans les yeux d'Androclès.

- Je suis une Océanide, fille du Soleil et de Circée, la magicienne mythique. Je fuis les Dieux, qui m'avaient enfermés sur l'île Ogygie, d'où je me suis évadée. répondit Calypso.
Androclès fut vraiment surprit de voir une telle personne à ses côtés. Elle poursuivit:
- Tu voulais savoir, brave Andorclès, sillonneur des Océans, je t'ai dit. Mais s'il te plaît, considère-moi comme une simple femme du peuple. Ce sera autant bénéfique pour toi que pour moi. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit.
Androclès sourit et répondit:
_ Tu n'as pas à t’inquiéter. Je ferais ainsi.

- Tu n'as pas à t’inquiéter. Je ferais ainsi.

Sa réponse m'avais soulagée au plus haut point. Cet homme m'inspirait désormais confiance. J'avais l'impression que nous nous trouvions liés par le secret. Je ne doutais pas un instant que celui-ci n'aillait jamais me trahir. C'est ce qui me poussa à amener la discussion plus loin.

- Que faites-vous sur les Mers, Androclès? Vous cherchez l'aventure ? De l'Or ? Des trésors ? Ou bien est-ce par plaisir ? Racontez-moi votre vie... mais ne vous inquiétez pas, j'ai tout mon temps... et j'aime les histoire.

Je lui souris. Enfin quelqu'un avec qui engager un dialogue construit, sans dominant et dominé. Je me sentait bien à ses côtés. Dans l'attente de sa réponse - peut-être cherchait-il ses mots ? - je tournai la tête en direction de la Mer, observant le soleil qui se couchait lentement.

L'Océanide sembla soulagée par sa réponse. Elle dit alors:
_ Que faites-vous sur les Mers, Androclès? Vous cherchez l'aventure ? De l'Or ? Des trésors ? Ou bien est-ce par plaisir ? Racontez-moi votre vie... mais ne vous inquiétez pas, j'ai tout mon temps... et j'aime les histoire.
Androclès ferma un petit instant les yeux et souffla par le nez. Il répondit d'un ton calme:
_ Non, pas pour toute ces belles choses, mais par simple nostalgie.
Elle sembla plutôt étonné par cette réponse. Androclès poursuivit:
_ Je viens de l'Atlantide.

_Je viens de l'Atlantide.

Au début, je cru qu'il plaisantait, que ce n'était qu'une blague pour sa donner un genre de marin "ayant tout vécu", mais quand je vis l'éclat de nostalgie et de détresse sourde briller dans ses yeux, je me rendis compte de l'évidence. Il venait bel et bien de l'Ile Disparue.

- Mais... il n'y a aucun survivant, me semble-t-il ?

Son manque de réaction me fit prendre conscience qu'il avait sûrement perdu quelqu'un de très cher.

- Oh... je suis désolée... je ne savais pas.

Certaines fois, je lisais mieux dans les yeux des Hommes que dans leurs actes. Celui-là avait subi des choses affreuses. Je le sentais, là, dans mon coeur.

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