Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Lun 28 Nov 2016 - 10:31
Oikodomos
Je désirais vraiment l’aide de ma tendre et douce femme pour arriver à mes fins. Certains vous diront que ce n’était pas très gentleman, voir odieux, mais que voulez-vous. Et puis, si j’arrivais à conclure ce contrat, mon épouse pourrait avoir tout ce qu’elle désirait. Nous n’étions pas pauvres, mais gagné plus pourrait permettre à Eugénia d’avoir des cadeaux de consolation. Sa garde-robe s’agrandirait, plus de place pour ses parfums et maquillages et elle pourrait continuer à s’embellir. Bien qu’elle fût déjà parfaite à mes yeux.
Je m’attaquais au buffet pour regagner un regain d’énergie pour continuer et me préparer à faire ma demande à ma femme. Lorsque je pris un fruit, une belle pomme rouge, j’eus soudain une sorte de flash. C’était comme un rêve de votre enfance, oublié depuis des années qui revenaient sans raison à ce moment. Le buffet avait changé, c’était une longue table en bois, recouvert d’une nappe blanche où on y trouvait que des fruits venant de la terre entière. J’étais là, devant ce repas, au beau milieu d’une pièce décoré avec des peintures sur les murs montrant des gens sautant sur des taureaux et des dauphins. Une femme très belle, se tenait à côté de moi. Elle me sourit et me donna une pomme. D’une voix douce et chaleureuse, elle me disait :
Femme – Tiens Astérion. Ceci est une pomme, goûte.
Je revenais de suite à moi. On aurait dit une mère qui parlait à son fils. Mais elle ne ressemblait nullement à ma mère. D’ailleurs, je ne me souvenais pas vraiment à quoi elle ressemblait, tant d’années sans la revoir, ni lui écrire… Écrire ? Bref, revenant à moi, je me tournais vers Eugénia pour lui exposer ma requête. Avec tact et charme, je serais la convaincre. De toute façon, elle n’avait qu’à m’approuver devant les gens, sourire et battre des cils, je ne demandais rien de bien compliquer. Oikodomos – Eugénia, ma douce. Que diriez-vous de…
Ma phrase fut coupée quand je vis l’approche d’une jeune et jolie jeune femme. Son regard était posé sur nous. Je me demandais bien ce qu’elle désirait. Je ne la connaissais pas, ou bien l’avais-je oublié. Sans doute vouloir discuter avec ma femme de broderie et de plantes.
Antigone
Localisation : Six pieds sous terre Occupation : Faire la gueule, compter ses doigts, gratter la terre, recommencer Humeur : D: Date d'inscription : 26/12/2013 Messages : 416 Crédits graphiques : Avatar : Her Shoulders, painting by John Larriva Double compte : Persy
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Mer 1 Fév 2017 - 20:00
« Inconscient, descendez en nous par réflexes : Brouillez les cartes, les dictionnaires, les sexes. » Jules Laforgue, Les Complaintes, « Complainte de Lord Pierrot »
L’espace est de coton scintillant ; et les gens sont beaux à s’étouffer dans ses pleurs. La veine oculaire d’Anastasya palpite vers ces bouches qui mordent dans les milliers de grains de la framboise sanguine ; vers ces ongles d’ivoire qui ne frôlent que de loin la peau de la témérité d’un effronté ; vers ces quatre cheveux poignants qui s’échappent, consciemment, d’un lourd chignon savant et viennent s’effondrer en perles de lumière sur la nuque désirable d’une valse ; vers le souffle insensible qu’exhale le demi-baiser volé sur la joue qui ne l’attendait plus ; vers l’étoffe tremblotante du bout de la manche, de la chemise, de la géométrie, qui ondule de rage ; vers toutes les peaux, toutes les robes, toutes les fragrances corporelles, tous les livres et toutes les cartes. Les cartes, les dictionnaires, les sexes.
Parce que même l’éther danse autour d’elle ; et qu’elle se noie presque dans les visages, qu’elle voudrait tous en extase. Pourtant les notes qui montent et fourmillent entre les pas des danseurs sont des dards aigus qui éraflent en douceur ses tympans craintifs. Elles lui donnent l’âcre nausée de l’estomac qui a mangé trop de chocolat : c’est si doux, si sucré, c’est si trop. Son collier bleu-Athènes vacille un peu et semble l’attirer au sol. Le tableau là-bas ondule doucement dans son cadre strict, les lignes et les fumées sortent de leur toile et s’infiltrent dans les narines d’Anastasya qui, peut-être, ne va pas tarder à vriller. Le monde, curieuse certitude, n’a pas toujours été ainsi. Son collier lui pèse, respirer. Marcher vers le tableau.
Le tableau:
Moonlight, Blakelock, 1885
« It was not a landscape, it was a memorial, a death song for a vanished world. » Moon Palace, Paul Auster, à propos de Moonlight
Quelqu’un la bouscula et ce fut un coup vers la réalité –elle restait nauséeuse. Elle leva la tête et la présence devint une jeune femme à la chevelure rousse qui s’enfuyait déjà. Tout tournait déjà dans sa tête alors son pas s’élança dans son sillage en suivant l’éclat qu’elle avait laissé au coin de l’œil. Elle put peut-être lui effleurer la manche ; voir ses yeux se retourner et y sentir le même vague au creux de l’âme. Quelques gouttes de paroles acides étaient toujours coincées dans sa gorge et bloquaient l’accès à ses cordes vocales. Elle voulait lui attraper la main.
Pourtant, il n’y avait aucun rapport. L’univers fronçait les sourcils.
Là-bas : parrain, un peu moins gris qu’auparavant. Ici : quelqu’une, une certaine, chaque ; rousse. Un peu plus loin : la lune en plein jour pendue à un arbre dans un ciel tranché. D’un geste hésitant, et sans bien savoir pourquoi, Anastasya la désigna du doigt :
« Je crois que la lune est morte. »
Ou bien était-ce tout le reste. Elle prit une profonde inspiration. Le monde valsait et il fallait valser avec lui jusqu’à vomir cette mélodie. Après ces fichues notes, elle irait ; faire sauter, sauter, elle irait.
Après. Elle tendit sa main comme elle l’avait vu faire.
« Voudrais-tu… danser avec moi ? »
Il ne lui vint pas un instant à l’esprit qu’il était plus probable qu’elle se mette simplement à rire.
La lune est morte:
Anastasya est distraite de son but du tableau par la musique qui lui donne la nausée. Elle est bousculée par Irène (Macaria) et la rattrape pour lui proposer de danser.
Administrateur
Perséphone
Localisation : Stockholm Occupation : stalker Hadès Date d'inscription : 05/03/2015 Messages : 86 Double compte : Anti
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Mar 7 Fév 2017 - 15:26
Proserpina
Danser était plus ennuyant qu’il n’y paraissait. Le véritable enjeu était l’apparence offerte au public –et pour cela, Proserpina était plus à l’aise avec ses sourires acidulés et ses dents brillant derrière l’écrin un peu rougi de ses lèvres. Danser –danser impliquait le corps entier, et celui de son partenaire. Jouer le jeu ; leur comédie était la sienne. Qu’elle jouât un personnage ou non n’avait en outre aucune importance. Il aurait quand même fallu, pour qu’elle y croie vraiment fort, que la musique joue un peu plus fort, elle aussi ; que chacun y mette du sien, sinon elle ne pourrait pas se convaincre qu’elle était en train de passer la meilleure soirée de sa vie, et elle avait très envie d’y croire parce que Philippos était vraiment beau et aussi convoité qu’elle l’avait espéré –il y avait ces regards qu’elle avait croisés avec un éclat de bonheur au fond de son ventre.
Il aurait fallu qu’elle se contente de ce qu’elle avait. Mais ses regards attrapaient parfois au vol les autres, ceux d’autour, qui devaient sans doute graviter autour de leur sphère dorée à eux, un peu celle de son compagnon, surtout la sienne. Quelque part, tout aurait été parfait si l’ensemble de ces personnes scintillantes l’avait considérée, elle, comme une sorte d’épicentre, au moins pour quelques heures. Alors elle dansait quand même, et finalement elle y trouvait quand même une forme de satisfaction juvénile, et qu’elle aurait voulu royale. Et elle tourne, un peu plus cambrée, muscles un peu plus tendus, elle est jolie et ferme même un peu ses paupières parfois, parce que ça y est, la musique coule dans ses tympans et lui atteint le cerveau et s’y enroule, finit par l’enserrer insensiblement et dans les bras de Philippos elle la sent devenir plus ferme et…
Et Proserpina aux yeux clos s’affaisse presque. Une main forte la retient dans le dos, c’est du plus bel effet. Son corps, son joli petit corps souple, l’a lâchée un instant ; elle en a juste profité pour perdre gracieusement l’équilibre, le trait à peine forcé. Quel charme la vie aurait-elle si on ne l’y aidait un peu parfois ?
« Pardon, je crois que j’ai fait un faux pas… ? »
A peine une étincelle dans le regard surpris de Philippos ; il va quand même l’emmener près des boissons et des gâteaux, elle goûtera un fruit du bout des lèvres en riant un peu de sa mésaventure et elle lui donnera envie de l’embrasser devant cette galerie de belles personnes pour leur montrer qu’ils sont beaux et qu’ils brillent un peu plus que les autres, et aussi à quel point son âge ou sa condition n’ont aucune importance. Elle est femme, jeune, et elle brille.
Étrangement, la musique demeure vénéneuse. Il lui faut serrer les dents pour la refouler avec énergie dans la catégorie des choses sans importances.
Sur la nappe blanche se déroulent toutes les splendeurs alcoolisées et les finesses gustatives ; son geste exquis s’apprête à porter à ses lèvres une coupe où éclatent les bulles de champagne, perles précieuses. Ses dents tintèrent contre le cristal et elle se figea. Il y avait, là, à côté de la femme en rouge dont chaque geste semblait une respiration de la salle entière voire du monde, un homme autour de qui la musique semblait si dense qu’on pouvait presque la voir. Il y avait un homme, dont la présence lui semblait se trouver au-delà de la dimension de cette salle de danse. Il y avait ces gestes rares mais d’envergure qui soudain la prenaient à la gorge et lui devenaient essentiels.
Il y avait, quelque part, un peu de cette présence dans la boule qui se formait au fond de sa gorge.
Proserpina agrippa sa main à celle de Philippos, protectrice, autour de sa taille. Il fallait urgemment que quelque chose arrivât. Il fallait, surtout, qu’elle reprenne la maîtrise de son corps et de ses pensées, car tout semblait très glissant depuis quelques instants.
En se ressaisissant, elle se pencha à l’oreille de Philippos et lui souffla :
« Tu sais qui est cet homme là-bas ? On pourrait essayer d’aller sauver la dame en rouge, il a l’air si ennuyeux. »
Il n’avait sans doute pas décelé l’once d’anxiété dans sa voix.
La mauvaise foi c'est très marrant ♫:
Proserpina se pavane sur la piste de façon mégalo en espérant que tout le monde voit bien à quel point leur couple est super cool, avec Philippos. La musique lui fait perdre l'équilibre, elle trébuche à moitié, et se dirige donc vers le buffet pour boire un truc. Elle y croise Sergei/Hadès avec Elisa/Didon et, perturbée, elle propose à Philippos/Posy d'intervenir dans leur conversation sous prétexte qu'il a l'air ennuyeux.
Thanatos
Localisation : Partout où on meurt. Occupation : Réfléchir à la nature des choses. Humeur : Oscillante : à l'interface. Date d'inscription : 17/07/2012 Messages : 706 Double compte : Didon, l'implacable
"People are—nothing more." —he struck a match— "just that," he said, pointing to the flames. - Hewet inThe Voyage out, Virginia Woolf, 1915
La nuit commença à tomber sur son âme.
Irène venait de fuir, c’était comme si une assemblée de piliers s’était dérobée sous le sol, laissant les fondements de l’univers aussi fuyants et rieurs que le voile d’une mer. Ionéphos chercha une branche, un roc saillant, auquel il pût se raccrocher. Mais comme son regard se posait sur Didon, sur la rougeoyance attirante de sa robe hypnotique, il fut à nouveau saisi d’une inextinguible colère. C’était cette femme, il en était certain, qui avait causé la perte de sa bien aimée. L’image d’un enfant qui souffle gaiement les graines d’un pissenlit traversa son esprit.
Il fit bondir ses membres. Il n’y avait, dans ces conditions, qu’une seule chose possible. Fuir, fuir vers l’être aimé, l’être essentiel, retrouver son apaisante présence, relâcher ses soupirs, fermer les yeux et reconstruire le plancher du monde. Il fit deux pas. Deux pas avant de se tétaniser d’horreur. Une jeune femme avait senti la détresse d’Irène et s’était approchée d’elle. Et Irène – il sentait bouillir ses océans intérieurs – Irène ne l’avait pas repoussée. Il y avait un être repoussant, voûté et difforme, aux longs cheveux noirs et au visage déformé par la haine – entre lui et la béatitude.
Combien de temps avait-il attendu ? Avait-il mis si longtemps à réagir qu’un autre être, un corps étranger, un grumeau dans la pâte de l’amour humain, avait senti la détresse d’Irène avant lui ? Était-il ce genre de perdant, de détestable création de la nature à qui aucun humain ne peut accorder sa confiance ? Il fulmina.
Comme il réfléchissait à ce qu’il allait faire, le monde recommença à suinter en lui. La musique était trop forte, les notes pénétraient sa tête comme des flèches de vif-argent – de tempe en tempe. La lumière crachait son acide dans toute la salle, il se reflétait sur tous les avatars de la vanité et de l’inanité – les bijoux, les robes, les peaux, les sourires, les yeux. Les yeux – les yeux, les âmes. Il détesta tout à coup ces humains qui s’agitaient comme des abeilles dans une ruche tombée à terre. Il méprisa jusqu’à leur bienveillance. Et il fit demi-tour.
Il y avait cet homme, près de Dame Élisa ; Ionéphos n’avait pas fait attention à lui, dans un premier temps, car rien d’autre n’importait alors qu’Irène. Mais à présent, tous les humains étaient tombés dans la même disgrâce. Il pouvait détailler l’envoyé du Tsar autant qu’il le souhaitait. Imposant dans son costume qui n’impressionnait que lui, il était le symbole de cette soirée, de ce qui fait vaciller les existences humaines dans une insupportable inconstance. Ou plutôt, il était le symbole de tout ce qui s’effritait comme une dune dans cette soirée. Ironiquement, Ionéphos décida donc, puisque tout était perdu, de l’aider dans sa sombre entreprise.
Il conçut alors toutes ces vies autour de lui comme de petites flammèches éphémères. La musique lui bourdonnait aux oreilles, elle criait contre les parois de son être, elle ordonnait de faire cesser la douleur, la médiocrité et la faiblesse. De faire cesser la vie. « C’est mon anniversaire », cria-t-il intérieurement, « et comme le dieu Éole, je vais souffler ces pitoyables bougies humaines tout autour de moi. » Comme il disait ces mots, la moitié de la salle s’évanouit.
L’eau noire qui coule le long des lignes de pouvoir de Thanatos est visqueuse. Engourdie, elle coule vers les mortels. Lorsque l’onde de colère du dieu de la mort se propage dans la salle, elle est intense et leurs âmes sont arrachées à ses cibles. Mais le rêve est épais, et la magie se dissipe vite – les esprits réincorporent lentement leurs hôtes.
Les flammes vacillent... :
Ionéphos est resté planté là sans réagir pendant un petit moment. Il ne faisait pas très attention à ce qui se passait autour de lui, juste à Irène. Quand elle s'enfuit, il reprend ses esprit et la poursuit, mais Anastasya rejoint Irène avant lui. La succession de contrariétés le met hors de lui, il revient vers Élisa et Sergeï, leur en veut, en veut à tout le monde et à la musique. Il souhaite alors de tous les tuer d'un seul coup, et ça marche presque. Ses pouvoirs sont engourdis, donc les mortels ne font que s'évanouir quelques minutes.
Dernière édition par Thanatos le Mer 1 Mar 2017 - 19:58, édité 3 fois
Macaria
Localisation : Voyage initiatique prévu mardi à 15h Occupation : Faire des crises de nerfs et chercher des réponses, alternativement. Humeur : En pleine crise de nerfs ou en train de chercher des réponses, alternativement. Date d'inscription : 06/04/2015 Messages : 120 Double compte : Hadès
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Mar 28 Fév 2017 - 0:29
Irène
Irène ressent un grand vide, une terrible détresse.. S’éloigner de la musique était une bonne idée, même si elle a plutôt relevé du besoin viscéral que de la décision consciente. Au fur et à mesure de sa fuite, la morsure aigue des coups d’archets s’estompe. Les fleurs, les couleurs et les prairies cessent d’apparaître par intermittence son champ de vision, et avec eux les parfums du pistil, de la terre, et surtout ces relents de maladie, cette horrible odeur de décomposition qui lui emplit les poumons.
La musique était hantée de rêves. Le renard n’en faisait pas partie ; ce qui l’habitait plutôt, c’était ce cauchemarqui lui revenait souvent, et dont alle avait pourtant oublié l’existence jusque là. Maintenant qu’elle n’entend plus rien, les images s’étiolent et elle ne se rappelle plus quelle en était la teneur, mais le sentiment de terreur est restée.
Irène n’a pas l’habitude de courir, et sa robe n’est pas vraiment faite pour. Il va falloir qu’elle s’arrête si elle ne veut pas finir étouffée par son propre corset. Elle ralentit ; et profitant de l’occasion, quelque chose s’accroche à sa manche. « Voudrais-tu… danser avec moi ? »
Des yeux noirs sont tournés dans sa direction. Danser…
L’image d’Ionephos se superpose à celle de l’inconnue. Voudrais-tu danser avec moi, demande-t-il. Lui aussi a ce quelque chose de timide et d’effronté dans le regard. Il y a un brin de lui chez cette jeune fille. Il lui semble reconnaître un parfum, une impression….
Irène se fige. Les yeux de l’inconnue, se tordent soudain comme ceux de son fiancé tout à l’heure. Ils se tordent et c’est une abysse qui s’ouvre. La jeune femme s’écarte vivement de cette main, qu’elle s'approchait pour prendre, comme à la vue d’une vipère sifflante.
Les violons ont repris. Irène se remet à courir.
Cette fois-ci, acculée, elle s’effondre près d’un mur. Le couloir est désert. Ses boucles rousses s’éparpillent en désordre, en souvenir d’un chignon qui n’est plus. Le visage en dessous est mouillé de larmes.
“Ne t’approche pas !” crie-t-elle en se ramassant sur elle-même avec une terreur visible.
Elle se rappelle, maintenant, de ceux qui s’approchent. Ils tombent, comme des mouches, avec des râles affreux. Il ne faut pas qu’ils la touchent !
“Ne me touche pas, ne me touche pas !”
Comme elle crie, une domestique s’approche en posant des questions qu'elle entend à peine. Elle veut se dégager d’une main qui s’approche, mais se fige, tout d’un coup, concentrée, comme pour écouter.
Une onde de plomb traverse l'atmosphère.
La domestique s’effondre.
Irène se sent sombrer.
ondes et cercles, même combat:
Irene fixe un instant Anti, s'apprête à accepter, mais est prise de panique et s'enfuit. Après moult cris, la voilà dos au mur dans la position défensive de la boulette. Une domestique qui passait par là s'approche, mais la vague emporte tout le monde (y compris l'âme mortelle de Maca).
Didon
Localisation : Carthage Occupation : Régner Humeur : Implacable. Date d'inscription : 11/03/2013 Messages : 70 Crédits graphiques : Nicole Kidman, The Hours, Stephen Daldry Double compte : Thanatos, l'implacable
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Mer 1 Mar 2017 - 11:34
Élisa
"poetry isn’t so much what we write as what we feel" Mrs. Hilbery inNight and Day, Virginia Woolf, 1919
L'eau coule dans la rivière et fait tourner la roue du moulin. L'eau coule et la vie, la vie coule et l'eau, les émotions affluent vers Didon.
Élisa devenait l’amphore aux émotions de la salle.
Déjà quand la jeune Irène était partie en courant, il lui était resté, à elle, l’ambassadrice espagnole inconnue de tous, le sentiment de la fragilité de l’être ; en même temps que… Elle ne l’avait pas compris immédiatement, mais voyant Ionéphos qui revenait sur ses pas, l’émotion se fit claire : la fragilité de l’être mêlée à l’aveugle commisération du parent pour l’enfant.
Ces deux-là étaient ses enfants de songe. Et le garçon… Elle sentait sa propre âme se fissurer avec la sienne, à mesure que le marteau du monde frappait son cristal intérieur. Elle avait senti cet appel à l’aide, dans sa fuite, ce désir intense de l’autre – d’elle – jaillir dans l’air, et elle l’avait contemplé, impuissante, se fracasser contre une épaisse vitre dans le dos de la jeune fille aux cheveux noirs. C’était un mur étrange, un rideau sombre de la rébellion, de la peine et de l’épuisement, que faisait onduler l’amour de la vie agrippée par le bras, l’élan vers l’autre comme réflexe vital et la Lune, ultime certitude dans le ciel vide des idées.
Alors le jeune homme avait fait demi-tour, l’espoir enfui, et s’était dirigé vers elle ; vers elle qu’il avait un instant plus tôt – elle l’avait vu dans ses yeux – jugée responsable de son malheur – sa propre mère ! –, vers elle, et l’ambassadeur russe. Celui-ci échappait à la compréhension d’Élisa. Plus précisément, elle échouait à reconnaître les émotions de cet homme qu’elle avait importées en elle. Il lui semblait l’ordre et le chaos, l’amour et la haine, le rire et la peine, la vie et la mort.
Mais ce qu’elle avait bien ressenti, en revanche, c’étaient les ondes de douleur qui émanaient d’Ionéphos. Le marteau du monde frappait son cristal. La musique et les voix pressaient contre son esprit. Le marteau du monde frappait son cristal. Sa souffrance se dissolvait dans l’air. Le marteau du monde frappait son cristal. Nul ne le comprenait ou l’aidait. Le marteau du monde frappait son cristal. Ionéphos se brisa.
À partir de cet instant, seul un regard les séparaient du néant. Ionéphos se rallia au chaos. L’univers bascula. Et elle perdit connaissance.
Elle fut parmi les premiers à retrouver ses esprits. Encore habitée de l’étrange angoisse d’avoir été un instant éjectée d’elle-même, elle scruta la salle autour d’elle. Un peu plus loin, elle voyait Irène, chancelante. La jeune fille aux cheveux noirs était là aussi ; elle se réveillait tout juste. Elle n’était pas la seule à s’être évanouie, cela concernait à peu près la moitié des convives. C'était lui qui avait fait cela. Mais par quelle magie ? Elle redoubla d’attention, et l’effroi la saisit. Elle échouait à trouver un trait commun aux évanouis. Elle échouait à donner de l’ordre au monde.
Il ne restait qu’une certitude stable, à l’œil du cyclone : les deux hommes qui se tenaient près d’elles, et ce qui s’échangeait entre leurs deux regards gelés – une haine viscérale mêlée d’une fraternité souterraine. Élisa sentit tout son être se tourner vers son enfant, elle devait mêler la détresse d’un petit garçon à la liqueur sereine d’une mère.
—Ionéphos, tenta-t-elle, écoute-moi. Le gouffre infranchissable qui se dresse autour de toi n’est pas la concrétisation de ton impuissance, mais la condensation de ton amour qui, brisé, a fait une coquille dure autour de toi. L’abîme, c’est ton manteau d’éther. Mais si tu fais confiance, un être pourra se serrer contre toi au-delà de tes murailles.
Au-delà des murailles... :
Élisa ressent avec beaucoup d'acuité tout ce que ressentent Ionéphos et Irène. Quand Ionéphos déclenche le pouvoir de Thanatos, elle s'évanouit. Elle se réveille peu de temps après. Elle sent que c'est lui qui a fait ça, elle sait que c'est le résultat de sa détresse, sans comprendre comment exactement. Quand elle échoue à comprendre qui s'est évanoui et pourquoi, elle frissonne d'angoisse. Puis, elle s'adresse à Ionéphos pour tenter de l'apaiser.
Hadès
Localisation : Eh oui, j'ai un trône en os. Qui dit mieux ? Occupation : Je regarde vos petites mines déconfites et j'écoute vos doléances avec un air ennuyé Date d'inscription : 21/05/2013 Messages : 1515 Double compte : Macaria
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Jeu 2 Mar 2017 - 19:53
Sergeï
“Vous n’avez pas retrouvé votre amie?” C’était une question grinçante. Elle disait nettement, votre amie vous a donc laissé tomber ?
Cours petite, cours, avait pensé Sergeï en la regardant s’éloigner. Il n’avait pas voulu lui adresser la parole, mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Il n’avait d’abord pas pu s'empêcher d’approcher, puis il n’avait pas pu se taire, puis il n’avait pas pu retenir de grincer ces deux mots polis. Cours, petite, parce que c’est ainsi qu’ils laissent ceux qui les aiment. Cours, parce que moi aussi, j’ai vu ce que tu as vu dans ces mêmes yeux - ou presque -, et moi aussi, je n’ai pu emporter que mon chagrin dans ma fuite.
J’ai été lâche, se dit Sergeï. “Elle s’est sentie mal ? C’est peut être la chaleur, cela peut avoir un effet soudain. Elle a sans doute besoin d’un peu d’air…” Je le vois, je le lis dans tes yeux. L'égoïsme. L’absence d’empathie. La vanité. La démesure.
Cours-lui après ! Disparais de ma vue ! Mais c’était lui qui s’était rapproché, et il ne pouvait pas nier qu’il le fixait presque avidement. L’homme était distrait, regardait ailleurs ; en lui-même, peut-être. Il ignorait avec désinvolture le regard furieux posé sur lui.
Une perturbation arracha Sergeï à sa contemplation ; un couple s’approchait. Il détourna les yeux, un peu contrarié, pour regarder les nouveaux arrivants. Elle était trop jeune pour lui. Peut-être pas trop belle (il se défendait bien, même si elle mettait la barre assez haut), mais trop jeune. La place de cette jeune femme était avec les autres enfants.
Il était sur le point de se présenter ; Elisa tomba dans les pommes.
Etrangement, il la laissa tomber avec peu d’émotion. Comme un arbre, comme une feuille, il la laissa s’effondrer à ses pieds sans lui accorder plus qu’une vague demi-pensée. Lentement, instinctivement, son regard se reporta vers - mais quel était son nom ?! - qui souriait presque. Il l’avait quitté des yeux un seul instant, et maintenant il souriait presque !
Quelle compréhension passa dans le regard qu’ils s’échangèrent, Sergeï n’aurait su le dire avec certitude. L’ombre d’un sourire passait d'un côté ; un regard froid de l'autre. Comment des signaux si faibles pouvaient-ils transmettre un message aussi monumental ?
Elisa n’était pas la seule à s'être effondrée. “Des sels, qu’on apporte des sels !” ordonna-t-il sans douceur à un membre du personnel un peu secoué. Mais que se passait-il à la fin ? Avait-on empoisonné les plats ? Était-ce là la cause de ces délires et de ces perceptions étranges ? Devait-il s’attendre, lui aussi, à s’effondrer prochainement, sans espoir de se réveiller ?
“Je le tuerai avant”, fut ce qui lui vint alors à l’esprit.
Il n’était pas violent. Il n’était pas armé. Il n’avait jamais tué qui que ce soit. Il n'eut pas une pensée pour Anastasya.
Elisa revint à elle, toutefois. Elle n’était donc pas morte. Difficile de dire si elle allait tout à fait bien cependant, dans la mesure ou ce qu’elle dit parut du même acabit que le discours incohérent de la jeune femme rousse de tout à l’heure. Mais pourquoi regardait-elle par là-b…
Mais c’est ma filleule, par terre.
Anastasya, la femme-enfant, ce vil sourire et l’ambassadrice à terre, la mort qui planait peut-être au dessus de la salle, victime d’un mal étrange, et qui menaçait de mettre un point à cette période de paix, tout tourbillona une seconde autour de Sergeï. Il y avait trop, trop de choses, et elles ne semblaient pas tant le harceler comme des oiseaux que tenter de sortir de lui même vers le dehors. Mais quoi, à la fin pourquoi est-ce que cette enveloppe mortelle lui paraissait si étroite ?
Anastasya, par terre.
Elle avait dû heurter le sol comme une poupée de chiffon. Cette petite n’était pas assez solide pour être laissée tomber sur le marbre. Elle était toute frêle, et la vision de ce pauvre paquet de cheveux emmêlés (ils n’étaient pas emmêlés), dans cette robe trop grande (elle n’était pas trop grande) que personne n’avait pensé à rattraper - qu’il n’avait pas pensé à rattraper - avant qu’elle ne heurte la pierre brisa quelque chose en lui.
Il avait pensé à elle comme aux restes du ragout d’hier soir, et il avait laissé tomber Elisa comme on regarde tomber les feuilles mortes, et lui, lui se sentait soudain une horrible connivence avec cet être abject - Ionéphos, si c’était son nom-, qui était si indifférent à la souffrance d’autrui. Mais moi, se dit Sergeï qui s’était déjà lancé au secours de sa nièce en poussant sans ménagement l’ennemi qui lui faisait obstacle et traversait la salle comme on traverse les lignes ennemies, moi je ne suis pas homme à laisser tomber qui que ce soit sur un sol dur sans y laisser une part de mon âme ! Et moi, je ne suis pas un spectre froid qui regarde sans aimer ! Et moi, il n’y a pas d’abîme ou de coquille au monde qui m'empêche de prendre ma nièce dans mes bras, ou chaque humain sur la terre s’il leur venait à l’esprit de tous tomber en même temps ! “Écartez vous, mademoiselle.” prononca-t- il avec un calme et une autorité naturelle qui dépassait de beaucoup celle qu’il avait adressée à la domestique tout à l’heure.
Est-ce qu’elle allait bien ?
S’ils devaient tous halluciner puis mourir, il voulait bien mourir. Mais il refusait de laisser un jeune crétin suffisant sourire (même à demi) devant le sérieux qu’il y avait à voir les gens tomber.
Anastasya ouvrit les yeux ; pour la peine, elle se fit presque étouffer par une étreinte plutôt soulagée.
Les privilégiés se font étouffer deux fois:
Aloors Hadès balance des phrases et des regards méchants à Thanatos, il a un air un peu bizarre avant de porter secours à Didon avec un peu de retard, et tandis qu'elle se met (pense-t-il) à délirer, il voit sa nièce par terre et se rappelle qu'il est un être sensible. (Violons) Ensuite il prend Anti dans ses bras en serrant peut-être un peu beaucoup.
Et donc Hadou se rappelle toujours pas de grand chose 8D Mais il a quand même récupéré pas mal de Hadès-points charisme en traversant la salle et (?) il se ressemble un peu plus maintenant. Et là, Hadès perd son épingle à cheveux, et pouf, sa magnifique chevelure blanche qui brille s'envole et fait des volutes sous les yeux admiratifs du public. Je veux dire moralement. Et dans le regard. AU CAS OU QUELQU'UN VOUDRAIT EN PARLER JDIS CA JDIS RIEN.
Thanatos
Localisation : Partout où on meurt. Occupation : Réfléchir à la nature des choses. Humeur : Oscillante : à l'interface. Date d'inscription : 17/07/2012 Messages : 706 Double compte : Didon, l'implacable
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Ven 3 Mar 2017 - 0:53
Ionéphos
Le ciel condense ses nuages. L’horreur gazeuse se concentre en roulant ses volutes au-dessus du lac. Crie, crie, crie Ô muet pendant qu’une sphère se forme à l’aplomb des eaux noires, suspendue par un dernier espoir. – L’eau tombe et les douleurs contenues du monde se propagent en vagues vers les gorges du silence.
(Ionéphos est un gong sur lequel le monde frappe.)
Était-ce lui qui avait fait-cela, propageant ses ondes cuivrées le long des courbes du monde ? Était-ce lui qui avait fait flétrir les lueurs dans les yeux de tous ces êtres ? Était-ce sa colère qui avait soudain dépassé les frontières de son être matériel ? Il pouvait rêver à la ruine d’autant d’esprits, il pouvait souhaiter les voir tous prisonniers d’un bâillon porté par l’air impartial – mais que ce fût lui qui, projetant des mains invisibles sur les visages des autres, prenne en otage l’expression vitale des humains, que ce fût lui qui, projetant alentour ses aiguilles empoisonnées, fasse s’étioler la seule chose qui eût suffisamment de valeur pour accepter de vivre – l’émotion d’autrui – c’était là le paroxysme de l’insupportable.
(Ionéphos est un gong sur lequel le monde frappe.)
Son regard était toujours tendu vers le même point. Il avait vaguement conscience de ce dont il s’agissait – le regard du diplomate russe – et l’espace d’un instant, il le regarda vraiment. Mais tout son monde se faisait progressivement dévorer par la gueule obscure d’une eau fangeuse. Il n’y avait que des ombres qui s’agitaient lentement autour de lui. Il n’avait plus conscience, extrait de lui-même sans l’aide d’aucune magie, de qui il était – de qui avait fait jaillir de ses entrailles profondes les jets incandescents qui étaient redescendus sur ses pairs. Des paroles peut-être s’élevèrent autour de lui, dansèrent, lui firent une ceinture, un voile ou une couronne – mais aucun son ne parvenait plus au-delà du seuil de sa maison mentale. À l’intérieur, nul vent n’agitait les tissus suspendus ; la poussière se reposait sur les lits et les meubles ; la mer lointaine lançait les échos de ses vagues ; le soleil drapé dans ses nuages ne diffusait pas le moindre rayon par les fenêtres… L’ombre comme une atmosphère visqueuse inspirait et expirait lentement. Mais l’orage éclata et le monde éclata. Une main s’était posée sur son épaule.
(Ionéphos est un gong sur lequel le monde frappe.)
Dame Élisa était éveillée à présent. Comme un marin qui de loin crierait des paroles amicales à un bateau ami, il l’entendait à peine à travers les rafales lui adresser des mots de réconfort. Comment savait-il diable qu’il s’agissait de réconfort ? Il avait manqué les premiers mots, tout juste avait-il reconnu son nom – son nom ? était-ce véritablement son nom ? – mais l’émotion avait pénétré toutes ses défenses. Confiance. Le mot rebondissait contre ses parois internes comme un battant de cloche contre son propre métal hurlerait sa frénésie. Confiance. Confusément, il sentait qu’il oubliait l’élément le plus essentiel de son univers. Sans savoir ce qui causait son mal, il sentait en lui le manque physique d’une pièce ôtée à laquelle il s’était habitué. Il posa l’œil sur dame Élisa. Il sentit à l’horizon lointain un bouillonnement réconfortant. Il lança son regard vers le russe, intense cette fois, mais celui-ci s’était trouvé un autre point d’intérêt quelque part dans la foule insondable.
Il chercha Irène des yeux.
(Ionéphos est un gong sur lequel le monde frappe.)
Il la vit à travers les silhouettes diffuses qui traçaient à l’aquarelle des lignes grises dans la substance du monde. C’est un filet pêcheur qui s’étendait entre eux. Mais il était dans le bon sens, dans le sens des acrobaties, pas de la prison. On pourrait marcher sur ses nerfs tendus, funambule, et se rejoindre, en équilibre au-dessus des humains. Mais une fois qu’ils seraient là, à mi-chemin, seuls autour de l’unique point de stabilité de l’univers, il n’était pas certain qu’elle l’acceptât encore. Si elle s’était évanouie ? Si elle avait compris que c’était sa haine à lui qui avait provoqué tout ça ? Si elle pouvait connaître – sentir – l’intensité déchaînée de ses émotions ? Si elle pouvait savoir que dans son aveuglement douloureux, il n’avait pas réussi à penser à elle, pas réussi à la protéger et à lui épargner sa colère ? Elle le renierait et sa vie.
(Ionéphos est un gong sur lequel le monde frappe.)
En même temps que sa sécurité émotionnelle s’envola son équilibre. Il venait d’être bousculé par le russe. Il était fascinant dans son humanité, cet homme, bouleversant aussi. Dans ses oscillations (peut-être lança-t-il une main vers l’épaule de la respectable ambassadrice espagnole, c’était un juste retour des choses pour lui avoir servi d’appui une minute plus tôt) Ionéphos l’admirait fendre son passage à travers les unités dépourvus de sémantique qu’étaient les convives insipides. Le russe se dirigeait vers une entité qui n’avait pas plus de sens – il disparut instantanément à la conscience du jeune homme. Seule l’attention d’Irène comptait.
Enfin, il croisa son regard. Une ultime fois, Ionéphos fut le gong sur lequel le monde frappe. Une ultime fois les ondes de ses émotions intimes, les vagues de ses entrailles inestimables, se répandirent autour de lui. Mais le monde ne pourrait battre à sa propre fréquence, et les humains partager sans intermédiaire toute l’épaisseur et toute l’ampleur de son émotion véritable, qu’une seule fois. Le son silencieux se dissipa dans l’indifférence.
Dans l'indifférence:
Ionéphos est dévasté de voir que c'est lui qui a fait ça. Il ne pense qu'à Irène. Il est en état de choc. (Il est vaguement bousculé par Sergeï, il ne comprend qu'émotionnellement ce que lui dit Élisa.)
Si vous vous posez la question : non, il ne se passe rien.
Hécate
Humeur : Vous n'avez rien de mieux à faire que de poser des questions stupides Date d'inscription : 30/05/2013 Messages : 429 Crédits graphiques : Marie Magny (Dark Sorceress)
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Sam 4 Mar 2017 - 20:06
Meghane
Sa chère enfant bien dans ses bras la jeune veuve pu enfin souffler. C’était comme si sa seule présence avait pu apaiser son malaise. Mais la jeune femme n’avait-elle pas toujours été comme cela, son petit rayon de soleil lui permettant de surmonter tous les obstacles que lui présentait la vie. Ce n’était que depuis la mort de son défunt époux qu’elle avait résolu à affronter le monde par ses propres moyens, se détachant du soutient de sa fille.
Dans son esprit une image s’imposa d’elle-même. *Je ne peux vous accepter comme ma mère, vous qui avez si souvent été absente.* Cette phrase lui revint en pleine figure alors même qu’elle pensait être enfin calme. Dans son souvenir, la voix de sa fille résonnait prononçant ces mots, qui faisaient désormais si mal.
Souvenir ? Non, il s’agissait là bien que d’une hallucination, un égarement temporaire de son esprit suite à la panique que lui avait causé sa chère enfant.
"Ma chérie, s’il te plait ne me fait plus de telles frayeurs. Je ne peux pas imaginer ce que je ferais si par malheur il t’arrivais quelque chose. Kaitlyn promet moi de rester dans la salle et tu pourras aller où tu voudras. Mais ne me laisse plus dans la l’ignorance."
La musique résonnait toujours plus fort à ses oreilles si bien qu’elle ne se rendit compte qu’elle avait élevé la voix que lorsque sa gorge lui fit mal. Oh non. Comment expliquer à sa fille quelle ne criait pas contre elle mais plutôt qu’elle essayait de passer outre cet air entraînant ? Jamais auparavant Meghane n’avait élevé la voix contre sa fille et pourtant il n’avait fallut qu’un pianiste idiot pour la faire revenir sur ce fait. Bien, elle allait lui parler et on verrai si après l’avoir entendu il continuerait à embêter son monde celui-là.
Alors la veuve avança vers le musicien trainant sa fille derrière elle. Et en avançant vers la musique si envoûtante Meghane sentit les muscles de son visage se raidir comme peu habitués a l’exercice de son sourire. Il aurait fallut qu’elle parte loin de cet air qui embrumait son esprit mais elle ne pouvait pas. Bizarrement, si elle savait que sa fille était censée être derrière, Meghane ne percevait plus sa présence, seule la sensation de sa main sur son poignet lui prouvait qu’elle l’amenait à la source de ce malaise. Sourire demandait maintenant trop d’effort pour la veuve et sans que cela lui pose de problème - alors qu’elle avait toujours aimé sourire - elle l’abandonna avec facilité. Et ce visage , son visage comme marqué dans le marbre lui semblait tellement plus naturel.
Enfin, elle arriva a côté du piano et de son pianiste. De là où elles étaient les différentes personnes dans la salle n’était que des distractions pour la jeune veuve. Sa fille à ses cotés elle pourrait la protéger encore plus facilement. Protéger ? Alors que Meghane avait souvent du compter sur sa petite pour l’aider face aux crises de panique qu’elle présentait souvent. Ces mêmes crises qui lui semblait si loin, comme déroulée dans une autre vie, un autre monde.
Et c’est a ce moment précis que sa fille s’effondra à côté d’elle, inerte sur le sol de la salle. Avec grâce, Meghane s’accroupit à ses côtés et se sentit soulagée de voir que sa jolie Kaitlyn n’avait rien.
Mais cela était bizarre, elle le savait, elle aurait dû être folle d’inquiétude ou en crise de panique. Mais le plus étrange fut les mots qui sortirent de sa bouche quand elle posa son regard sur le musicien. "Joue, joue. Et nous dansons au rythme des notes que tu composes comme des marionnettes aux mains de leur maitre. Créé et efface autant de fois qu’il te plaira. Joue. Amuse-toi. Avant que les autres ne se réveillent. Je ne me mêlerais pas. Je ne m’y intéresse pas. Mais qu’il lui arrive quoique ce soit et tu regretteras les doux moments que tu as passé à jouer."
Mais que se passait-t-il dans cette salle aujourd’hui ? Meghane ne se sentait pas elle-même comme transcendée par un autre être. Et toutes ses autres personnes qui s’évanouissaient et d’autres qui s’attroupaient. Mais cela n’avait que peu d’importance. Sa petite fille reprenait à peine conscience et elle détourna son attention du pianiste.
Aussi simplement que cela, Meghane redevint entièrement elle-même. Même si elle n’en était plus aussi sûre.
C'est par ici.:
Meghane a enfin sa fille dans les bras et cela la soulage beaucoup. Mais la musique entetante lui fait crié sur Kaitlyn/Magy ce qui l'énerve frachement. Aussi simplement que cela, elle avance vers le pianiste. Arrivé jusque lui sa fille s'évanouit comme tout les humains si bien qu'elle menace le musicien. Comme à son habitude Hécate, voit ce qu'il se passe mais reste éloigné des autres, se contentant de regarder.
Poséidon
Localisation : Sur l'Olympe ou dans son super palais sous-marin (si vous voulez lui envoyer des lettres). Sinon, il aime bien se promener. Occupation : Tenter de battre son record du plus grand raz-de-marée. (Entre autres.) Humeur : Lunatique. (Un peu trop.) Date d'inscription : 21/04/2016 Messages : 117 Crédits graphiques : Images de l'avatar et de la signature : Sakimichan (deviantart). Retouches graphiques : Dezbaa (me). Double compte : //
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Jeu 27 Avr 2017 - 22:31
Philippos
La musique clapotait comme un ruisseau. Elle charmait l'oreille et guidait tendrement les pas, qui s'enchaînaient harmonieusement. Tous ces danseurs, on aurait dit des étoiles. Des étoiles qui, dans la nuit obscure, dans la nuit dévorée par la pénombre, resplendissaient d'un simple mouvement, d'un mouvement doux mais puissant. Philippos s'y plaisait : c'était son cosmos. Il écouta vaguement Proserpina répondre à sa question et parler de son séjour en Grèce ; vaguement, car en réalité, ses yeux glissaient déjà vers une autre femme, et tout son corps avait envie de s'en rapprocher. Ce n'était pas une étoile, mais un soleil. Enveloppée de sa robe rouge, elle virevoltait, non, elle flamboyait ! Chacune de ses oscillations semblait être un don à l'univers, un nectar propagé et qui, si fugace, échappait trop rapidement ! Il fallait le saisir au vol. Il fallait le saisir au vol, cet oiseau de feu. Pourtant - et sans doute presque à contre-cœur -, il finit par ramener son regard sur sa cavalière. Elle est toujours aussi belle, mais déjà, elle a perdu de sa superbe.
La musique grondait comme un torrent. Elle pénétrait tous les pores, et ce n'était plus un plaisir qu'elle provoquait, mais un grand trouble. Il la sentait se déverser en lui comme un fleuve dans l'océan, et l'océan ! Il s'en rappelait, fougueux et tempétueux, puis insipide et limpide ; et à nouveau secoué et emporté. Avait-il jamais pris la mer ? Enfant, peut-être, lorsque ses parents étaient encore en vie, et que leur plus grande joie était de lui faire découvrir le monde ? C'était possible, après tout. Non ? Il avait le sentiment que, plus le temps s'écoulait, plus ses souvenirs s'évadaient, plus il oubliait ce qu'il avait pu être, et ce qu'il aurait dû être. Il finissait toujours par chasser ces pensées perturbantes, parce que la fuite et l'artifice étaient devenus son essence.
Proserpina s'affaissa.
Il revint à la réalité - trop soudainement - pour la rattraper. Il lui adressa un regard interrogateur, mais sa maigre excuse lui suffit amplement. Elle n'avait certainement pas, ou plus, l'habitude de toutes ces mondanités, et de ce qu'elles incluaient. « Allons au buffet. » Il lui sourit doucement, puis lui présenta son bras, pour la guider jusqu'à ces grandes tables sur lesquelles s'alignaient ce dont on aurait même pas osé rêver.
Elle saisit une coupe, et il fit de même. Il la porta à ses lèvres, mais ses yeux clairs ne quittaient pas la marée valsante. Il y avait quelque chose de captivant, d'hypnotique, et qui cependant le mettait très mal à l'aise. Il tenta de se redonner un peu de contenance en se redressant, et en passant un bras autour de la taille de sa compagne, mais la désagréable impression persista.
Heureusement, elle vint briser le silence. La dame en rouge ? Aussitôt, l'oiseau de feu lui revint en mémoire, et il la chercha du regard. C'était elle : sa prestance la caractérisait tant qu'il n'était pas difficile de la reconnaître. Mais, rapidement, il tourna son regard vers l'homme qui se tenait à ses côtés. Il l'avait déjà vu, lui aussi. « Non, je ne crois pas que... » Les mots se sauvaient. En réalité, il ne le connaissait presque pas. Il l'avait déjà croisé, mais ils avaient assez peu discuté - voire pas du tout, il côtoyait tant de monde qu'il ne parvenait pas à s'en souvenir. Son avis se basait principalement sur quelques échos qui avait pu se répercuter jusqu'à lui. Non, en fait, ces commérages n'étaient jamais très flatteurs, et lui ne parvenait pas à savoir d'où lui provenait cette soudaine sympathie à l'égard de cet inconnu. Se ressaisir. « C'est un russe. » glissa-t-il, comme si cela relevait de la confidence. Il n'avait jamais mis les pieds dans le pays des tsars, mais il avait toujours imaginé ces gens froids, ou du moins, d'une apparente tranquillité intrigante - ou ennuyeuse, oui, selon les personnes. Un sourire affable étira ses lèvres. « Mais allons-y, on ne va pas rester seuls toute la soirée. »
Il fit un pas en avant, deux, trois ; ils étaient tout prêts, ils allaient se présenter ; et tout s'écroula. L'oiseau tomba et son feu s'éteignit ; les étoiles moururent d'un coup ; tous les corps chutèrent. Il y avait cette aura funèbre, partout, le sentiment d'une mort proche ; non, sottises, reste rationnel ! Peut-être un... un malaise passager, et général... trop général... Il resserra sa prise sur la taille de Proserpina, comme pour s'assurer qu'elle était toujours là - elle était toujours là. Il était saisi d'une impression plus atroce encore que celle qui l'habitait jusqu'alors.
Mais eux, ils étaient debout. Il croisa le regard du russe, et puis celui d'un jeune homme - un regard sombre, qui lui parut laisser une marque indélébile, quelque part, au fond de quelque chose qui lui échappait.
L'homme fendit la salle, tandis que la femme en rouge s'éveillait, bientôt suivie par d'autres convives. Peu à peu, le ciel se ranimait, engourdi, empêtré dans le coton des nuages.
Il fronça les sourcils. Qu'est-ce que c'était que ça ? Il sentit la colère monter brusquement, grande vague déferlante des impulsions immédiates. Il avait toujours détesté ne pas pouvoir tout contrôler et tout régir et ça, ça ! Diable, c'était de trop ! De trop ! Il lâcha brutalement sa conquête, et toisa les protagonistes les plus proches ; cette femme de feu qui essayait de raisonner cet homme de glace, et ses paroles insensées, et son mutisme révoltant. Il lui fallait un responsable. Tout de suite. Une ancre pour le rationnel, un défouloir pour l'émotionnel. Il avança d'un pas brusque, voulut attraper la femme par l'épaule pour l'obliger à lui faire face, mais se retint au dernier moment - un reste de convenance. Il se contenta de tonner, en accentuant chaque syllabe de manière trop exagérée pour que l'on ne devinât pas son énervement : « Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » Son regard perçant était posé sur les deux présumés coupables. Quelque chose le démangeait. La folie imprégnait l'air, suffocante.
Au deuxième temps de la valse ♫:
Phiphi danse avec Proserpina (Perséphone), mais admire surtout Élisa (Didon). Il a de vagues souvenirs à propos de l'océan. Sa cavalière manque de chuter, il la rattrape et vont jusqu'au buffet. De là, elle lui montre Sergeï (Hadès) et Élisa (Didon), et lui propose d'aller à leur rencontre. Il est d'accord, ils s'approchent, la plupart des gens s'évanouit, Popo est littéralement perdu et se demande bien ce que c'est que ce Thermomodulateur à bascule : quelque chose ne tourne vraiment pas rond. Et ça l'énerve. Du coup, il s'approche d'Élisa (Didon) et Ionéphos (Thana), parce qu'il veut comprendre ce qui se trame (mais à la manière de Poséidon dans ses mauvais jours = "je m'énerve tout de suite").
Artémis
Localisation : Loin du monde Occupation : Trouver un moyen de réduire cet idiot d'Oneiros en poussière... Humeur : Exaspérée par Morphée... Date d'inscription : 19/08/2016 Messages : 74 Double compte : Magéia
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Mar 9 Mai 2017 - 18:36
Elle... est Prusse, elle a entre trente et trente-cinq ans... elle s'ennuie dans son mariage mais a trop peur de tromper son mari... Marianthi continuait son jeu depuis plusieurs minutes si bien qu'elle n'avait même pas remarqué l'absence de Barbie qui s'était éclipsée avec l'un des hommes. La pauvre cadette était désormais seule au milieu de la foule. Elle s'enferma alors encore plus dans son jeu ce qui l'empêcherait, du moins elle l'espérait, d'entrer en contact avec un autre être humain. Elle porta son attention sur un jeune homme d'une vingtaine d'année qui avait l'air d'avoir échappé à la plus belle claque de son existence. Elle l'imagina en couple avec la blonde qu'il faisait danser quelques minutes plus tôt, de jeunes fiancés. Ils aimaient les jeux et aimaient surtout en jouer aux autres. Marianthi avait repéré son pied : c'était calculé. De plus, s'ils sont en couple, pourquoi sa fiancée irait voir cet autre homme ? Marié lui aussi visiblement. Elle délaissa vite la blonde pour revenir sur l'homme. Il vient sûrement d'Amérique, il a la tête d'un américain. Il vit sur la côte Est à en juger par sa tenue de riche diplomate. Sa fiancée est-elle, elle aussi, américaine ? Au fond d'elle, Marianthi redoutait d'avoir raison. Elle ne savait pas pourquoi ni comment mais cet homme lui semblait familier... comme s'ils avaient passé des après-midis entières tous les deux, seuls. Comme s'ils avait été très proches dans une autre vie alors qu'elle ne pouvait même pas mettre un nom sur son visage... En le regardant, elle se dit qu'elle le trouvait beau. C'était la première fois qu'elle pensait cela d'un homme, qu'elle le pensait tout court d'ailleurs. D'habitude, les autres ne sont pour elle que des accessoires l'aidant à ses paris mentaux. Lui, elle le trouvait beau... elle eu même envie, pendant une fraction de seconde, de s'approcher de lui et de lui parler... fascinant... Elle divagua encore quelques minutes jusqu'à croiser le regard de l'homme. Elle rougit instantanément et baissa la tête. Il avait sûrement remarqué qu'elle le fixait ! Vite, il fallait qu'elle trouve quelque chose à faire... elle ne pouvait pas aller le voir, ce serait honteux ! Où était Barbie ? Marianthi décida de chercher sa sœur dans la salle, détachant ainsi son regarde de l'homme dont le regard avait encore plus perturbé la pauvre grecque. Il n'était pas normal ce regard... pas humain... pourquoi le perturbe-t-il autant ?
Alerte ! Contact humain:
- Artémis a eu la mauvaise idée de poser les yeux sur Morphée qui la perturbe - si Athéna a disparu c'est parce que sa créa ne reviendra plus, tout simplement, libre à vous désormais de vous inventer la raison pour laquelle elle a quitté la soirée...
Magéia
Localisation : Chez moi ou dans les catacombes d'Athènes... Occupation : Maîtriser mes pouvoirs... Humeur : Vivante ? Date d'inscription : 16/09/2016 Messages : 19 Double compte : Artémis
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Jeu 11 Mai 2017 - 12:02
Au chaud dans les bras rassurants de ma mère, j'observai la salle et les invités qui me faisaient toujours aussi peur. Pourquoi ressentais-je cette sensation ? Je n'aimais pas attirer l'attention mais quand même, l'idée d'être au milieu de la foule ne m'avait jamais gêné... j'allais répondre à Maman que je ferais désormais attention à rester auprès d'elle lorsqu'elle haussa le ton.
Pourquoi criez-vous Maman ? Je n'ai rien fait, arrêtez... stop... vous avez toujours été cruelle avec moi, vous m'avez abandonné... vous méritez de me perdre... quoi ? Pourquoi ai-je pensé cela ? Quel démon a pu me faire dire de telles choses ? Maman avait forcément une raison de lever la voix, elle m'aimait, je le savais ! D'où venaient donc ces idées noires ? Perdue dans mes pensées, je n'opposai aucune résistance lorsqu'elle m'attrapa par le bras pour foncer sur cet étrange pianiste. Maman... Que se passait-il ? Dès lors, un vertige me prit. J'eus peine à garder les yeux ouverts, je voulais observer ma mère, ne pas la quitter du regard pour essayer de comprendre pourquoi elle était si remontée contre le musicien. Mais la salle tournait... la musique augmentait, je me sentais mal... je plaquai mes mains sur mes oreilles de sorte a étouffer le son mais rien n'y faisait, il était toujours là. J'avais chaud, puis froid, mes jambes flanchèrent, je titubai, j'ouvris la bouche pour parler, pour appeler ma chère mère à l'aide, je savais qu'elle pouvait m'aider, elle m'avait toujours aidé. Maman... Entendez-moi...
« Maman, je... »
Trop tard, mon corps s'effondra. Le sol était froid malgré la chaleur de la pièce. Je n'entendais ni ne voyais plus rien, pendant un temps, mon âme s'envola. Tout était vide autour de moi. Je ne ressentais plus rien. Ce n'était pas la première fois que je m'évanouissais, je savais que j'allais bientôt me réveiller. Même en y étant habituée, je détestais cette sensation. Je savais ce qui était en train de m'arriver mais je savais que je ne pouvais rien y faire. Il fallait juste attendre que je me réveille. Petit à petit, le son revint. C'était toujours l'ouïe qui me revenait en premier. Je pus bouger la tête, les bras, mais j'étais encore trop faible pour me relever. Ouvrir les yeux et parler allait être les dernières capacités que j'allais recouvrer. Là, allongée sur le sol, je réfléchissais à cet énième malaise. Il n'était pas comme les autres. D'habitude, je m'évanouissais car je n'avais rien manger depuis longtemps or je m'étais empiffrer avant de venir, au cas où je n'arrivais pas à atteindre le buffet, pris d'assaut par les autres invités. J'avais prévu le coup. Normalement, je n'aurais pas dû tomber. Normalement, cette soirée aurait dû se passer sans encombre. Autre curiosité. La musique. Cette mélodie qui s'était d'un coup amplifiée de manière bien trop rapide. Je voulais bien croire que c'était parce que nous nous étions approchées du piano mais j'étais quasiment persuadée que ce que j'entendais était beaucoup trop fort pour que ce soit uniquement le pianiste. Mais bientôt, je me levais. Enfin. Je poussais sur mes mains pour relever mon buste et m'asseoir puis ouvrai les yeux. Je relevai la tête doucement et observai la salle. D'autres étaient au sol. Je n'avais aucune idée de ce qu'il s'était passé pendant les quelques minutes de mon absence mais j'étais certaine que ce n'était pas normal.
extinction des feux:
- les souvenirs des griefs que Magéia a envers Hécate remontent et perturbent Kaitlyn - elle reste pourtant persuadée que sa mère l'aime de tout son cœur - elle est habituée à tomber dans les pommes mais ce malaise là lui fait l'effet d'une expérience inconnue - quand elle se réveille, elle s'aperçoit que d'autres sont tombés aussi et comprend encore moins la situation du coup
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Perséphone
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Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Ven 19 Mai 2017 - 1:11
Proserpina
Proserpina avait mal aux pieds. On sous-estime l’influence qu’une ampoule peut avoir sur l’humeur d’une jeune fille pour qui la frustration est une notion lointaine, à tenir écartée autant qu’on le peut, souvent insupportable. On pourrait dire, puérile –ne le lui reprochez pas, c’est de toutes les critiques celle qu’elle vous pardonnera le moins. Et son ire lui arrive d’être assassine –lorsqu’elle n’est pas risible, il est vrai. Oscille Prosperpine, tes yeux sont furies ou billes d’enfants, selon que les déclinaisons qui te reviennent sont celles de ta grammaire latine ou grecque.
Et elle se surprenait parfois, la tête lourde sous la tonnelle et le soleil italien, à se laisser aller au charme moins immédiat de l’alphabet hellénique.
Elle avait mal aux pieds et sa conquête regardait une autre femme. Les alpha bêta gamma étaient bien loin pour l’instant. Philippos regardait ce pétale de chiffon rouge déployer sa robe vin, et il lui montait apparemment bien vite au cerveau. C’était de bonne guerre. D’autant qu’elle était fascinante en un sens qu’elle-même aurait eu du mal définir, égaler, aimer. Et pourtant elle était si peu modeste qu’elle charmait tous ses danseurs serpentins. Philippos n’était pas vraiment des reptiles que l’on dresse, sans qu’elle sût pourquoi, mais il était rassurant. Il avait cette noblesse qu’il ne devait pas qu’à son nom ; quelque chose d’altier dans le port de la tête qu’elle ne pouvait s’empêcher de respecter. Elle eut besoin encore de son soutien et, plus encore, de ses mains masculines sur ses hanches pour, roseau, ne pas céder au vent de panique qui menaçait le chêne de la cérémonie.
« Si tu comptais me lâcher, je te demanderai d’attendre encore quelques instants » marmonna-t-elle entre de péremptoires dents serrées.
Elle observait, consternée, l’ampleur des dégâts. Par terre, ils étaient tous par terre ♫ Une mélodie dans sa tête déroulait ses quelques notes indifférentes. A vrai dire, et tout bien réfléchi, les mains de Philippos serrée autour d’elle, elle se demandait surtout pourquoi elle se sentait si indifférente à tous ces corps étendus un peu partout dans des positions hétéroclites. Plus grand-chose de l’urgence tragique ne subsistait.
Jusqu’au moment, bien sûr, où elle se rendit compte que le Russe – Philippos le disait distraitement russe – s’était précipité vers un des ces petits corps débiles. Elle eut la pensée bizarre que cela conférait immédiatement une valeur particulière à la personne en question. La mélodie –encore une ? – reprit de plus belle dans son crâne. Elle ne pouvait mettre le doigt sur son exactitude. Les quelques notes se dispersaient futilement dans les volants de ses neurones. La frustration gagnait du terrain sur son empire. Elle se mordit la joue.
Quelque chose, quelque chose arrivait. Elle prit la main de Philippos et, fait nouveau, se fichait de ses regards furtifs vers les senteurs pourpres de la femme indépendante. Le type à côté, sombre et dégingandé, semblait hagard et fort mal à propos dans la compagnie de cette créature vivide. Sa lividité était peut-être à attribuer au malaise général qui frappait la salle, songea ingénument la petite Proserpina.
Elle approcha une main conciliante de son bras, sans oser le toucher –quelque chose la retenait.
Le tissu de la salle et de la piste de danse n’était plus forgé que de sensations confuses dans lesquelles elle surnageait, peinait à se retrouver. Rien n’était nommé. Rien n’était à point. Les vagues quelque chose allaient en douces marées dans sa conscience sans qu’elle n’ose plus rien dire –il lui semblait pourtant qu’on la disait d’un naturel bavard.
« Vous vous sentez bien ? Vous êtes pâle. Vous devriez aller vous asseoir. Je peux aller vous chercher à boire si vous voulez. »
Sa sollicitude n’était sans doute pas que l’occasion machinale de faire la grande parmi ce monde adulte. Il se passait quelque chose entre ce type et le Russe. Elle désigna ce dernier d’un geste du menton.
« Un parent ? Apparemment il y a une jeune fille qui se trouve mal. »
Ses doigts se décollèrent imperceptiblement de ceux de Philippos.
« J’espère que ce n’est pas trop grave. Il reste beaucoup à danser. »
Ce quelque chose qui flotte dans l'air:
Proserpina commence de plus en plus à ressentir de la frustration. Elle remarque que Philippos/Posy regarde Elisa/Didon mais le comprend un peu. Elle panique un peu de se sentir étonnamment calme, suit Philippos/Posy vers Elisa et Ionéphos et adresse la parole à ce dernier par sollicitude et aussi par dépit que Sergeï se soit barré juste quand elle arrivait. Elle pressent qu'il y a des trucs qui se passent.
Antigone
Localisation : Six pieds sous terre Occupation : Faire la gueule, compter ses doigts, gratter la terre, recommencer Humeur : D: Date d'inscription : 26/12/2013 Messages : 416 Crédits graphiques : Avatar : Her Shoulders, painting by John Larriva Double compte : Persy
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Sam 20 Mai 2017 - 1:13
Anastasya
Voir danser pouvait être traumatique. Il y avait une frayeur sourde à observer ces corps disloqués dans l’éphémère, déchus de leur utilitarisme d’abord, mus sans savoir pourquoi. Une fugacité dans l’esprit d’Anastasya. Voir sa sœur danser. Une paillette blanche qui scintille en pointillé. Une salle un peu trop ample ; ou une robe ? Les deux tissus des humaines qui étaient trop – ou pas assez –femmes.
Quelques mèches d’Ana frémirent comme une onde aqueuse concentrique. Elle ne se souvenait déjà plus de la paillette de nacre.
Mais l’écrin était toujours là ; et la petite danseuse qui tournoie sur quelques notes enfantines lorsqu’on remonte le mécanisme se dressait devant elle, interloquée, et la panique au fond de ses yeux plaçait pour la première fois Stasya devant l’humidité sanguine qui aurait pu hydrater ses trachées. La boîte à musique était angoissée. La fille était en train de crier au sol.
L’incrédulité d’Ana venait peut-être de son habitude inverse d’être plutôt celle qui convulse vaguement devant les désemparés. Elle venait de se faire expirer son rôle. C’était essoufflant.
Tout rentra dans l’ordre lorsqu’elle s’effondra à son tour, dans le même mouvement que celui que firent ses doigts en direction d’Irène. Personne ne l’avait vu et elles allaient s’oublier. Mais les pièces s’assemblaient bien. La chute était un lieu confortable –plus pour elle que pour la fille, instinctivement ramassée autour de sa poitrine dans l’abri de l’ombre du mur. Il y avait eu l’abri de l’ombre du mur dans un monde où le désordre était vrai [OUI THANA CECI EST UNE REFERENCE AU RP DANS L’EREBE].
Confortable donc ; mais c’était peut-être grâce au bras qui s’était trouvé entre elle et les milliers de grains poussiéreux magiques du plancher. Une veste de costume, parrain, fit un soupçon de rationalité qui trainait par là. Alors pourquoi se sentait-elle aussi inondée d’effroi ?
L’effroi était bleu comme son collier et comme Athènes et il venait peut-être d’un autre monde. Il venait peut-être des traits tirés de Sergeï penché sur elle –cela n’avait aucun sens. Son collier lui pesait un peu plus lourd ; se serrait au plus près du grain de sa peau ; voulait laisser un sillon rougi sur son cou. Sergeï la serrait dans ses bras et cette étreinte aurait du être celle de la bienveillance et du réconfort. Elle savait que dans ces bras pouvait se trouver la sérénité qui lui manquait souvent. Mais la loi de la raison vacillait.
Il y avait cette boule qui chavirait les sens. Antigone faisait naufrage –une seconde fois ? Anastasya goûtait une fadeur acre au fond de la gorge. C’était comme observer avec une fascination morbide les dociles rangées de bocaux dans lesquels sommeillent éternellement de petits fœtus inaboutis, dans les vieilles facultés de médecine. Elle souhaita mettre le feu au regard si froid de cet homme –non, pas froid –son parrain –ne pas décrocher le regard. Il était beau.
Tout se mêlait comme de multicolores rubans gris.
La pièce entière et tous ses occupants dansaient ; même ceux qui ne le savaient pas, ceux qui avaient interrompu leurs pas, ceux qui ne dansaient jamais et ceux qui un jour avaient cessé de danser, ceux que leurs jambes ne pouvaient plus porter ou que le goût n’avait jamais porté vers les mouvements des corps. Ils dansaient comme danse la flammèche qui coiffe la bougie quand un souffle paisible respire devant elle.
Il fallait identifier qui respirait.
Et peut-être que la petite langue de chaleur, au lieu de s’éteindre, contaminerait le monde de son ardeur brûlée ?
Tout... cramer...:
Ana a des réminiscences de sa vie d'Anti, notamment quand elle observe les gens danser. Elle compare Irène à une danseuse dans une boîte à musique, avant de s'effondrer à son tour par terre et de se faire réceptionner par Hadès → échange de regards intense, y a quelques trucs qui reviennent de sa mort, notamment une frayeur qu'elle ne parvient pas à comprendre rationnellement. Du coup elle a un peu envie de tout faire brûler.
Hadès
Localisation : Eh oui, j'ai un trône en os. Qui dit mieux ? Occupation : Je regarde vos petites mines déconfites et j'écoute vos doléances avec un air ennuyé Date d'inscription : 21/05/2013 Messages : 1515 Double compte : Macaria
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Mar 23 Mai 2017 - 1:37
Boum boum. Boum boum.
C’est une machine amusante, le coeur d’un être humain. Ça fait un petit bruit régulier et sourd. On peut l’entendre, comme à présent, en serrant quelquun dans ses bras
Quand il est petit comme celui-là, un coeur bat très vite, comme les ailes d’une libéllule.
Mais les libéllules vivent vite. Elles meurent tôt. Celui-ci doit s’arrêter.(Sergeï s.attend à ce que le tic-tac faiblisse puis s’arrête à tout instant )
Bizarre.
Cela ne ralentit pas. Ça accélère.
Très bizarre.
Tout est bleu aujourd'hui ; ou peut-être depuis quelques minutes. C’est incompréhensible. Depuis qu’elle a levé les yeux vers lui, Anastasya n’a pas le bon regard, il ne lui rend pas le bon regard. Des regards sont échangés qui ne sont pas ceux qui devraient être échangés. Où est le parrain inquiet, où est l’adolescente rebelle ? Il n’y a que du feu et de la glace. Ces deux choses n'ont rien à voir avec cet homme calme ou sa fieule, et pourtant bien malgré lui, Sergeï sent quelque chose s’ajuster dans l’atmosphère. Ce sont les rouages du temps dont les dents s’accrochent l’espace d’un instant. Les engrenages frémissent, quelqu’un a poussé sur la manivelle, et tout va retrouver sa place d’un instant à l’autre. La vie reprendra son cours et ce sentiment d’inconfort étrange disparaitra bientôt comme il était venu.
C’est bizarre.
Rien ne se passe.
Du feu et de la glace ; un parrain solide mais éprouvé, une petite à peine sortie de l’enfance un peu rassurée. Du feu et de la glace. Son coeur s’obstine à battre furieusement. “Tu sais, j’ai pensé à toi.”
Vraiment… le monde est d’un bleu aveuglant aujourd'hui.
“Je n’ai jamais été sentimental ; je n’en ai pas le loisir. Mais je n’aurais jamais pensé qu’on puisse me ravir ce qui m’appartenait si facilement.”
Ses traits exprimaient un drôle de calme, vu la situation. Il remit anastasya sur ses pieds, la prit par les épaules pour forcer cette petite créature rebelle et fière, malgré sa robe en lambeaux, à le regarder.
“N’oublie pas, Princesse. Tout finit par me revenir.”
...Sergeï allait tomber dans les pommes.
Bleu ou rouge ou gris ? De quelle couleur voulait être le monde ? Il fallait qu’il se décide, à la fin. Si tout continuait à tourner et à se bousculer, il n’allait plus réussir à s’entendre penser.
Rouge pour les cheveux de l’amie de Ionéphos. Elle le mettait en colère. Juste derrière, elle se battait encore avec des démons invisibles. Gris pour ce monde terne et vide, où la musique se répercutait avec un son creux.
“...je crois...que je ne me sens pas très bien non plus.” Dit Sergeï en secouant la tête, comme si cela pouvait suffire à chasser sa confusion.
“Il faut que je tire ça au clair…” ajouta-t-il en regardant la salle par dessus son épaule, plus pour lui même que pour s’adresser à sa fieule. “Le pianiste s’est arrêté…”
♪♪:
Hadès est vraiment perdu. Après avoir ramassé Antigone, il ne sait plus vraiment bien ce qui se passe, où il est ni dans quel était il ère. En regardant Anti, quelque chose de mystique se passe (ne consommez pas de stupéfiants sans la surveillance d'un adulte) et, touché momentanément par la grâce magique d'Hadou, Sergeï dit à Anti des trucs de sa part. Il la remet aussi sur ses pieds. Toujours aussi paumé, Hadès regarde le désastre et remarque que la musique s'est arrêtée. (De son point de vue, il se passe quelque chose de pas normal du style : Quelqu'un prépare un complot mondial.)
Antigone
Localisation : Six pieds sous terre Occupation : Faire la gueule, compter ses doigts, gratter la terre, recommencer Humeur : D: Date d'inscription : 26/12/2013 Messages : 416 Crédits graphiques : Avatar : Her Shoulders, painting by John Larriva Double compte : Persy
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Mer 24 Mai 2017 - 22:49
Anastasya
Lecteur mon compagnon, mon ami unilatéral, pour toi je suis une plume et ces poignées de mots parfois maladroits, je ne suis ni quelqu’un ni quelque chose, à peine une présence intangible dont l’existence est sujette à débat. Mais ici je te parle car je te retrouve –sans t’avoir vraiment déjà trouvé. Je te retrouve en les retrouvant. Fais ici une pause, recule d’un pas, regarde-les.
Antigone est dans les bras d’Hadès.
Par une magie un peu vieillotte, un peu banale, que est celle de leur conception scriptible, ils se retrouvent enlacés, le dieu de la mort et incarnation cynique des angoisses humaines, et la jeune fille, jeune simplement, révoltée toujours un peu mais jamais méchante tout de même, les larmes aux yeux venues d’altérités anonymes –enlacés là, et le regard qu’ils échangent n’est rien pour toi et pourtant entre sa brûlure et ses gerçures il y a un précipité, revisité mille fois déjà, incarné à cet instant.
Regarde, c’est important. Dans leurs yeux leurs regards sont importants.
Regarde, regarde ; ils n’existent pas.
Une étreinte bizarrement urgente.
Ils se retrouvent sans le savoir parce que nous l’avons voulu et parce que nous pensions que cela te plairait, lecteur. Il dépend de toi de lire pour qu’ils se retrouvent. Prends cette main tendue et invente avec nous ces marionnettes qui tirent les ficelles de nos plumes.
Alors elle est là, la petite Antigone, mais elle n’est pas là, et elle s’appelle Anastasya. Et elle est morte. Mais plus maintenant. Mais morte tout de même.
Quand son effroi optique rencontre celui de son parrain, c’est comme une étoile filante qui plongerait de toute la force de la gravité dans un immense océan de bleu liquide et froid ; c’est submersible, c’est consumable, c’est glacial, ça va s’éteindre. Ca va s’étendre ?
___
Le monde pivota un instant et Anastasya, presque réintégrée, surtout désintégrée, se retrouva derrière son regard, devant son parrain. Il demeurait des choses étranges. Des paroles familières. L’effroi bleu lui tordait encore vaguement les boyaux.
Elle faillit lui faire remarquer qu’elle n’était pas une princesse, mais ça ne lui sembla pas approprié.
« J’ai un peu souhaité la cyclicité, le retour des aimés, aussi. Les choses ne reviennent pas. Ou alors elles sont en lambeaux. Un peu comme… »
Elle baissa le regard sur sa robe en fronçant les sourcils. Ah non.
« C’est mieux sans la musique, c’est vrai » murmura-t-elle soudain épuisée. Elle avait presque l’impression de se réveiller d’un songe un peu trop prenant. L’effroi reflua un peu au fond de son ventre. Elle cligna des yeux sans avoir vraiment conscience des mouvements autour d’elle. Personne ne dansait plus.
« Je vais vous chercher, de l’eau. Ou un whisky ? »
Dans un petit tourbillon d’étoffe propre et soignée, Anastasya s’éloigne. Sa robe est bleu regard, bleu pluie un jour de deuil.
Administrateur
Zeus
Localisation : PARTOUT. Occupation : JE SURVEILLE. Humeur : JE CONTROLE. Date d'inscription : 21/04/2012 Messages : 132 Double compte : Je suis l'incarnation du STAFF.
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Mer 31 Mai 2017 - 23:30
~ Songe d'une nuit d'été ~ « Feu brûle et chaudron bouillonne »
Telos
Il y avait une marmite, énorme et bouillonnante, dans laquelle plongeaient et se mêlaient et s'agitaient des sensations nouvelles. Le monde était ce cuivre profond et noir dans lequel Telos se savait sombrer à demi depuis une vingtaine de minutes sans pouvoir se raccrocher à rien. L'inconvénient de vouloir jouer au démiurge : l'on est seul responsable de sa réalité. Les rêveurs étaient les légumes et Telos était le couscous. Sans aucun doute, l'épée de Damoclès du couvercle de la cocotte-minute allait s'abattre sur lui et tout serait perdu. Adieu veaux, vaches, cochons, poulets ; ce serait lui qui serait mangé.
La situation était glissante, donc ; elle devint planche savonnée quand Hécate commença à vouloir se mêler de ses affaires. Légumes gâtés, couscous raté ; il espérait ne pas avoir à jouer du couteau pour retirer les morceaux abîmés.
Pourtant sa seule réaction fut tout d'abord de relever la tête lentement, comme au sortir d'une torpeur lourde et moite. Il découvrit le monde.
Il était celui qui avait dressé cette table ! Il avait rédigé les invitations avec soin, une pour chaque convive. Il les avait parfumées, une à une, de la fragrance la plus irrésistible. Chacun est vulnérable lorsqu'il s'enfonce dans le sommeil. Assez pour se laisser tenter par un joli carton d'invitation enrubanné. Et, une fois les pieds dans la mélasse, la douceur sucrée vous enrobe avant que son arrière-goût rance ne se fasse sentir. Même les dieux sont impuissants dans ce cas là. Telos observa Meghane ; non, Hécate. Il crut, un instant que le voile allait se déchirer. Il suffisait d'un seul trou dans le soufflé pour que tout retombe.
Il fallait donc colmater les trous, se dit-il tout naturellement. Colmater. Avec du ciment. Il se sentait assez peu une âme de maçon, cela dit. Et il fallait dire que dans son crâne les métaphores qui s'enchaînaient sans fil rouge, plus que cause, lui semblaient symptôme d'un certain revers de la situation sur sa personne. Enfin, il ne contrôlait plus grand chose. En prenant une inspiration profonde -les Oneiroi ont-ils seulement besoin de respirer ?- il décida de passer au pragmatisme. Intervention sur les esprits des êtres présents. S'immiscer dans les esprits du moins des plus faibles. Ceux tombés à terre ?.- un instant :
Un vortex sombre -le sombre n'existe pas- aspire son âme ; les rêves rêvent. Rêves de rébellions, révoltes, parfois politique, souvent adolescente, cosmétique enfin. Telos observe furtivement une chimère qui tremblote derrière ses paupières, une illusion engluée dans les lambeaux cotonneux du sommeil comme il le connaît mieux que tout le monde. Le vague de son piège se dresse en mur liquide menaçant devant lui, en boucle égrenée qui va se refermer sur lui, origine et fin. Il assiste à une réalité de sa fiction.
Des milliards de confettis, entre le sombre et le chair, virevoltent pour former les contours d’une poignée d’hommes qui attendent dans une cave athénienne. Ils sont grecs mais peu leur importent. Ils ne se revendiquent pas vraiment d’une ontologie ou d’une autre. Ils ne croient pas en grand-chose, c’est ce qui leur donne une rage au ventre suffisante pour se lever le matin et croire, du sang plein les veines et les yeux, à la destruction méthodique des hiérarchies humaines et divines. Le monde a besoin de son quota de nihilisme.
Ils sont nés comme des Jésus pour la plupart, connaissent la nécessité du souffle chaud des bêtes dans l’étable, souhaitent aujourd’hui trancher le cou de cette tyrannie. Un jour le corps ne sera qu’esprit, a murmuré une voix quelque part à une jeune fille quand elle les a croisés par hasard. La bombe cachée derrière son tableau, indifférente, attend son heure.
Telos émergea à nouveau. Il était lassé d’émerger. Son regard cherchait une fille, elle était jeune, il ne savait pas à quoi elle ressemblait. Obstacle : il comptait dans la salle, pour l’heure, sept personnes pouvant correspondre à cette description.
En levant les yeux vers Hécate, il poussa un léger soupir. Il savait au moins qui seraient ses cibles privilégiées.
~ Notes techniques ~ Go troisième round
- Telos, le pianiste, s’est plus ou moins laissé avoir à son propre piège et il a eu une vision des anarchistes qui complotent quelque part dans les réseaux athéniens sous-terrains. Il sait à présent qu’une bombe doit exploser par la main d’une jeune fille présente dans la soirée mais il ne sait pas où elle est cachée exactement, ni de quelle jeune fille il s’agit. Il décide donc de se concentrer en priorité sur les sept qui sont présentes à la soirée et de raffermir son emprise sur leurs esprits, pour éviter que la bombe n’explose, faisant du même coup capoter toute sa mise en scène.
- Techniquement, sept personnages sont touchés : Andréa, Antigone, Artémis, Atalante, Macaria, Magéia et Perséphone. A vous de voir comment vous voulez que cela se traduise : par des attitudes anormales, de la folie, de la somnolence, des hallucinations, un retour à l’état normal des choses… Soyez inventifs \o/
- Pour les autres, l’emprise de Telos est toujours là mais dans diverses mesures, il est moins concentré. Il peut commencer à y avoir des prises de conscience plus sérieuses, des malaises, des vagues de panique qui commencent à se répandre… Pensez aussi à sortir du coma si vous étiez
- ENFIN ET SURTOUT, DANS LE MÊME TEMPS (c'est là que ça devient amusant), tous ceux qui ne sont pas une jeune fille sont mobilisés par Telos pour leur barrer la route. Très soudainement, vous risquez de vous mettre à penser à des bombes, à parler de bombes, à vous diriger vers de petites jeunes femmes sans défense, et peut-être même tenter de leur barrer la route, de distraire leur attention, de leur tenir la jambe, ou, qui sait, de les ligoter avec de la corde avant de les planquer dans les toilettes... (Par conséquent, les demoiselles peuvent notamment se faire arrêter par des PNJ si vous aimez bien mettre des bâtons dans les roues de vos propres persos :D)
Astérion
Date d'inscription : 24/09/2016 Messages : 73 Crédits graphiques : Avatar : PabloFernandezArtwrk sur deviantart - recadré de mes mains poilus. Signature : ImmarArt de diviantart Double compte : Lyssa - Toxon
Sujet: Re: [EVENT] Songe d'une nuit d'été Mar 6 Juin 2017 - 17:37
Oikodomos
Finalement, la soirée ne se passait pas comme je l’aurais imaginé. Tout le monde était concentré sur leurs petites affaires et j’avais énormément de mal à rencontrer quelqu’un qui aimerait devenir mécène pour mon projet architectural. Je voyais de l’agitation par ici, des crises par-là, mais tout semblait reprendre le cours normal des choses comme si de rien n’était. Un peu déprimé, je revenais vers ma femme pour lui parler un peu et montrer que tout allait si mal.
Alors que je m’avançais vers le buffet, un étrange sentiment s’empara de moi. Cela n’avait plus rien à voir avec la déception, mais la peur. Alors que j’avais l’impression que le monde me tombait sur les épaules, trainant la patte avec un visage tirait vers le bas comme si j’étais de la pierre, une sensation de légèreté me vint. La lourde charge qui me peinée s’évapora et je me sentis devenir de glace. Provenant du fin fond de mes tripes, un froid s’en dégagea et vont me paralyser bras et jambes. Je ne sentais plus pendant une fraction de seconde le sol sous mes pieds.
Cette peur fut incompréhensible au départ, car je ne savais pas pourquoi je l’éprouvais. Mais très vite, mes pensées s’agitèrent pour se métamorphoser et devenir quelque chose de tout nouveau. J’avais beau essayer de me rappeler de la soirée, rien à faire, c’était comme vouloir écouter à nouveau une musique qui venait de se finir. A présent, mes idées de constructions furent cachées, pour laisser place à une pensée de frayeur, de danger. Mais quoi quel danger ? Ne me demandait pas pourquoi, mais j’avais comme des flashs montrant une gamine et des flammes et le mot « Bombe » qui était en Echoc dans ma tête.
Mon regard se leva sur l’assistance et comme par instinct, je cherchais à retrouver l’enfant de ma vision. Un visage flou comme dans un rêve mais dont on pense reconnaitre. Je n’avais plus l’impression d’être moi-même, je n’étais plus qu’un spectateur qui acquiesçait les actions d’un acteur, sans pouvoir dire ou faire quelque chose d’autre. Je me laissais entraîner dans la foule, examinant chaque visage pour retrouver ma proie. Une curieuse sensation familière me prit. C’était comme si j’avais toujours fait cela, traquer quelqu’un comme un prédateur. Je me mis à souffler du nez sentant mon sang devenir chaud de frustration. Cela dura quand j’ai cru reconnaitre la gamine. Elle se tenait à l’autre bout de la salle, dos tourné. Mes yeux devinrent rouges.
Astérion – Et toi ! Ne fait rien exploser !
Sans comprendre pourquoi, un râlement sortit de ma gorge et je me mis à presser le pas vers elle, repoussant les invités avec brutalité et renversant tables et objets se tenant sur ma route, ignorant les cris de protestation ou de peur des invités. Je ne me reconnaissais plus, je n’étais plus qu’une bête.
Que de carnage:
Astérion recent l'influence de Télos et part rechercher une enfant pouvant correspondre à la description. Il en trouve une et fonce vers elle, renverssant tout sur son passage et allant interpeller la jeune fille. (Cela peut-être n'importe qui^^).