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| Et surtout, pas de fair-play ! [Solo] | |
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Invité Invité | Sujet: Et surtout, pas de fair-play ! [Solo] Mar 11 Aoû 2015 - 1:30 | |
| Qui n'a jamais entendu parler d'Athène ? Cette cité prospère, respectable et respectée, crainte et jalousée ! Une cité formidable qui a réussi le tour de force, ou de magie, de se développer sur des contrées stériles ! Force est d'admettre que cela est admirable. C'est une réussite retentissante que bien des chefs d'autres cités ont, par le passé, essayé d’entacher. Mais Athène est toujours sortie vainqueur.
Si ce jour-là, les deux Hoplites étaient venus ici, ce n'était cependant pas pour admirer la ville ou en apprendre plus sur les origines de sa renommée. Ce n'était pas non plus pour sa gastronomie ou ses habitants et encore moins pour son formidable temple. Non, s'ils étaient ici, c'était parce que leur chasseur de tête les avait inscrit à une compétition sportive de haut niveau, sans le leur dire bien évidemment, et qu'il avait parié une très grosse somme sur eux.
Bien sûr, conciliant comme il l'était, ils pourraient avoir leur part du gâteau s'ils s'en sortaient vainqueurs ! En quoi consistait la compétition ? C'était très simple. Donner des claques, courir, donner des claques, nager, donner des claques, lancer des javelots, donner des claques, donner des claques et encore des claques ! Pourquoi eux ? Homer était réputé pour être l'homme le plus fort de sa ville natale, les claques étaient sa passion, et puis il était lanceur de javelots de profession. Nikolas, lui, était un lutteur bien entraîné, un bon nageur et un bon coureur, qui plus est avec l'expérience du terrain. Pourquoi se priver d'un argent aussi facile ?
Le problème, c'est que cette compétition réunissait les élites et rien ne disait qu'ils ne trouveraient pas plus fort qu'eux là-bas. Mais, toujours selon leur chercheur, ce n'était pas important car, l'intelligence jouait aussi pour beaucoup. Enfin, c'était risqué que de tabler sur l'intelligence de ces deux là et surtout d'Homer. Le plus important, c'était de terminer avec une médaille. Bronze, Argent ou Or, qu'importe, du moment qu'ils avaient les honneurs et l'argent qui va avec ?
Si au début, les deux hommes étaient révulsés et refusaient d'y aller, ils se laissèrent bien vite convaincre tant la compétition avait quelque chose d'alléchant ! De part l'occasion de montrer ses muscles, entre autre, et de part le fait que le voyage était payé, surtout ! Ce fut donc pour cette raison que, avec une certaine angoisse, les deux hommes s'étaient retrouvés ici, aux abords d'Athène, dans un stade aménagé pour l'occasion. Il y avait une foule euphorique et monstrueuse ici, les gradins étaient comblés au plus que possible ! Les participants, quant à eux, étaient très nombreux, plus d'une vingtaine de toutes les origines ! Des grecques, certes, mais aussi des perses, des phéniciens et des égyptiens !
- Qu'est-ce qu'ils foutent là ces ... ces gens ?
Souffla alors Homer à son compagnon. Ils se tenaient tous en ligne droite devant le petit comité qui servirait de jury. Il y avait ici les plus hautes élites d'Athène.
- Quoi ? Leur gueule ne te revient pas ? - Oui. - Dit toi qu'ils pensent la même chose de toi.
Le discours d'ouverture fut bien vite prononcé, avec toute la fanfare qui allait avec ! La compétition s'étalerait sur une semaine avec moult épreuves. Pour les combats, il y en aurait seuls et en binômes, chaque cité ayant envoyé deux champions. Des champions qui étaient d'ailleurs tous plus impressionnants les uns que les autres. Des hommes jeunes, grands et musclés, prêt à en découdre rapidement. Il y avait même un couple de femmes ici. Étonnant.
La première épreuve allait avoir lieu ! Il s'agissait d'un "hoplitodromos", une course à pied en arme où les athlètes devaient être équipés comme des soldats. Bien sûr, ce fut Nikolas qui fut désigné d'avance pour représenter sa ... cité ? Non ! Les champions de Sparte étaient bien là, alors pour représenter qui ? L'orateur répondit à sa question indirectement, lorsqu'il appela les champions un par un.
- Nikolas, alias Koko l'asticot, champion du village de Blairos, avancez-vous ! - Koko l'asticot, Blairos ?!
Marmonna-t-il en se jurant d'étriper l'homme qui l'avait inscrit sous ces identifiants débiles et fort humiliants ! Même Homer se foutait de sa gueule à cet instant là. Et dire qu'il devait s'avancer vers la foule, la tête haute et sûr de lui pour réclamer une ovation ... Grand moment de solitude. D'autant plus que la foule ne l'acclama pas, ne connaissant guère ce patelin paumé qui n'existait que dans l'imaginaire de ce même homme. Deuxième grand moment de solitude.
Finalement, et dépité, il s'avança vers la piste de course, armé comme un hoplite, lance et bouclier en main. L'organisateur sonna le début de la course, il fallait maintenant se mettre en position et se préparer à partir. Il sentait son coeur battre, l'adrénaline se répandant alors dans son organisme pour le préparer à l'effort qui l'attendait. Il se concentrait. Une chose était capitale pour réussir, contrôler son souffle et sa foulée. Retomber sur la pointe des pieds, calquer le rythme de sa respiration sur son rythme de course, garder une allure élevée et régulière et accélérer brutalement sur la dernière ligne droite. Un coup d'oeil jeté à son camarade puis au chercheur de tête qui se trouvait dans les gradins et le top départ fut annoncé.
Tous, sans exception, s'élancèrent brutalement vers l'avant, dans des foulées aussi larges que rapides. Certains adoptaient la même stratégie que Nikolas, d'autres essayaient d'emblée de gagner le plus d'avance possible. Pas le choix, il devait se caler sur le rythme de ceux qui avaient choisit l'endurance, autrement un rythme très élevé et peu supportable avec tout l'attirail qu'il avait sur le dos. Le soleil faisait chauffer le métal, ce n'était pas pour l'aider non plus. Dans le publique, on pouvait entendre des encouragements adressés aux divers champions, chaque ville ayant envoyé sa propre équipe de supporteurs !
Sauf pour Nikolas, qui n'avait en réalité personne à part le chercheur. Ce dernier avait beau hurler de toutes ses forces, rien à faire, on ne l'entendait pas. D'ailleurs il n'était pas en train de l'encourager mais plutôt de le mettre en garde. Evidemment, bon magouilleur qu'il était, il n'entendait pas perdre son argent et encore moins gagner à la loyale. Bien déguisé, l'homme sortit un morceau de miroir de ses vêtements mais ne l'utilisa pas tout de suite. En fait, il attendit que la dernière ligne droite soit entamée et que le sprint final commence pour se mettre à réfléchir la lumière du soleil dans les yeux de l’adversaire de Nikolas.
En effet, l'hoplite ne s'en était pas si mal tiré, pas si mal tiré du tout même. Seulement, il avait du retard et n'était que second. Le premier, lui, brusquement éblouit, se mit à tourner la tête, fermer les yeux puis gesticuler avant de casser son rythme, déconcentré par la lumière. Bien sûr, plus d'un regard se tourna vers la source mais, la lumière se tarit vite. Et puis un croche-pied discret à l'aide de la hampe de sa lance pendant que l'attention était reportée ailleurs suffit à faire trébucher le champion et permettre à Nikolas d'arriver premier ! Premier mais à bout de souffle ... vraiment ... vraiment beaucoup.
De la triche ? Certainement pas ! En tous cas, le jury n'était pas de cet avis. Pour eux, on ne pouvait pas annuler l'épreuve pour un peu de soleil dans les yeux ... ou pour un peu d'argent aussi. Les joies de la compétition ! Une partie du public applaudit l'hoplite, une autre le hua. Mais Nikolas n'en avait que faire, il était gagnant, c'était tout ce qui l'importait, même si Homer faisait parti de ceux qui huaient.
Une première épreuve et une première réussite qui annonçait "largement" les couleurs. Le complice fut pourchassé mais, bien déguisé, on ne put le reconnaître une fois débarrassé de son attirail. Il parvint à échapper à la garde et aussi reviendrait-il demain sous une autre apparence ! D'ailleurs demain, c'était une épreuve de combat ! Précisément, de la pancrace. Une chose était sûre, c'était Homer qui allait s'y coller pendant que son camarade se ferait une joie de l'enfoncer.
Mais demain était un autre jour et pour l'instant, il fallait aller fêter cette petite victoire qui ne garantissait absolument rien mais, qui marquait l'ouverture des hostilités. Et où la fêter ? Certainement pas à la taverne. Non, c'était trop cher. D'ailleurs, l'auberge pour la nuit, c'était cher aussi. Un simple camps austère et minimaliste ferait l'affaire, avec de la nourriture séchée et de l'eau. De toutes les façons, les hoplites avaient l'habitude, même si ce n'était pas ça qui leur avait été promis.
- Je croyais qu'on allait crécher dans une des meilleures auberges, sale radin ?! - Oui mais j'ai pas dit quand ! - Ah oui et quand alors ? - Eh bien ... la veille du départ si les affaires marchent bien.
Les visages tirés et fatigués, les deux hommes s'assirent autour du feu, partageant leur bien maigre pitance.
- D'ailleurs si j'étais vous, je dormirais pas trop cette nuit. Il faut aller casser les genoux d'un des membres du jury. J'ai un ami qui était censé en faire parti mais il s'est fait remplacer à la dernière minute par ce mec là. Donc on ira à quatre heures du matin rendre visite au vieux et lui péter les deux genoux, comme ça mon ami prendra sa place, ce qui nous facilitera le reste du concours. - Demain, on va péter des gueules, on a pas que ça à faire que de jouer les gros bras au milieu de la nuit. - Oui mais c'est l'après-midi, vous aurez le temps ! Et discutez pas, je me décarcasse pour vous et vous chicanez ! - ... Tu te fous de nous ? - Oui bon j'admets qu'elle est un peu grosse celle-là. Mais ça n'empêche que je suis quand même gentil, je vous fais croquer ! - Eh bien il y a intérêt à ce qu'on croque et qu'on croque bien, sinon on fait tout pour foirer et tu pourras dire adieu à tes sous ! - Oui oui, vous inquiétez pas ... connards.
Finit-il en marmonnant.
- Qu'est-ce que t'as dit ? - Moi ? Rien.
Et ce fut donc sur ce froid et cette méfiance réciproque que se déroula le reste de la soirée, autant dire qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir ! Sauf Homer, qui s'imaginait déjà en train de casser son adversaire en deux. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Et surtout, pas de fair-play ! [Solo] Mar 11 Aoû 2015 - 23:31 | |
| Il était donc quatre heures du matin quand Nikolas fut réveillé par son "mentor". Bien sûr, ce dernier n'y était pas allé de main morte pour parvenir à ses fins et avait versé un seau d'eau froide sur l'hoplite pour que ce dernier se lève vite et bien. Seulement voilà, cette solution n'avait pas du tout plu à Istros, qui avait montré son mécontentement à l'aide d'une taloche bien placé. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'aurait pas de mal à handicaper ce pauvre homme ...
Le temps de se préparer dans la mauvaise humeur et de réviser les derniers détails du plan et les deux hommes s'aventurèrent en ville au milieu de la nuit, laissant Homer seul au campement. Ce dernier dormait à poings fermés et avait de toutes les façons besoin de se reposer pour le combat qui aurait lieu l'après-midi. Concernant le cassage de genoux, la stratégie était simple. Les deux hommes avaient couvert leur visage pour ne pas être reconnu. Ils se rendrait à son domicile dans les quartiers nobles de la ville en utilisant les sous-terrains. Une fois remontés à l'intérieur de sa villa, ils se frayeraient un chemin jusqu'à sa chambre, en prenant soin de neutraliser ceux qu'ils rencontreraient, puis à l'aide d'une masse, lui briseraient les deux articulations ! Il n'y aurait ensuite plus qu'à disparaître comme ils étaient venus.
Simple sur le papier mais un peu plus compliqué sur le terrain. En effet, les sous-terrains empestaient la fiente, ils étaient envahis par les rats et il était surtout difficile de se repérer à l'intérieur sans une carte précise. Mais que cela ne tienne, son complice prétendait connaitre la signalisation gravée sur la pierre, à l'intérieur, et pouvoir s'orienter avec. Une partie de plaisir en somme. Nikolas n'était pas convaincu.
- D'ailleurs, c'est quoi ton nom ?
Une question qu'il lui posa à l'entrée des sous-sols et qui surprit le chercheur de tête. C'est vrai qu'il ne les avait jamais renseigné à ce sujet. Il ne les avait jamais renseigné parce qu'il était paranoïaque. Il était paranoïaque car une affaire pouvait lui filer sous le nez à tout moment. Il ne pouvait cependant éveiller les soupçons de son complice en refusant de répondre, il ne lui restait donc qu'à mentir.
- C'est Ramos. - Ramos quoi ? - Ramos Samosa. - C'est quoi ce nom de grognasse à moustache ? - Tu veux qu'on parle de ton surnom ?
Voilà qui coupa court à la conversation. Ils s'en retournèrent aux sous-sol et plus précisément, à la signalisation intérieure. Il y avait plusieurs lettres gravées sur la pierre, des lettres grecques, ainsi que des chiffres. Ramos les observa longuement, en silence.
- Alors ? - Alors alors ... bah ... c'est ... c'est par là, hein !
Dit-il alors en indiquant le chemin devant eux. Il y en avait trois, un devant, un à gauche et un à droite. D'après lui, il fallait donc aller vers l'avant. Mais encore une fois, Nikolas n'était pas du tout convaincu.
- T'es sûr ? - Mais oui je suis sûr ! - Tu avais l'air d'hésiter. - Mais non ... fait moi confiance un peu. - Tu sais que si on se perd, on va y rester jusqu'à demain ? - Oui, je sais ! Et maintenant avance !
Il emboîta le pas avec hésitation. De toutes les façons, il valait mieux essayer que faire marche arrière. Quoi que, peut-être pourraient-ils gagner cette compétition honnêtement ? Il en fit bien part à Ramos mais ce dernier était convaincu, il fallait user de tous les moyens possibles et imaginables pour accéder à la victoire, la mise était beaucoup trop grande pour risquer d'être perdue. Cela étonna un peu Nikolas, qui se demanda alors quel en était le montant.
- 3000 statères d'Or. - Combien ?!
S'exclama-t-il brusquement, sa voix raisonnant avec écho dans le sous-sol. Ramos lui fit signe de parler moins fort, puis lui expliqua alors qu'il avait emprunté cet argent à un noble de Sparte en lui faisant croire qu'il aurait plus à gagner à miser sur les deux hoplites que sur les champions officiels de la ville. Une somme qui, pondérée par rapport à toutes les mises faites sur leur tête, lui permettrait d'obtenir une part du magot total, soit 100% des recettes puisqu'il était le seul à avoir misé sur eux. Ceci fait, Ramos prendrait sa part, 35%, et partagerait ensuite avec les deux hommes, à hauteur de 10%. Seulement voilà, il y avait ici une entourloupe.
- 10% de la recette totale ou 10% de ta part ? - Euh ... Non. - Non quoi ? - Noooon, 10% c'est votre quote-part sur le bénéfice net des prises de participations minoritaires consolidées. - Parle clairement ! - En gros, c'est 10% des 35% après déduction des dépenses. Maaaais attention, ça reste une très grande somme ! Il y a à peu près 300 000 statères d'Or qui ont été misés au total. 35% de 300 000, ça fait 105 000. En retirant les charges et impôts, ont arrive à 75 000 statères, ce qui vous fait 7 500 statères au total, soit 3 750 statères par personne ! - 105 000 dans ta poche et sur notre dos, espèce de vautour ! - Pourquoi toujours regarder dans l'assiette des autres ? Et puis on en discutera une autre fois, hein ! Contente toi de gagner la compétition, déjà. - On va en reparler et équilibrer la balance, croit-moi. - Ouais ouais, c'est ça ... tête de noeud. - Qu'est-ce que t'as dit ? - J'ai dit : Tête de noeud ! Voilà ! T'es content ?!
Nikolas, les jambes à moitié dans l'eau putride, se précipita en courant vers lui, bien décider à lui offrir quelques claques. Ramos se mit à courir aussi, cherchant à prendre la fuite. L'hoplite était sur le point de l'attraper lorsqu'il trébucha, lui offrant alors une longueur d'avance. Samosa disparu au premier tournant et, les événements s’enchaînant, les deux hommes se perdirent de vue et se perdirent tout court ! Cela dit, ils pouvaient toujours s'entendre.
- Ramos ? Ramos où es-tu ?
Mais le chercheur de tête ne répondit pas, il savait très bien que s'il lui mettait la main dessus, il le laisserait en pièces détachées. Il continua de s'écarter tout en essayant de s'orienter même si en réalité, il ne comprenait rien à la signalisation des sous-sols. Nikolas essayait pour sa part de rebrousser chemin mais sans succès, tout se ressemblait tellement ici. Et puis l'odeur était infâme.
- Ramos ! Fait pas le con ! On a besoin de rester groupés ! Je te rappelle que j'ai des genoux à casser et pas que les tiens ! Où es-tu sale fripouille ?! - Va te faire voir chez les perses !
Répondit-il alors, se pensant suffisamment loin de Nikolas pour ne pas risquer de le voir débarquer. De toutes les façons, avec l'écho qu'il y avait, il était difficile de déterminer l'origine des voix de façon précise.
- Attend un peu que je te mette la main dessus, escroc, je vais te pendre avec tes tripes ! - T'es qu'un bouffon imbécile ! Tu peux toujours tourner pour me trouver ici, petite bite ! - Vieux rat ! Revient ici ! - T'as qu'à venir me chercher si t'en es capable, l'impuissant ! - Attend un peu, tu vas voir. Tu perds rien pour attendre. - Ouais c'est ça, et tant que t'y es ...
Mais ils furent couper dans leur conversation par une autre voix dont les propos n'avaient rien de rassurant.
- Des Hommes ici ?! Hahahahahaha !
Rire diabolique, voix de femme mais pas humaine, elle se rapprochait plus de celle de la souris que de l'être humain. Et s'il s'agissait justement d'un gros rat monstrueux ?
- Allez-y mes petits, je vous rejoins très vite. - Par Déméter !!! D'où sortent tous ces rats ?! - Coure ! Reste pas là !!!
S'écria alors Nikolas en faisant de même, se doutant bien de la situation de Ramos. Il fallait retrouver la sortie et vite s'ils ne voulaient pas finir dévorés vivants par le monstre des égouts ! Et depuis quand un monstre hantait-il les sous-sols d'Athène, en fait ?
- Koko ! T'es où ?! - M'ap ... Je ne sais pas ! Je suis pas loin je pense ! - Ah bah ça m'aide vachement, du con ! C'est quoi la lettre de ton couloir ?! - Quelle lettre ?! Il n'y a pas de lettre ! - Cherche la et vite ! Avant que les rats n'arrivent !
Ça y est, la brûlure de l'adrénaline était de retour. Mais où trouver cette lettre sur cet étendue de pierre taillée ? Longer les murs et espérer y arriver à temps, c'était tout ce qu'il fallait faire.
- Alors ?! - J'ai pas encore trouvé ! - Aaaaaaaaaaaaah !!!
Hurla alors Ramos avant de se taire définitivement, malgré les relances de Nikolas. Était-il mort ? Si oui, c'était dans d'atroces conditions. Voilà qui fit frémir l'hoplite, en plus de le faire blanchir. S'en aller ou aller l'aider, des fois qu'il était encore en vie ? Il n'en savait trop rien. Aussi, lorsqu'une main se posa sur son épaule, il sursauta grandement, se retourna, et frappa sans même chercher à savoir de qui ou de quoi il s'agissait. Cela dit, il se rendit bien vite compte qu'il s'agissait du chasseur de tête qui, malgré la frappe, était hilare.
- Comment que je t'ai eu !
Nikolas le foudroya du regard. Il l'attrapa par le col, furieux, puis le souleva dans les airs, ce qui lui fit ravaler son sourire.
- Euh ouais non, attend, c'était une blague pour détendre l'atmosphère ! T'énerve pas !!! - J'étais presque en train de te regretter, trou d'cul, et c'était une blague ?! Mais je vais te faire boire toute l'eau des égouts moi !!!
Dit-il alors en l'y jetant dedans et lui maintenant la tête sous l'eau pour le noyer. Ramos se débattit, tout en le suppliant de le lâcher et en lui demandant de se calmer, chose qu'il finit malgré tout par faire ... enfin, seulement après que le chercheur de tête ait prit une tasse ou deux. Ce dernier se releva alors, toussant et crachant beaucoup, tout en reprenant son souffle.
- Ça tu me le payeras, t'inquiète pas ! - C'est une menace ? - ... Euh ... non ... non non ...
Dire qu'il y avait cru, il était vraiment crédule parfois. Il aurait dû anticiper. S'il y avait effectivement un rat monstrueux ici, il les aurait repéré depuis le début et pas seulement trente minutes après qu'ils se soient aventurés ici, surtout vu leurs vifs échanges. Mais voilà, ce n'était pas exactement ça ... Un bruit étrange retentit dans leur dos, comme un rugissement saccadé. Lorsqu'ils se retournèrent, ils aperçurent effectivement un rat particulièrement énorme, un rat monstrueux de la même envergure que le tunnel et qui les regardait avec appétit. Ramos et Nikolas se figèrent.
- ... C'est ... C'était une blague ... - ... Nom de Zeus ...
Courir ! Courir vite et loin ! Il n'y avait pas de temps à perdre ! Ils emboîtèrent précipitamment le pas, le coeur d'air, essayant de ralentir le rat géant en prenant tous les virages que se présentaient à eux et surtout, en zigzagant pour ne pas qu'il puisse faire d'une pierre deux coups. Mais voilà, cet animal était un habitué des lieux et pas eux, il prenait de plus en plus de terrain.
- Mais depuis quand il y a un rat géant dans les égouts d'Athèèèèèène, nom d'Héra ?! - Ça c'est toi et tes conneries !!! Si on s'en sort vivant, je te tue !
Un autre tournant et, finalement, un cul de sac. Une grille, pour être précis. Ils cherchèrent bien à la soulever mais, en vain. Ils se retournèrent vers le rat géant, qui s'approchait alors doucement, les sentant coincés. Ramos se cacha derrière Nikolas.
- Non. - Si.
Marmonnèrent-ils. La seule arme qu'ils avaient ? Une masse de petite taille, autant dire rien de bien utile contre ça. Nikolas la saisit malgré tout et se prépara. Lorsque le rat se jeta sur eux la gueule ouverte, il se décala sur le côté tout en bousculant violemment Ramos, laissant le monstre mordre la grille, puis abattu la masse sur les deux incisives protubérantes de l'animal, les cassant par la même occasion. Le rat se mit à crier de douleur, puis se retourna furieusement vers l'hoplite, pendant que Ramos en profitait pour prendre la fuite.
- Bon bah ... bonne chance hein !
Dit-il en lui faisant un obscène signe avec le doigt, avant de disparaître. Le temps de lui envoyer un regard assassin puis Nikolas se concentra sur la bête. Elle chercha à le mordre de nouveau mais, en réalité, mordit la masse pour le désarmer. L'hoplite essaya de le retenir mais en vain. Cela dit, il profita que le rat ait la mâchoire occupée pour le frapper avec ses poings sur le museau. Cela fit bouger la tête du rat, imprimant un mouvement de recul mais, ce ne fut guère assez.
En effet, il balança sa tête dans la direction opposée, bousculant l'hoplite en l'envoyant dans l'eau. Le rat se retourna vers lui, prêt à le croquer mais, encore une fois, l'hoplite le repoussa à l'aide d'un coup de pied juste en dessous de la mâchoire, pour la lui faire fermer. Il se releva à reculons, puis chercha à prendre la fuite avant de trébucher sur sa queue. Il se releva en catastrophe, manquant de peu de se faire croquer, puis reprit la course, poursuivit par le rat.
Nikolas ne savait pas du tout comment faire pour se tirer de cette galère. Fort heureusement, la stupidité d'Homer était avec lui cette nuit-là. Quelques encablures plus loin, il retrouva, choqué, le gros hoplite armé comme pour aller en guerre. Il ne s'arrêta pas de courir, malgré qu'Homer l'interpella.
- Ah, Nikolas ! J'ai fait un rêve bizarre où je te voyais en graine de blé, en train de te faire courser par un poulet géant ! - C'était pas un poulet mais un rat !!!
En effet, la grosse bestiole ne tarda pas à se montrer. Nikolas dépassa Homer, et ce dernier ne bougea pas. Il fronça les sourcils, et prit un javelot dans sa main.
- Hé touche pas à mon pote toi !
Dit-il en levant le bras. Attendant que le rat ouvre grand la gueule pour venir le mordre, il jeta le javelot dans sa bouche, de toutes ses forces, transperçant le palais et atteignant le cerveau de l'animal, qui s’effondra alors brutalement sur le sol.
Nikolas, en attendant le bruit sourd, s'arrêta de courir et fit demi-tour, revenant sur ses pas. Il n'entendait plus le rat. Effectivement, ce dernier était mort. L'hoplite était sonné. Il se rapprocha tout en reprenant son souffle.
- C'est un poulet avec des poils et des dents, c'nul. - Euh ... Mais qu'est-ce que tu fais ici, Homer ? - Bah je t'ai dit ! J'ai fait un rêve prémonitoire. - Donc t'es venu ... m'aider ? - Hein ? Non ! Tu me prends pour une tapette ou quoi ? Non, moi je voulais tuer le poulet géant ! T'imagine toute la viande que ça fait ? - Ouais ... Ouais bon, mais t'es quand même venu. C'est le principal. - De quoi le principal ? - Rien, rien. Mais merci quand même. - Ho ho ho ! Tu me dis merci toi maintenant ? - Bah ... oui ... oui, quand c'est justifié, oui. - Ce moment mémorable. Il faut un jour qu'on invente une sorte d'objet qui permettrait de capturer la voix pour pouvoir la répéter à l'infini, comme ça je te tourmenterai avec. - Dans tes rêves ! - Ouais ouais ouais, je t'ai sauvé le cul ! Donc t'as une dette ! - Ah mais c'est toi qui est venu, je t'ai rien demandé moi ! Donc je ne te dois rien ! - Je confirme.
Reprit Ramos qui était finalement revenu. Nikolas le réceptionna avec un soupçon de brutalité, pour lui faire payer sa lâcheté, puis, le tenant par l'oreille, l'obligea à les conduire jusqu'à la sortie. Et les deux genoux ? Au diable ! Ils gagneraient honnêtement ! Par contre ils allaient devoir se laver un peu, et éventuellement reporter ce qu'ils avaient trouvé dans les égouts aux autorités. Une nuit très agitée en somme mais, mémorable quand même ... |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Et surtout, pas de fair-play ! [Solo] Ven 14 Aoû 2015 - 18:56 | |
| Le lendemain matin, la petite troupe était allée faire part de sa découverte aux autorités de la ville. Si au début, ils ne les avaient pas cru, la vue du cadavre du rat qui commençait déjà à se décomposer les fit bien vite changer d'avis. En revanche, si cela choqua les autorités, ce ne fut guère suffisant pour leur faire perdre le nord et aussi, quand on leur demanda ce qu'ils fabriquaient dans les égouts à quatre heures du matin, les trois hommes eurent du mal à répondre de façon convaincante.
- Bah ... on se baladait ? - Oui oui, c'est ça, on se baladait. - On prenait l'air du soir quoi. - Dans les égouts ? - Oui. Alors oui, dans les égouts. Parce que ... - On ... On aime bien, voilà. - On était très intéressé par l'architecture de vos égouts et surtout leur organisation. C'est très connu les égouts d'Athènes ! - Parce que vous visitez les égouts vous ? - C'est ça ! On les visite parce qu'on les trouve très intéressants. - Et puis on arrête pas d'en parler à Sparte, donc voilà. - À quatre heures du matin ? - Eeeeh ... Oui ! Oui comme ça on était sûr qu'il n'y aurait pas trop de touristes. - Ouais c'est un monticule de frommage les touristes. - Et puis on n'aime pas les visites guidées. - Je vous rassure, il n'y a aucun guide ni aucun touriste dans nos égouts. - Ah bah ça ... Ils ratent quelque chose ! - Ah oui oui. - Carrément même.
L'officier les regarda en se demandant s'ils se moquaient de lui ou s'ils étaient vraiment cons au point d'aller visiter les égouts. En somme, ils n'avaient rien de fait mal, ils leur avaient même rendu service en éliminant ce rat même ça restait louche. L'officier décida malgré tout d'être clément et de les laisser passer partir sans poursuivre l'interrogatoire. Il leur défendit cependant de revenir ici, même s'ils trouvaient ça "intéressant à voir".
Ils ne demandèrent pas leur reste et s'en allèrent aussitôt se préparer pour l'épreuve de l'après-midi. Homer décida de s’entraîner un peu avec Nikolas pendant que Ramos partait à la pêche aux nouvelles. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il revint avec d'excellentes ! Pour commencer, une bande de voyous s'en était prise à un membre du jury alors qu'il rentrait chez lui, tard la nuit après une soirée arrosée. Ils lui avaient brisé la hanche, l'empêchant de participer à la compétition. Par la même occasion, c'était l'ami de Ramos, évincé au début, qui prenait finalement sa place. Mieux encore, les voyous avaient été attrapés au petit matin et après un interrogatoire musclé, les autorités avaient appris que c'était la délégation de Delphes qui était derrière tout cela, provoquant ainsi leur disqualification.
Cerise sur le gâteau, il avait également réussi à savoir qui serait l'adversaire d'Homer. C'était un champion d'Olympie, un adversaire qui de réputation pouvait paraître minable mais qui en réalité, était un sacré colosse lui aussi. Autant dire que le lanceur de javelot aurait du pain sur la planche. Mais Samosa avait un plan pour lui faciliter les choses. Il lui présenta une sorte de bague en fer.
- C'est un anneau mécanique. A l'intérieur, il y a une petite aiguille imbibée d'un somnifère d'un genre un peu particuliers. Il met deux minutes pour se répandre dans l'organisme sans qu'aucun effet ne soit visible, puis il frappe d'un seul coup. Tu t'endors sur le champs ! - Ah oui cool ça. Mais tu veux que je fasse quoi avec ? - Que tu piques ton adversaire, peut-être ? - Aaaah oui, pas con. - ......... Bref. Il suffit de faire glisser l'anneau sur ton doigt pour faire sortir l'aiguille. Aussi je te conseille de l'orienter vers le haut, sinon tu pourrais te piquer. - Ouais mais moi je préfère par le bas, c'plus pratique. - Le haut. - C'mieux le bas non ? - Non, le haut !
Dit-il en lui donnant l'anneau. Homer testa un peu le mécanisme avant d'enfiler l'anneau. Il le mit vers le haut, tant que Ramos regardait puis, quand celui-ci eut le dos tourné, il le mit vers le bas.
- Je préfère.
Marmonna-t-il. Le temps de prendre le déjeuner puis les voilà en route pour l'arène ! Nikolas et Ramos s'en allèrent dans les gradins, alors que Homer rejoignait les coulisses. Là-bas, on lui présenta son adversaire, Mimoza Kanstantinou, alias "Zeus l'Olympien". Une salutation de courtoisie, obligatoire pour tous les champions. Cela dit, quand on demanda l'identité d'Homer, les choses se compliquèrent.
- Moi c'est Homer. - Homer quoi ? - Homer tout court, mes parents ont pas connu leurs parents. - Ah ... Et tu viens d'où ? - D'Istros ! - Tu viens pas de Blairos ? - C'qui que tu traites de blaireau là ? - Non mais je veux dire, ton copain là, il vient de Blairos ! - Ah bon ? - Bah oui ! Tu ne le sais pas ?! - Aaaaah ... ah si ... si je le sais ! - Donc tu viens d'où ? - De Blaireau ! - Os. - Non non, Blaireau. Qu'est-ce que tu me parles d'Os toi ? - ...... Et c'est quoi ton surnom ? - Hu hu hu. - Oui ? - Bah voilà. - De quoi voilà ? - Mon surnom ! - Oui, c'est quoi ton surnom ? - HU HU HU ! Qu'est-ce que tu comprends là-dedans ?! - ... C'est "Hu Hu Hu" ? - Oui ! T'es long à la détente toi ! - Donc je résume : Homer quelque chose, tu viens de Blaireau et tu te surnommes "Hu Hu Hu" ? - Exactement. - .... Eh bah ....
Mais le combat allait bientôt commencer et aussi, il déjà temps de se préparer à l'affrontement. Homer retourna dans son coin, préparant ses affaires, puis fit quelques exercices d'échauffement bien à lui. Une espèce de danse ridicule, grotesque et volontairement exagérée. Voilà qu'on se foutait de sa gueule dans les coulisses ! Seulement, quand sa voix d'ours, braillard comme il était, étouffa les rires, le silence revint bien vite.
Sur les gradins, Ramos et Nikolas avaient pris place et ils attendaient impatiemment que le combat commence. L'hoplite n'était pas tranquille. D'après la description donné par Samosa, l'adversaire d'Homer était un combattant expérimenté. Il était très grand et très musclé et, parait-il, il avait avec lui la bénédiction de Zeus ! Homer était certes un colosse mais, il ne possédait que très peu de technique, tout résidait dans sa force et sa brutalité. Nikolas espérait qu'il pourrait intimider son adversaire. Lorsqu'il fit part de ses craintes à Ramos, ce dernier lui expliqua alors l'histoire de la bague, ce qui ne rassura pas du tout Nikolas. Homer était ... simplet et il n'arrivait en général jamais à bien se servir de ce genre d'outils. Peut-être retournerait-il l'arme contre lui même sans même le vouloir ?
- T'as une roue de secours, au cas où ? - Je ne suis quand même pas un Olympien ! Bon, je suis parti prier au temple d’Athènes mais, je doute que cela suffise. D'autant plus qu'Athéna préférera sûrement privilégier d'autres que nous. - Et pourquoi pas nous ? - On est des tricheurs, je te rappelle. Athéna, elle est pas du genre à beaucoup apprécier ça. C'est plus la droiture, l'honnêteté, tu vois ? On devrait s'estimer heureux de ne pas l'avoir sur le dos, en fait. D'ailleurs si j'étais vous, je pense que j'irais faire une offrande, on ne sait jamais ! - Je ne crois pas à toutes ces salades. - Bah tu devrais ! Parce que j'en ai parlé au prêtre et c'est lui qui me l'a conseillé. - Ton prêtre, il fait son affaire, c'est tout. - Mais qu'est-ce que ça va vous coûter ? - Ça va me coûter que j'ai rien à offrir ! - Même les offrandes les plus modestes sont les bienvenues. Faites l'effort, c'est notre réussite qui en dépend ! Et en plus, l'Olympien là, il a Zeus avec lui. Alors ça vous fera pas de mal ! - Pfeuh ... On verra.
Leur conversation prit court lorsque l'organisateur annonça le début des épreuves, appelant champion après champion. Deux par deux, les participants se disputaient et remportaient la victoire. Des combats magnifiques eurent lieu, parfois d'une grande technique, parfois d'une grande brutalité. Nikolas et Ramos ne s'ennuyèrent pas, prit dans l'euphorie d'une foule en délire, à encourager ou enfoncer tel ou tel champion. Lorsque le tour d'Homer arriva, on ne l'acclama, bien au contraire, un fou rire général gagna le public, et pour cause ...
- Homer Toukour, alias Hu Hu Hu, champion de la cité de Blaireau !
Cria l'orateur, appelant ainsi le dénommé à se présenter sur la terre battue. Il n'allait pas sans dire que Nikolas se cacha tandis que Ramos explosait de rire. Pour en rajouter une couche, l'hoplite, débarquant en fanfare, salua son public et tenta une pirouette qu'il rata lamentablement. Pour l'intimidation, c'était raté ! Les deux adversaires se firent face et se saluèrent. L'organisateur énonça les règles puis, les séparant, sonna le début du combat. Le moins que l'on pouvait dire, c'est que l'Olympien était rapide et très agile, malgré sa forte carrure. Homer, lui, encaissait bien les coups mais n'arrivait pas à en porter. Une situation qui finirait par user l'hoplite. D'ailleurs, il ne fallut pas très longtemps pour que son adversaire commence à le déborder. Homer se retrouvait réduit à devoir prendre sans pouvoir réagir.
- Oh ! Mais laisse moi respirer ! Dégage !
Pestait-il derrière ses deux bras, pendant que l'Olympien s'acharnait. Mouvement brusque de la part de l'hoplite, il bougea maladroitement son coude devant lui au moment même où son adversaire s'apprêtait à le frapper de nouveau. Son poing fermé s'écrasa de toutes ses forces sur l'articulation d'Homer. L'hoplite put entendre un craquement, puis l'Olympien se mit à hurler, reculant un peu et laissant du temps à Homer, par la même occasion. Au lieu d'en profiter pour le frapper, l'hoplite préféra se moquer de lui.
- Mais bouge !!!
Hurla alors Nikolas en se levant. Homer tourna le regard vers la tribune, cherchant à l’apercevoir, encore plus déconcentré. L'Olympien revint aussitôt à la charge, envoyant son autre poing dans sa figure. Un deuxième craquement retentit, avec un mouvement brusque et peu naturel de mâchoire. Homer recula de plusieurs pas, manquant de tomber, sonné et atteint par une soudaine douleur au visage.
Son adversaire s'acharnait de nouveau. Décidément, le combat était bien mal parti. Mais voilà, l'hoplite commençait à s'énerver. Alors qu'un nouveau coup arrivait, il le dévia d'un geste de bras fort brutal, puis envoya son crâne épais et carré dans le visage de son adversaire, de toutes ses forces. La foule s'exclama d'une seule voix, face à ce retournement inattendu. L'Olympien recula de plusieurs pas, puis tomba sur le sol. Il n'était pas inconscient cela dit, il avait simplement perdu l'équilibre. Homer décida qu'il était temps d'utiliser sa bague. Il fit sortir l'aiguille par un discret geste de pouce puis, comble de la stupidité, se mit à frapper son propre torse tel un gorille, amusant certes la galerie mais se piquant par la même occasion, l'aiguille étant tournée vers le bas et non vers le haut comme lui avait demandé Ramos. Il se figea d'un seul coup.
- Oh non ... Il regarda son torse, puis son adversaire, l'air perdu dans ses pensées. Ça veut dire que j'ai deux minutes pour lui péter la figure ...
L'hoplite poussa un hurlement bestial, puis se rua sur l'Olympien, les yeux exorbités, le visage rougit et la mousse à la bouche. S'en suivit alors un déferlement de violence, une brutalité telle qu'elle finit par en laisser le public sans voix. Son adversaire se défendait bien mais, chaque coup qu'il encaissait était si fort qu'il en devenait très douloureux. Sa garde finit bien vite par être rompue ! Homer lui donna un coup de poing dans les côtes, suivit d'un coup d'épaule en plein torse. Le faisant chavirer sur le sol, il se pencha et se mit à lui donner claque sur claque. Avec le plat de la main et en accompagnant avec l'épaule, tout en gueulant, il frappait son visage dans l'optique de lui faire perdre connaissance. Cela dura un temps, avant que l'Hoplite ne s’effondre brutalement sur son adversaire. Que s'était-il donc passé ? Quoi qu'il en soit, le poids du mastodonte était si élevé qu'il lui coupait le souffle en plus de plaquer ses épaules au sol. L'Olympien était coincé !
L'arbitre s'approcha, vérifia qu'il avait bien le dos plaqué et se mit alors à compter jusqu'à trois. Homer ne tarda pas à être déclaré vainqueur même si son adversaire n'était pas inconscient. En fait, c'était son poids qui lui avait offert la victoire. Lorsque l'arbitre sonna Homer pour lui indiquer qu'il pouvait le lâcher, il ne réagit pas. Il se rendit bien vite compte qu'il était en train de dormir. Mais les règles étaient ce qu'elles étaient. Même endormi, il avait plaqué les épaules de son adversaire au sol pour plus de trois secondes. En tout cas, c'est ce que déclara le nouveau membre du jury. L'arbitre lui prit la main et la leva dans les airs, le déclarant vainqueur sous les applaudissements de la foule. Nikolas et Ramos étaient euphoriques à cet instant, seconde victoire !
Cela dit, Homer allait avoir besoin d'un temps de repos. L'homme était couvert d’hématomes et il avait très certainement une fracture à la mâchoire, et peut-être d'autres ailleurs. Une question cependant, qui allait payer le médecin ?
- Ça fait parti des frais ! C'est toi qui paie ! - Ça sera déduit de votre part ! - Hors de question, c'est toi qui nous a amené ici, c'est toi qui prend en charge le voyage ! - Le voyage, oui, pas vos dépenses personnelles ! - C'est pas perso ! C'est pour ta gueule, pas la notre, et tu le sais très bien ! - Rapace ...
Ramos n'avait pas le choix et il le savait bien. Mais gros radin qu'il était, il n'entendait pas faire dans le superflu. Et puis ça tombait bien, il avait besoin de voir un médecin pour la troisième épreuve, la natation. Ce serait Nikolas qui la disputerait mais, encore une fois, il y avait ici d'excellents participants et Samosa avait une petite idée en tête. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Et surtout, pas de fair-play ! [Solo] Ven 21 Aoû 2015 - 12:29 | |
| L'épreuve de natation avait lieu dans la mer, près des côtes. Les champions se trouvaient dans la cale d'un navire spécialement affrété pour l'occasion, avec leur mentor respectif, tandis qu'un petit groupe de privilégiés se trouvait sur le pont, pour observer le déroulement de l'épreuve de près. Le reste du public était massé sur la plage, d'où il pouvait difficilement apercevoir les champions.
Dans la cale donc, Nikolas se préparait. Il faisait quelques exercices d'échauffement pendant que Ramos lui parlait d'un remède étrange qu'il avait obtenu auprès du médecin qui avait soigné Homer. Le colosse était en retard d'ailleurs, il était censé apporter le dernier ingrédient. En attendant, Samosa se mit en tête de lui expliquer le pourquoi du comment.
- Donc ça, c'est un élixir de vitalité, ça va te faire péter du feu ! Tu vas tous les plier. Par contre, il a un effet secondaire, il provoque des brûlures d'estomac assez gênantes. Mais ce n'est pas grave puisque j'ai trouvé un remède contre les brûlures d'estomac ! Seul problème, il provoque de l'urticaire. Pas d'inquiétude cela dit, j'en ai un autre qui règle le problème. Malheureusement, celui là il provoque aussi des somnolences brutales et violentes. Mais fort heureusement, j'ai pensé à tout et j'ai acheté cet autre remède ! Bon ... Il provoque des crampes musculaires douloureuses et prolongées aussi. Enfin ce n'est pas important puisque j'en ai un dernier qui pourra détendre tes muscles ! Il a pour effet secondaire de provoquer une fatigue permanente mais, ce n'est pas grave puisque tu as ton élixir de vitalité.
Finit-il avec le sourire, alors que l'hoplite le regardait l'air hagard. La boucle était ainsi bouclée et il espérait vraiment que Nikolas ingurgite ces six remèdes en même temps juste pour remporter la course ? Il le savait, la compétition serait rude mais il ne doutait pas ses compétences en matière de natation.
- Par contre, je te conseille de prendre de l'argile avec, sinon ça va faire bobo à l'estomac. Homer est censé en apporter, je me demande où est-ce qu'il est.
Le mastodonte ne tarda pas à faire son apparition, puisqu'on parlait du loup. Il était revenu avec un gros sac en toile de jute contenant une sorte de farine grisâtre. Il s'approcha, l'air fier de lui.
- Bon j'ai pas trouvé d'argile mais, j'ai rapporté du ciment, c'est pareil d'après le potier. - Ça fera l'affaire.
Rajouta Ramos sans laisser Nikolas parler. Boire du ciment ? Et puis quoi encore ?! Il déclina furieusement la proposition de Ramos ... enfin à moitié.
- Je la prendrai sans ciment. - T'es sûr ? - Oui !
Le chercheur de tête, un peu sceptique, lui tendit alors la choppe contenant l'étrange mélasse sans avoir ajouter de ciment, à son grand regret. Le goût était infâme et la mixture si épaisse qu'elle en devenait difficilement ingérable. Mais l'hoplite se força et au bout de quelques secondes de tourmente, il finit par vider le verre.
- Il y a intérêt à ce que ça marche, sinon je t'en fais boire jusqu'à plus soif.
Dit-il sèchement en se dirigeant vers le pont, l'épreuve n'allant pas tarder à commencer. Les champions se mirent en ligne droite sur le bord, près à sauter. Chacun avait sa ligne et devait y accomplir un aller-retour le plus rapidement possible. Il n'y avait cependant pas que la course qui serait notée, le plongeon et la technique de nage rapportaient quelques points bonus. Ramos et Homer se placèrent parmi les spectateurs. L'organisateur sonna le top départ et les nageurs s'élancèrent alors.
Comme Nikolas s'y attendait, les champions grecs utilisaient tous la même technique, à savoir la brasse. C'était un peu la nage emblématique par ici, celle qui était utilisée lors des jeux olympiques. En ce qui concernait le champion égyptien et l'hoplite en lui-même, leur technique était étrangement la même. Il s'agissait de battre des jambes tout en effectuant une rotation des bras en dehors de l'eau, le tout en coordonnant sa respiration avec les mouvements.
Cette technique avait son avantage, elle permettait de gagner beaucoup de vitesse, mais elle avait aussi son inconvénient, elle était horriblement fatigante. Cela dit, si la potion de Ramos faisait effet, la victoire n'en serait que facilitée. Une fois les premières secondes écoulées, un premier classement pu être observé. En tête, trois hommes au coude à coude. Un perse, un égyptien et un grec, Nikolas. Autant dire que la foule était vraiment partagée. Comment s'extasier lorsque si peu de champions grecs se retrouvaient en tête ? D'autant plus que le seul à l'être était un parfait inconnu ?
Seuls Ramos et Homer semblaient euphoriques. Mais Istros peinait, il sentait ses muscles s'endolorirent et les premiers effets secondaire de la potion apparaître. Quant à son effet primaire ... Pas une seule trace ! Autant dire qu'avec crampes, brûlures et somnolence, il perdit bien vite sa maigre avance et se retrouva rapidement tout à l'arrière, dépassé par les événements. Voilà qui calma les deux compères, ou presque. Homer se retourna brutalement vers Ramos, le prenant par le col.
- Elle marche pas ta potion !!! - Oui, merci, je sais, je suis pas aveugle ! - On va perdre à cause de toi !
Dit-il en s'apprêtant à lui mettre une claque, le tout accompagné de grimaces qui se voulaient "méchantes" mais qui étaient plus à mourir de rire qu'autre chose. D'ailleurs, Ramos ne tarda pas à se moquer de lui. L'hoplite le secoua dans tous les sens, avant de le balancer à l'eau. Quant à la course, elle était presque terminée. Le plus en avance avait déjà effectué les deux tiers du parcours.
Nikolas peinait encore. Pourquoi la potion ne faisait-elle pas effet ? Peut-être à cause de la basse température de l'eau. Ou peut-être parce que c'était du bidon ? Quoi qu'il en soit, tout espoir semblait perdu ... ou presque. Les effets primaires pointèrent enfin le bout de leur nez, à commencer par ceux censés neutraliser les effets secondaires. Voilà qui lui permit, peu à peu, de reprendre de la vitesse mais, ce n'était pas assez pour rattraper son retard immense. Il se forçait à nager de plus en plus vite, n'accordant, sur l'instant, que peu d'importance à la douleur. Mais ses muscles fatiguaient malgré tout et même avec toute la bonne volonté du monde, il ne pouvait pas aller contre.
À moins bien sûr que l'élixir de vitalité ne fasse enfin effet. Ce fut chose faite non pas peu à peu mais brutalement. Sentant comme une atroce brûlure au niveau de son coeur, Nikolas fit presque un bond dans l'eau. Il y avait comme une furieuse énergie qui fusait alors en lui et qui, presque contre sa volonté, le poussa à nager d'autant plus vite. Ce n'était plus temps pour gagner la course mais plutôt pour l'évacuer ! L'eau qu'il brassait se transforma bien vite en flots tumultueux, sous l'étonnement général du public. Une brusque poussée d'accélération, folle, qui lui permit de rattraper très vite les premiers champions. Mais celui qui était en tête était presque au filet. La course touchait à sa fin !
Ramos, qui était dans l'eau à cet instant, eu la brillante idée de sectionner les premiers maillons du filet, sur le chemin du gagnant. Voilà qui, sous l'effet de surprise, devrait lui faire gagner quelques secondes. Nikolas arrivait à toute allure. L'égyptien, qui était alors en tête, attrapa le filet, arrivé au bout, et entreprit de remonter sur le navire. Mais voilà, la corde se déroba sous ses mains, à son grand étonnement, et il retomba dans l'eau. Étonnement général encore une fois, bien qu'il ne tarda pas à revenir à la charge, croyant que les maillons avaient cédés sous son poids.
Mes ses muscles étaient fatigués, endoloris, et se hisser le long de la coque était difficile. L'hoplite, pour sa part, était déjà arrivé au filet. L'égyptien se trouvait à mi-chemin quand il avait entamé la remontée. Une telle vitesse n'était pas humain et c'est ce que le public pensa à cet instant, bouche-bée devant sa performance presque effrayante. Tout se joua au coude à coude, lorsque les deux hommes remontèrent exactement au même moment sur le pont. Tous les deux gagnants ? Peut-être pas car le jury allait devoir attribuer des points bonus !
Le retournement de situation avait été spectaculaire de la part de l'hoplite mais, son adversaire, lui, avait fait preuve de régularité tout au long de la course. Alors qui récompenser le plus ? Nikolas tremblait et pas qu'à cause du froid. Il ne s'était pas assez dépensé. Il s'impatientait même. Mais le jury avait besoin de réfléchir et aussi consigna-t-il tous les champions dans la cale. Là-bas, Homer et Ramos, qui était remonté, le rejoignirent. L'hoplite était déjà en train de faire des exercices, pour se calmer.
- Bah dit donc, ça fait de l'effet. - Un peu trop même j'ai l'impression. Regarde comment il tremble. - Ça va Niko ? - Ferme ta gueule !!!
Cria-t-il alors en continuant ses pompes sur un seul bras. Cette situation était franchement incommodante. En haut donc, les membres du jury parlementaient. Il y avait un dilemme. L'un était pour le champions égyptien, l'autre pour Nikolas. Quant au troisième, il hésitait entre les deux et, malheureusement, il ne s'agissait pas de l'ami de Ramos. Chacun y allait de son argument pour essayer de le rallier à sa cause mais, il était véritablement indécis. Pour lui, les deux champions se valaient, aussi proposa-t-il de tirer le gagnant au sort. Une solution assez peu honorable mais qui s'imposait ici par un malheureux hasard. Minos, le complice de Ramos, proposa alors une pièce de monnaie qui était en réalité pipée, conçue pour toujours retomber sur la même face. Les deux autres jurés ne se doutèrent de rien. Nikolas fut placé sur la face, côté truqué et l'égyptien, sur pile.
Minos lança la pièce, parfaitement confiant. Elle retomba sur pile. Voilà qui le fit écarquiller les yeux mais, ne pouvant bien sûr pas s'en étonner ouvertement devant ses camarades du jury sans révéler le subterfuge, il se plia à ce malheureux destin. Ainsi, lorsque l'on convoqua les champions, l'égyptien fut déclaré gagnant, à la grande stupéfaction et mauvaise surprise de la petite équipe. Partagés en colère et déception, ils attendirent d'être isolés pour demander des comptes à Ramos, qui n'avait alors rien à leur fournir comme explication si ce n'était que la pièce de Minos était défectueuse.
C'était une défaite plus que désagréable car non justifiée, d'après eux. Mais, ils se consolèrent bien vite. Ils avaient deux victoires pour eux, ils avaient encore une avance. Par ailleurs, la prochaine épreuve était celle du lancer de javelots, spécialité dans laquelle Homer excellait. Ils se rattraperaient donc bien vite. Mais encore une fois, Mimosa n'était pas confiant. D'après lui, les retards sur les effets primaires de la potion et la pièce soudainement défectueuse n'étaient pas un hasard. Il se garda cependant de se prononcer trop vite. L'épreuve de demain devrait confirmer ou infirmer ses craintes. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Et surtout, pas de fair-play ! [Solo] Lun 24 Aoû 2015 - 15:11 | |
| C'était en cette fraîche matinée que débutait l'épreuve de lancer de javelots. Au milieu du stade, sur la terre battue, se trouvaient peints de larges bandes graduant une distance allant de 20 à 120 mètres. Les lanceurs se trouvaient à l'autre bout de l'arène, chacun ayant avec lui ses trois javelots ainsi qu'une couleur unique pour le différencier des autres. Le matériel leur avait été fournis pour éviter les tricheries et égaliser les chances de tout le monde. Disposés en ligne droite, ils devraient chacun tirer trois fois, sous les instructions de l'organisateur, en faisant preuve du plus de performance possible. Forcément, celui qui le planterait le plus loin gagnerait plus de point.
Mais pour plus de défi, on avait rajouté des cibles disposées aléatoirement sur le sol. Si un lanceur parvenait à viser juste, il gagnerait des points supplémentaires. Les distances n'étaient pas toute la même et la difficulté était très grande car cela compliquait davantage le lancer mais, l'appât du gain était trop élevé pour être ignoré. Homer, qui se trouvait au milieu, était confiant. Il savait très bien viser et le javelot était son arme de prédilection. Il observait les cibles les plus éloignées, celles qui rapportaient le plus, et se préparait mentalement à les atteindre, échauffant son bras droit avant le premier lancer.
Dans les gradins, ses deux camarades s'étaient installés confortablement. Il y avait peu de monde pour cette épreuve matinale et aussi les places étaient faciles à trouver. Ils s'étaient installés au milieu, pour mieux observer la scène. Nikolas était confiant mais ce n'était pas le cas de Ramos, qui craignait quelque chose qu'il n'osait avouer. Peu de temps après, on appela les lanceurs à se mettre au pas de course. L'épreuve consistait en une petite foulée sur quelques mètres, afin de prendre de l'allure, puis d'un formidable lancer de javelot à la ligne de démarcation. Il était bien sûr interdit de la dépasser ou de la mordre.
Les participants se mirent donc en ordre de bataille, levant le bras puis, se mirent à courir à petite foulée. Chacun lança ensuite son javelot, plus ou moins tardivement avant de gagner quelques précieux mètres mais, dans l'ensemble, personne ne franchit la ligne. Certains préféraient viser le plus loin possible et d'autres préféraient atteindre les cibles, ou tout du moins, essayer de les atteindre. Homer avait lancé fort et visé la cible la plus lointaine. Il était quasi certain de son coup et avait raison d'être aussi sûr de lui, du moins au début lorsqu'il remarqua que son javelot avait prit une envolée formidable et qu'il était en bonne voie, tant par l'angle que par l'allure, de se planter à l'endroit voulut.
Mais voilà, les sourires dessinés sur le visage de ses camarades et de lui-même ne tardèrent pas à s'effacer lorsqu'ils remarquèrent, stupéfaits, que la course du javelot fut déviée vers la droite. Il fit un arc au lieu de faire une ligne et se planta non seulement pas assez loin mais, aussi et surtout, pas au bon endroit, c'est-à-dire, en dehors du champs de tir. Il était hors-jeu ! On pouvait entendre quelques ricanements de la part des autres champions et ils avaient raison de se moquer de cette piètre performance. Mais Homer ne comprenait pas, c'était bien la première fois que ça lui arrivait. Il regarda le ciel, peut-être y avait-il du vent ? Mais alors pourquoi les autres javelots n'avaient pas été déviés, eux ?
Il retourna chercher le deuxième. Ce n'était qu'un premier essai après-tout, peut-être avait-il visé trop loin. Mais au deuxième tir et malgré une ambition moindre, le même scénario se reproduit. Cela finit par le mettre en colère et il poussa alors un grognement furieux, se mettant à accuser le matériel qui était défectueux. Il s'en alla bien sûr se plaindre à l'organisateur, qui lui refusa tout changement puisque les autres javelots ne l'étaient pas, eux, et qu'ils étaient tous les mêmes. Il consentit cependant à lui en donner de nouveaux. Mais au troisième tir, le résultat fut encore le même. On ne pouvait qu'accuser Homer et sa piètre performance. Il ne savait visiblement pas tirer.
C'était plus qu'une humiliation pour lui, c'était un choc. Il avait toujours été un excellent lanceur, comment pouvait-il se rater à ce point là ? Nikolas accusa le manque d'entrainement dû à leurs années de servages alors que Ramos, lui, prétexta quelque chose de bien différent. Selon lui, c'était la malédiction d'Athéna qui les avait frappé. Ils trichaient et elle ne supportait pas cela. L'hoplite lui rigola au nez, ne croyant guère à toutes ces salades mais, Samosa insista. Aussi, lorsqu'ils rentrèrent frustrés et déçus au camps, il les harcela pour qu'ils s'en aillant au temple faire une offrande afin d'apaiser sa fureur.
- Mais qu'est-ce que ça va vous coûter enfin ?! Vous le faites et si ça change rien, c'est que ce gras du bide n'a rien dans les bras, c'est tout ! - Il nous coûte que nous n'avons rien à offrir, déjà, et que je n'ai pas à me plier à la volonté d'une pseudo divinité qui ne sert que son propre intérêt avant celui de ses adorateurs ! - Allez-y ! N'importe quoi sera accepté si vous êtes sincères ! Faites le enfin, ça ne pourra pas nous nuire !
Mais ils refusèrent. Ramos ne put obtenir leur accord qu'après avoir "enfin" compris qu'ils voulaient être payés un peu plus que ça. Il avait mit du temps pour accepter l'idée mais, il valait mieux obtenir un peu moins que rien du tout. Ce fut pour cette raison que, à contrecoeur, les deux hommes prirent la direction du temple d'Athènes en fin de journée. Ils avaient emporté deux offrandes, ce qu'ils avaient pu trouver, et s'étaient ainsi présenter au prêtre.
- On voudrait se recueillir un peu. Et puis on a apporté deux trois trucs pour la peine. - C'est une excellente chose, soyez les bienvenus ! Je vais vous conduire à la salle des offrandes où vous pourrez faire votre affaire.
Dit-il en les y emmenant. L'heure fatidique arriva ensuite quand il leur demanda de lui présenter ce qu'ils avaient amené. Ce fut Nikolas qui commença en premier en lui tendant le sac de ciment ramené par Homer à la précédente épreuve. Le prêtre arqua les sourcils.
- Je suis désolé, je n'ai pas d'argent, c'est tout ce que j'ai trouvé. Si ça peut vous aider à combler une fissure dans un mur ... - C'est euh ... c'est ... enfin ... oui certes ... mais ... enfin ce n'est pas ... c'est original quoi. - Je m'en doute. Vous le prenez ou pas ? - ... Oui oui bien sûr, oui ... Toute offrande est la bienvenue. Hum.
Dit-il en s'en emparant avec hésitation et en le classant parmi les nombreux dépôts de valeur avec encore plus d'hésitation. Vint ensuite le tour de Homer. Ce dernier avait emballé son cadeau dans un drap. Il était massif et lourd. Le prêtre eut du mal à le prendre.
- Qu'est-ce ? - C'est ce que j'ai de plus précieux ! Je lui offre de bon coeur à la Athéna !
En le déballant, le vieil homme se rendit compte, non sans manquer de faire une syncope, qu'il s'agissait d'une reproduction en bronze très fidèle d'un appareil génital masculin. Il écarquilla les yeux.
- Ha ha ha ! C'est une reproduction grandeur nature de l'objet de ma virilité. Je me suis dit que lui offrir la meilleure partie de l'oeuvre d'art de la vie serait une bonne idée.
Nikolas s'en foutait royalement mais, pas le prêtre. Il resta muet un moment, choqué par ce qu'il voyait, puis fusilla du regard les deux hommes.
- C'est bon on peut se barrer maintenant ? - Sortez ! Sortez d'ici ! Vous êtes des blasphémateurs ! Sortez !!!
Dit-il en leur rendant tout ce qu'ils avaient apporté et en les poussant jusqu'à la sortie. Homer et Nikolas ne comprenaient pas.
- Mais pourquoi tu cries comme ça ? Je croyais que tout été accepté ! Faut être riche pour avoir le droit de vénérer Athéna maintenant ?! - Sortez ! Que la malédiction soit sur vous ! - Ça c'est bien les olympiens ! Tous des charlatans escrocs bons à rien ! - Taisez vous !!!
Dit-il en donnant une tape, sans le vouloir, à Homer. Ce dernier ne manqua alors pas de réagir. Il se retourna vers lui, meuglant.
- Oh ça va ! Je peux sortir tout seul !
Dit-il en lui rendant la claque d'une façon bien plus brutale. Il tomba à la reverse et se cogna la tête contre le sol, perdant connaissance.
- Oh non ... Dit Nikolas en reculant un peu. Je crois qu'on a fait une connerie là. - Il n'y a pas de connerie ! C'est une pute, c'est tout ! - Oui oui oui ... Allez vient, on s'en va.
Dit-il en l'attirant avec lui, partant ainsi dans la précipitation. Ils firent attention à ne pas se faire voir et abandonnèrent leurs offrandes en route pour ne pas que Ramos se doute de quelque chose. Quand ils revinrent au camps et que ce dernier leur demanda comment ça s'était passé, ils racontèrent une histoire bien éloignée de la réalité.
- Oh bah ... Ouais ça s'est bien passé. Il nous a accueilli, on a fait un serment ou deux et voilà, c'est tout. - Et il a accepté les offrandes ? - Ah oui oui, il était très content. Non non, vraiment, c'était facile. - Bien ... Mais vous en faites une tête là ... - Bah c'est ... c'est qu'on a pas l'habitude, voilà. - Mouais ... C'pas du flan ce que vous me dites là ? - Est-ce qu'on t'a déjà menti ? - ... Non ? - Eh bien alors ?! Faut nous faire confiance un peu quand même ! - Ouais ... Ouais mais on peut pas faire confiance aux gens honnêtes, on sait jamais quand est-ce qu'ils vont faire un truc complètement con. - Ouais ... Ouais mais là non.
Dit-il en écourtant la conversation. Ramos était sceptique mais, ils étaient bien revenus sans les offrandes, donc pourquoi ne pas les croire ? Peut-être que parce que quand lui nuit fut venue et qu'ils se trouvaient autour du feu à partager leur maigre pitance, un vent glacial et violent commença à se lever, agitant la mer à côté de laquelle ils campaient, pendant que d'abominables nuages pointaient leur nez au loin ... |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Et surtout, pas de fair-play ! [Solo] Mar 22 Sep 2015 - 18:49 | |
| Voilà qu'un vent violent s'était levé au milieu de la nuit. Les trois hommes qui s'étaient endormis chacun dans leur coin ne tardèrent pas à se réveiller, violentés par des bourrasques qui firent voler les tentes, éteindre le feu et saccager le campement de fortune. Un réveil plus que brutal parce qu'inattendu. À ce vent violent et alors qu'ils essayaient en vain de retenir les toiles, une pluie diluvienne se rajouta. À moins d'une dizaine de mètres, la mer, furieuse, qui chercher comme à les éclabousser avec ses vagues.
Que se passait-il enfin ? Ces conditions météorologiques étaient soudaines et anormales. C'était la méditerranée ici, le climat tempéré, le soleil, le calme ! En plein été en plus ! Une tempête ? Oui mais pourquoi ? Les tempêtes n'arrivaient jamais par hasard. En général, c'était parce que quelqu'un avait commis une grosse connerie et que les divins, si on pouvait les appeler comme ça, n'étaient pas contents. Du coup ils avaient tendance à s'en prendre un peu à tout le monde, y compris aux innocents qui étaient ici les habitants d'Athènes.
La foudre illumina le ciel et avec lui, une masse nuageuse impressionnante et compacte. Le camps était fichu, cela ne servait à rien de lutter, et s'ils ne voulaient pas attraper froid, ils avaient tout intérêt à aller se mettre à l'abris. C'est ainsi qu'ils s'en allèrent vers l'entrée des égouts qu'ils avaient visité il y a peu, se réfugiant à l'intérieur pour se mettre à l'abris de la pluie et de la foudre, qu'ils pensaient. Ramos était pétrifié, il en était certain, c'était la fureur d'Athèna. L'attitude décomposée de ses deux camarades ne fit d'ailleurs que confirmer ses soupçons.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! - ... Oui bon, peut-être que le prêtre a pas tout accepté. - Pas tout ?! - Rien du tout en fait. - Il était même furax. - Qu'est-ce que vous avez trafiqué ?! - Bah ... On lui a ramené un sac de ciment et l'autre con lui a ramené une reproduction de son sexe en bronze. Et puis il a blasphémé. Et il l'a frappé aussi. - C'est un cauchemar ... C'est un cauchemar !!! Vous n'avez pas fait ça quand même ?! Est-ce que vous vous rendez compte de la gravité de la chose ?!!!
Les deux hommes haussèrent les épaules. Homer ne se sentait de toutes les façons pas concerné et Nikolas avait beaucoup de mal à croire que les deux événements étaient liés. Pour lui, c'était un caprice de la nature et rien d'autre. Samosa prit peur, superstitieux comme il l'était, et décida de s'éloigner d'eux vite et bien, maudits qu'il les pensait. Les deux hoplites restèrent à leur place, en revanche, bien silencieux devant ce triste spectacle. Cela dit, Homer semblait faire la tête.
- Un problème ? - Oui un gros problème, même ! - Lequel ? - J'étais en train de rêver d'Hermaphrodite. - De qui ?
S'étonna Nikolas. Hermaphrodite, ce nom n'était pas sans lui rappeler une certaine Aphrodite. Peut-être que Homer faisait référence à elle ?
- Hermaphrodite ! T'es sourd ou quoi ? - Aphrodite, tu veux dire ? - Non non, Hermaphrodite, la cousine d'Aphrodite ! - Alors bon, qu'est-ce que c'est que ces conneries encore ?
Dit-il en soufflant, redressant un peu le dos. Homer lui raconta alors son rêve qui s'annonçait pour le moins très érotique jusqu'à ce que la pluie vienne le réveiller. Comme cela faisait des mois qu'il se répétait le scénario dans sa tête chaque soir avant d'aller dormir afin de parfaire sa vision, et qu'il semblait y être arrivé, il n'appréciait guère que tout soit gâché ainsi.
- Par cette grosse **** d'Athéna !!!
Hurla-t-il alors en fixant les nuages, comme pour s'adresser directement à elle. Nikolas écarquilla les yeux. Même s'il ne reconnaissait pas l'ascendant des olympiens sur les mortels, ils n'en restaient pas des mois êtres puissants et les insulter ainsi n'était pas une bonne idée. Il chercha à l'en dissuader mais, cela ne fit qu'aggraver les choses.
- Alors voilà ! Parce que madame a jamais pécho de sa vie, personne ne doit le faire ! Elle a qu'à commencer par retirer sa ceinture de chasteté pour s'enlever le manche à balai qu'elle a dans le cul avant de venir s'en prendre à des braves et honnêtes gens comme moi !!! - Mais tait-toi malheureux !!! Tait toi !!! - Non je ne me tais pas ! Personne ne fait taire l'oeuvre d'art de la vie ! J'ai un droit d'expression sur tout ! Et à commencer par elle ! Cette vieille toute moche toute rancie ! Elle a qu'à aller se faire défoncer la ch ... - Oula ...
Souffla Nikolas en se relevant, s'éloignant à son tour d'Homer sans que ce dernier ne s'arrête dans sa longue tirade blasphématoire, longue tirade accompagnée de gestes plus que suggestifs, d'ailleurs. Cela risquait de très mal finir et Istros le savait, autant s'en aller et le laisser se débrouiller tout seul. Après tout, tout ça, c'était à cause de lui ! L'hoplite s'était à peine écarté d'une centaine de mètres que la foudre avait frappé le sol dans son dos et plus précisément, à l'entrée des égouts. Homer était-il mort ? Il fut bien tenté de revenir sur ses pas mais, le danger était très grand. De l'autre côté, c'était bien beau de s'en aller mais pour aller s’abriter où ? Après un court moment d'intense hésitation, il se décida à revenir en arrière.
Il découvrit du sable brûlé à l'entrée des égouts et, un peu plus à l'intérieur, un Homer qui s'y était enfoncé à la hâte. En boule, tout au fond donc, il était devenu subitement silencieux. Il avait l'air profondément troublé. Nikolas s'y aventura.
- Euh ... ça va ? - Niko ... Je crois ... Je crois qu'Athéna est ... - Furieuse ? - Jalouse. - Hein ?!
S'étonna-t-il en ouvrant grand les yeux. C'est qu'il ne comprenait absolument rien celui-là. Quelle théorie savante allait-il encore lui sortir ?
- En fait, elle s'est fâchée pile quand j'ai rêvé de la cousine d'Aphrodite. Je pense qu'elle est amoureuse de moi et que ça lui plait pas que je regarde ailleurs.
Il n'en revenait pas. En fait, c'était encore plus grave que les insultes qu'il avait proféré.
- Non Homer, Athéna n'est pas amoureuse de toi, elle est furieuse après nous à cause de l'offense dans son sanctuaire et des calomnies que tu balances à son encontre en ce moment même. - Pfeuh, t'es jaloux, comme d'hab'. Tout le monde est jaloux de moi. Mais je comprends, c'est normal, comment ne pas être envieux de ce qu'il y a de plus parfait dans ce monde ? D'ailleurs comment en vouloir à Athéna de désirer l'oeuvre d'art de la vie, hein ?
Il s'attrapa le visage. Il fallait qu'il cesse et qu'il cesse vite. Comment lui faire comprendre ça autrement que par la violence ?
- Le pire, c'est que dans tes mensonges, tu arrives à rester logique. Mais ce sont des mensonges quand même, donc ça ne tient pas. Tu ne veux pas raisonner sur la vérité plutôt ? - Ah ouais ? Parce que tu la connais mieux que moi la vérité ? - Baaah ... oui ? La vérité c'est que t'es qu'un gros porc moche et con, qui pue de la gueule, qui pue des dessous de bras, qui pue du cul, qui pue des pieds, qui pue de partout en fait. T'as une gueule à faire fuir les ménades. Même Eros voudrait pas de toi. Encore que, si t'avais quelque chose dans le crâne, on pourrait te laisser le bénéfice du doute, mais à part une bonne couche de mucus séché, il n'y a rien, même pas une cacahuète. Alors partant de là, tu t'es fait un complexe d'infériorité qui s'est transformé en complexe de supériorité maladif. En somme, tu pètes plus haut que ton cul et faudrait penser à redescendre sur terre, c****** ?
S'en suivit alors un instant de silence pour le moins tendu. Nikolas appréhendait vraiment la réponse d'Homer, il ne s'était jamais adressé à lui avec autant de franchise. C'était pour son bien, il ne cherchait pas spécialement à l'offenser, simplement à le confronter à la réalité pour le réveiller, l'heure était grave.
- Alors ? - Alors toi t'as les cheveux gras, une gueule de consanguin perse et un micropénis. Il parait même que t'as jamais baisé une femme, ce qui se comprend quand on est précoce, impuissant et puceau. T'es qu'un échoué, t'es devenu une épave à la dérive depuis que t'as perdu la guerre et pourtant tu te la pètes tellement avec tes airs de Léonidas raté que quand on te vois, la seule chose qu'on a envie de faire, c'est de t'achever pour ne pas mourir de rire.
Nouveau moment de silence, bien plus que tendu cette fois-ci. Les deux hommes s'affrontaient du regard, avec dureté, froideur. Ils étaient prêts à en découdre.
- Ouais. En attendant, toi, ton père il a trompé ta mère avec le cochon. - Et ta mère, ton père avec une poignée de porte. - Tu t'es fait ch*** sur la gueule par une chèvre à 12 ans et t'as trouvé ça bon ! - Aaaaah ça avait un petit goût de noisette je t'ai dit !!! Et puis si tu veux aller sur ce terrain là, toi t'as déjà eu une érection devant la statue d'Arès ! - Et toi devant un sac d'haricots ! - Ça faisait deux mois que je bouffais que de l'avoine, je pouvais pas me retenir !!! - C'est pas mon problème ça ! - Si, c'est le tiens ! Parce que c'est à cause de toi si on est dans la grognasse à moustache aujourd'hui ! À devoir vivre comme deux clochards, tout ça pour une pute qui sert encore de vide-coucougnettes à un marabout perse ! Rien à foutre moi de ta nana, j'ai envie de vivre ma propre vie en toute liberté, et de profiter de MON pognon ! - Tu as prêté allégeance jusqu'à ta mort ! Tu dois honorer ta parole ! - Le sujet de mon allégeance a disparu, je n'ai plus de raison de m'y tenir ! - Non c'est faux, il reste encore elle et des survivants ! Et moi en dernier recours ! - Ouais bah toi tu peux aller te brosser les dents.
Dit-il simplement en lui faisant un geste de bras, avant de se relever pour disparaître dans les profondeurs des égouts. La tempête faisait encore rage dehors, ce n'était pas le moment de se disputer. Cela dit, Homer avait changé de sujet et au moins, il n'aggraverait plus la situation, du moins pour l'instant. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Et surtout, pas de fair-play ! [Solo] Mer 28 Oct 2015 - 13:15 | |
| Se brosser les dents, c'était bien mais, ça n'arrangeait pas tout car certes, la mauvaise haleine disparaissait mais pas la colère d'Athéna ! Et quelle colère, ils pouvaient encore s'estimer heureux d'être en vie. Peut-être que l'immortelle leur accordait une certaine chance au vue de la stupidité légendaire d'Homer ? Après tout, il n'avait pas bien l'air de se rendre compte de ce qu'il disait et pire encore, il semblait croire aveuglément à ses propres mensonges.
Quoi qu'il en était, il fallait arranger les choses s'ils voulaient remporter la compétition et pour cela une seule solution, retourner voir le prêtre. Avant cela, Nikolas devait bien sûr remettre la main sur son compagnon sans se perdre dans les égouts. C'était assez périlleux quand on pensait qu'il avait rencontré un rat géant le première fois. Il se contenta donc de rester à l'entrée d'appeler son camarade, l'écho transporterait bien sa voix. Tout ce qu'il fallait, c'était un argument de taille et ça, il en avait un tout désigné.
- Homer ! Revient ! Il y a Hermaphrodite qui veut te voir !
Il ne lui fallut pas longtemps pour détaler. Il bouscula son compagnon en voulant sortir des égouts, euphorique à l'idée de rencontrer sa dulcinée ... sauf qu'il n'y avait personne.
- Bah elle est où ? - Nulle part, crétin. Et maintenant en route, il faut retourner voir le prêtre.
Dit-il nerveusement, en le dépassant. Homer ne comprenait pas vraiment.
- Elle est chez le prêtre ? - ... Oui voilà ! - Ah ! Bah fallait le dire ! En route !
La pluie était toujours aussi violente et le vent toujours aussi fort. Ils tomberaient sûrement malades et cela n'allait certainement pas arranger leurs affaires. Une bonne demie-heure de marche nocturne fut nécessaire avant d'atteindre le temple. Ils n'avaient rencontré personne dans la ville, ce qui était compréhensible vu le temps qu'il faisait. Il ne semblait pas y avoir davantage d'activité dans le temple mais ils entreprirent quand même de le pénétrer.
Ils ne mirent pas longtemps à trouver le prêtre. Ce dernier, qui était en train de prier, n'avait pas un seul instant hésité à interrompre ses prières pour se jeter sur eux et les chasser d'ici, en les menaçant et les maudissant haut et fort. Les deux hommes restèrent calme.
- Doucement grand-père, on n'est pas venu pour remettre une couche. On a besoin de toi. - Oui, elle est où Hermaphrodite ?
Le vieil homme était à la fois perplexe et furieux, surtout avec la question du grand chauve. Qui était Hermaphrodite ? Il devait sûrement parler d'Aphrodite ce qui, en plus d'être hors-sujet, ne faisait qu'aggraver son cas.
- Si vous voulez aduler Aphrodite, allez ailleurs ! C'est le refuge d'Athéna ici, refuge que vous avez salis à plusieurs reprises ! Et maintenant sortez ! - Non mais justement, c'est pour ça qu'on est revenu. On voudrait réparer nos bêtises. - Quelles bêtises ? Ah non moi je suis venu pour la cousine d'Aphrodite !
Le prêtre resta sans voix et Nikolas soupira nerveusement en s'attrapant le front. Finalement, il se tourna vers son compagnon, tout en lui intimant l'ordre d'aller l'attendre dehors. Il fut bientôt rejoins par le prêtre, qui voyait l'opportunité de virer le plus violent des deux. Après tout, c'était bien Homer qui l'avait frappé. Le géant ne comprit pas mais à deux contre un, il se laissa entraîner vers la sortie.
- Mais elle me rejoins dehors, hein ? - Oui voilà ! Elle va te rejoindre, va l'attendre ! - D'accord, chouette ! Je vais lui chercher un cadeau aussi. - Excellente idée, maintenant casse-toi !
Ceci fait, l'hoplite se retourna vers le vieil homme, lui détaillant un peu la situation et son désir d'apaiser Athéna pour la bonne réussite de la compétition.
- Oui mais, vous comprenez, Athéna ce n'est pas Héra. On ne calme pas la colère d'Athéna avec deux bijoux et une ode à sa gloire. Il faut de l'humilité, de la sincérité, du regret et beaucoup de patience. - Ah ouais ... Il n'y a pas moyen de faire plus vite ? Non parce que là ... - ... Si. Athéna aime aussi la guerre. Offrez lui un beau et spectaculaire combat entre vous et votre compagnon, à la loyale bien sûr, avec l'idée de faire justice sur vous-même et elle devrait se calmer. - Ah ça c'est déjà plus dans nos cordes ! Mais tu peux pas expliciter davantage ? Parce que nos duels à nous, ça ressemble à des bagarres de rue plus qu'autre chose. - Un duel en deux temps. D'abord par les armes, ensuite par le corps. Pas un duel à mort, ce n'est pas le genre de la maison mais, plutôt un duel jusqu'à l'épuisement. Enfin, un duel "à la loyale", c'est-à-dire sans coup de pied dans les bourses, sans prise de la fourchette et sans utiliser son environnement. N'allez pas me détruire le temple ! Et puis aussi, beaucoup de technique. Il faut des gestes réfléchis, précis et savants. - Ouais ... Un duel à l'unilatéral quoi ? Tu l'as vu le gros balourd ? Tu crois sincèrement qu'il pourra respecter ces règles là ? - C'est vous le plus intelligent des deux ici, donc c'est vous qui êtes responsable de ses âneries. Aussi, la faute vous incombe surtout à vous plutôt qu'à lui. Donc s'il ne les respecte pas, ça ne devrait pas poser de problème.
En voilà une bonne ! Nikolas écarquilla les yeux, choqué parce qu'il venait d'entendre. Et puis quoi encore ?! Responsable de ce gros con abrutis décervelé ?! Il était en train de bouillir intérieurement.
- C'est ça ou quarante jours de repentis ! Je ferais l'arbitre si vous voulez. - Toi ? Faire l'arbitre ? Qu'est-ce que tu y connais ? - Je n'ai pas toujours été prêtre. - Mouais ... On dirait pas mais bon. Si tu le dis. Je vais chercher l'autre con. De toutes les façons, on n'a pas le choix ! - Excellente résolution.
Quelque chose lui disait qu'il allait prendre très cher ... |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Et surtout, pas de fair-play ! [Solo] Ven 20 Nov 2015 - 20:35 | |
| Voilà maintenant plus qu'une heure que Nikolas déambulait dans la ville, sous la pluie et le vent, pour retrouver son acolyte. Où était-il parti se nicher ? Il savait qu'il était allé acheter "un cadeau" mais, à cette heure-ci, quelle boutique était ouverte ? Ce fut sur cette interrogation qu'il fit la rencontre d'un homme étrange.
- Hey. Pssst. Tu cherches quelque chose, guerrier ?
Il s'agissait d'un mendiant. Enfin, à première vue. C'était un homme petit, maigre et courbé. Il était vêtu de vêtements sales et très usés mais qui, à bien regarder, témoignaient d'une certaine noblesse. Un ancien riche ? Les cheveux courts et gras, le visage rond, le nez droit et particulièrement long, terminé par une boule, sans parler des narines particulièrement larges. Devant l'air incrédule de l'hoplite, l'inconnu se sentit obligé de se présenter.
- Je suis Kurwa, le roi d'Athène. Mais on m'appelle plus souvent "le rat", ou "rat" tout court.
C'est vrai qu'il ressemblait à un rat à bien y regarder. Quant à la dénomination de "roi d'Athène", il n'y avait que lui pour y croire.
- Qu'est-ce que tu veux ? - Ça fait un moment que je te vois tourner. Tu cherches quelque chose ? Je peux t'aider tu sais ? - Si tu as vu passer un homme grand et large, vêtu comme un soldat, oui tu peux m'aider. Sinon, je ne pense pas. - Un gros lard avec le crâne dégarni, deux balafres sur la gueule et un ventre aussi gros qu'un barrique ? - Oui voilà, c'est exactement ça ! Tu sais où il est ? - Na. Na mais je peux le retrouver en rien de temps. Il me faut juste quelques sous. - Aaaah ...
Nikolas n'était pas d'humeur à faire affaire. Il avait deux solutions, soit le frapper pour le faire parler, soit payer directement. Quoi que, il y en avait bien une troisième.
- Ton prix sera le miens. Seulement, comme je ne te fais pas confiance, tu vas me le ramener au temple et je te payerai là-bas. - Ha ha ha ! Et pourquoi je te ferais confiance, moi ? - C'est ça ou rien. Décide vite, je n'ai pas de temps à perdre.
"Rat" hésita quand même quelques instants. Son prix serait le sien, il pourrait réclamer une forte somme. Et puis au temple, c'est qu'il s'agissait d'hommes de foi. Il pouvait peut-être leur faire confiance après tout.
- Je te le ramène. Toi, prépare cinquante drachmes.
Nikolas acquiesça puis retourna alors au temple attendre Homer, se demandant comme le rat allait procéder. C'était très simple en fait. Il se servit se son odorat un peu trop développé pour retrouver la trace du géant. Ce dernier avait réveillé un boulanger de son sommeil pour qu'il lui vende une tarte, au risque d'en prendre plusieurs s'il ne s'exécutait pas. Il avait même invoqué le prétexte qu'il ne pouvait refuser de servir la cousine d'Aphrodite, ce serait un affront.
Le boulanger ne faisait pas le poids et aussi avait-il obéit, tout en ayant l'idée d'aller chercher la garde le lendemain. Quoi qu'il en soit, Homer observait sa tarte qu'il venait d'acheter avec fierté. C'est à ce moment-là que rat sorti de sa cachette, poussant un cri de souris et se précipitant vers le mastodonte. Il donna un coup sur sa main, faisant sauter la tarte. Cette dernière s'écrasa alors sur le sol, sous les yeux écarquillés du guerrier. Le voilà rouge de colère ! Il se retourna brutalement vers l'inconnu, qui était en train d'exécuter une danse de la victoire tout en rigolant ... comme un rat ferait s'il pouvait rire. Il portait bien son surnom.
Homer poussa un hurlement bestial puis se rua vers lui. Le petit homme s'enfuit alors à toute vitesse et s'enfonça dans les ruelles. Le guerrier le suivait, et c'est ainsi qu'il le ramena jusqu'au temple. Seulement voilà, Nikolas n'avait aucunement préparé la somme qui lui était due.
- Hé ! Hé c'est pas du jeu ça ! Il va arriver dans quelques secondes ! Donne moi mes sous que je m'en aille ! - Hmmm ... Na.
Il lui donna un coup de poing, l'envoyant au sol. Homer débarqua, les yeux injectés de sang et le souffle court. Il se rua vers lui, lui attrapant l'arrière de la tête avant de lui fracasser le visage contre la première colonne de marbre venue. L'homme tomba par terre, immobile. Istros resta indifférent.
- Ah. Homer. Tu tombes bien. - J'étais parti acheter une tarte et cette charogne l'a fait tomber !!! - ... Pour Hermaphrodite ? - Exactement ! - Bah c'était pas la peine. Elle vient de partir.
Homer écarquilla de nouveau les yeux, choqué par ce qu'il venait d'entendre.
- Mais ... mais c'est pas possible, elle devait me rejoindre ! - Oui mais non. Je l'ai dragué, je l'ai pécho et elle est partie, voilà. - ... T'as pécho ma femme ? Ma Hermaphrodite ? La cousine d'Aphrodite ? - Exactement, c'est con hein ? - Et dire que je pensais que t'étais mon ami ...
Dit-il l'air profondément déçu. Il se retourna, lui donnant le dos, puis observa l'horizon. Il resta ainsi et silencieux pendant un moment.
- ... Homer ?
Finalement, ce dernier gonfla les poumons. Il insulta son camarade puis, prit d'un excès de rage, il attrapa Rat par la cheville et le souleva dans les airs dans l'objectif de s'en servir comme une arme.
- Hey, Hey hé ho là !!!
S'écria-t-il alors. En fait, il n'était pas mort, il avait fait semblant. Nikolas prit la fuite vers l'intérieur du temple et Homer le suivit tout en essayant de le frapper avec. |
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