L'arc perché sur son épaule cuivrée, un ruban de soie rouge emprisonnant ses longs cheveux roux, la reine des Amazones déambulait sous les arbres, lorsqu'une double rangée de gigantesques vasques de marbre blanc attira son attention. Sa bouche s'arrondit de surprise en constatant que ces récipients funéraires formaient une allée étroite menant vers une bâtisse en ruine, un temple, sans doute.

L'intrépide guerrière emprunta donc cette voie, l’œil aux aguets. Le silence était inquiétant. Elle aurait préféré ne pas approcher seule de cet édifice, et être accompagnée de Lyséis, par exemple, mais la jolie pourfendeuse de cyclopes et de géants en avait vu d'autres au cours de sa chienne de vie et elle ne renonça pas. S'il prenait la fantaisie à un spectre ou un démon de surgir du néant, jaillissant de l'obscurité comme une énorme pieuvre malfaisante aux mille tentacules immenses, elle lui trancherait la gorge toute seule !

D'un coup d'épaule, elle poussa la porte et entra. Les murs délabrés étaient peints de couleurs vives, rongées par le temps, variant du rouge cerise au jaune citron. Antiopé se mit à suivre les pièces en enfilade, jusqu'à un autel de pierre grise où priait un vieux paysan, agenouillé sur le carrelage fissuré. A ses côtés, un sac débordait de bijoux et de pièces d'or. Les yeux verts de l'amazone brillèrent aussitôt de convoitise. Pas pour l'or, non, mais bien pour le cou du vieillard, qu'elle trancha d'un seul coup de la lame de son glaive. Elle l'avait reconnu, ce vieillard fourbe et riche était un de ses ennemis les plus tenaces. Par Artémis, il ne lui nuirait plus.

Fugue en Do# Mineur pour ruban gourmand.

La forêt semblait trop calme. Pas un chant d’oiseau, pas un seul froissement de branche. Pas de "Fröhlicher Landmann, von der Arbeit zurückkehrend", ni couples de paysans batifolants joyeusement. Rien. La rivière murmurait si bas qu’on ne l’entendait qu'à peine. « Étrange », songeait Daphné en s’emparant presque machinalement de son arc, prête à bondir. Une présence inhabituelle rodait dans ces bois, et faisait frissonner la jeune nymphe à tel point que son ruban préféra s’échapper discrètement de cette tête blonde peu rassurée.

Mais laissons un peu cette nymphe et sa fantaisie démesurée, cette Daphné, qui aime imaginer des histoires terrifiantes là où il n’y en a point. Suivons plutôt ce ruban animé et vagabond. « J’ai faim », se dit-il, et il partit en quête de citrons. Il rampa tel un serpent jusqu’à une de ces plaines du sud, aux teintes délavées de l’herbe sèche et du ciel qui se confondait avec les fleurs sauvages d’un bleu pâle. Non loin de là, se tenait un temple qui lui sembla abandonné. Il s’approcha lentement, et il entra.

Il observait en souriant cette étonnante architecture, quand soudain, ce fut comme une apparition : un spectre de pieuvre géante se dressa devant lui. Le ruban resta de marbre devant cet étrange ectoplasme. « Vraiment, on aura tout vu ! », pensa-t-il. Il ouvrit la bouche et avala le spectre – par chance, il avait un gout de citron.

Mon arc à la main, j’étais perchée en haut d’un arbre, prête à tirer sur une biche non loin de là. Mais au moment où je lâchai la corde, ma proie s’enfuit et la flèche fila à travers la forêt. A contre cœur, je descendis de mon perchoir et remarquai que ma flèche s’était fichée dans une colonne de marbre soutenant une sorte de temple abandonné. J’y entrai et regardai bouche bée l’intérieur de l’édifice. Des statues géantes et bas reliefs magnifiques s’y trouvaient. C’est sans peine que je reconnus la statue de Déméter au centre de l’immense pièce. Après un bref coup d’œil, je m’approchai d’un bas relief représentant celle-ci entourée de paysans labourant un champ fertile. Des jarres anciennement remplies d’offrandes telles que des citrons et des germes de blé se trouvaient aux pieds de statues d’hommes en tout genre. C’est alors que je remarquai dans une coupelle brillante le reflet d’une femme à l’allure de spectre. Je voulus me retourner lorsque je vis sa chevelure en serpent, ondulant comme les bras d’une pieuvre sur son visage, délimitée par un ruban vert. Ne voulant pas être soumises aux fantaisies de la créature, je pris mes jambes à mon cou sans pour autant la regarder. J’entendis Méduse me poursuivre mais j’étais heureusement plus rapide qu’elle. Je ne reviendrai plus jamais dans cette partie de la forêt, de peur d’être transformée en statue, comme mes prédécesseurs dont les restes peuplent encore les environs.

Alors qu'elle traverse la forêt pour rejoindre le Campement, le regard de Lyséis est attiré par un brillant éclat de lumière qui déchire le feuillage vernissé. Intriguée l'Amazone se détourne de sa route et s'enfonce entre les buissons, vers cet étrange spectre lactescent, qui danse dans la verdure.

Une immense clairière dont elle n'avait jamais soupçonné l'existence, s'ouvre alors devant elle, pâle trouée de soleil, dans cet écrin verdoyant. Quatre colonnes d'un marbre rouge sombre jaillissent du sol en un arc de cercle parfait, un ruban d'herbe mêlée de sable, conduit à un temple en ruine, qui se profile derrière, envahi par les branches basses des arbres séculaires qui telles les tentacules d'une pieuvre géante s'enroulent autour des pans de murs effrités.

Sur la porte de bois vermoulu, Lyséis découvre une biche finement sculptée, ainsi que des bas reliefs décrivant la vie des paysans. Surprise, elle pousse l'huis qui grince horriblement. Serait-il possible que ce soit un Temple dédié à sa chère Artémis ? Par quelle fantaisie, le Destin l'a-t-il poussée dans ses murs ?

Avançant dans ce qu'il reste de l'allée centrale, jonchée de pierres et de poussière, elle découvre une superbe statue de sa Déesse vénérée, au pied de laquelle un panier de citrons frais a été déposé en offrande, embaumant les lieux. Ainsi, quelqu'un connaît l'emplacement de cet autel sacré …
Soudain l'image de sa magnifique Reine, s'impose à son esprit, elle s'agenouille au pied de son idole et de sa bouche monte une fervente prière, pour la protection de sa belle amie aux cheveux de feu.

La forêt s'étendait devant les yeux du gentleman. Il pesta : erreur de trajectoire. Avant de repartir pour sa véritable destination, il devait savoir où il était. Il refit le ruban qui entourait son haut-de-forme et s'enfonça dans la forêt.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, peu de temps après, il découvrit les ruines d'un temple ! Temple qui avait dû être magnifique, comme en laissait juger la fontaine voisine - toujours en fonctionnement - qui créait avec fantaisie un magnifique arc-en-ciel, décomposant le spectre de la lumière du soleil. Tant de beauté le laissait de marbre, bien entendu, et puis, il était pressé, mais la curiosité l'incita à inspecter les lieux.
Il poussa les lourdes portes qui, au lieu de s'ouvrir, tombèrent en morceaux. Derrière, une étrange statue représentait la divinité de l'endroit : un citron géant.
Thanatos ouvrit de grands yeux (Ceux qu'ont les merlans frits, si, si) et la bouche (il faillit avaler deux mouches et une abeille): il n'était pas au courant qu'il existait une telle divinité (Quel genre de paysan farfelu vouerait donc un culte à un dieu pareil ?) et encore moins que celle-ci avait des temples... Lui-même n'en avait pas - ce qui le rendit très, très jaloux.
Il irait bien tuer, rien que pour le plaisir, quelques animaux de la forêt - lapins, écureuils, biches - non, il fallait les laisser à Artémis, celles-là -, hippocampes, poissons-scie, pieuvres... Il se rendit compte de l'absurdité de ses pensées et envoya une main frapper son front. Il n'y avait pas de pieuvre dans cette forêt.
Enfin, Thanatos avait sa localisation et pouvait repartir - pas sans avoir détruit le temple auparavant, petite vengeance. En sortant, il se téléporta immédiatement, mais aurait juré voir, sortant de la fontaine, un petit tentacule...

Sur son nuage, Iris observait en plissant les yeux le citron qui rayonnait de large orbes dorées. J'ai dit citron? Je voulais dire soleil, bien sûr. La déesse des messages survolait une foret en compagnie d'un paysan qu'elle avait récupéré sur le bas cote de la route: elle comptait l'installer sur une de ses étagères pour garnir un peu sa décoration d'intérieur. Néanmoins, son attitude depuis qu'il avait été confronté a la déesse était des plus louches. Il était devenu comme une pieuvre: tentaculaire, ses mains essayaient par tous les recours de toucher la peau d'Iris, qui, exaspérée avait finit pas lui attacher les mains avec la corde de son arc.
Alors que ce couple singulier dérivait tranquillement, la déesse des arcs-en-ciels aperçut en contre bas, perdu au milieu des arbres un temple géant, qui semblait abandonné. Cédant a la curiosité qui la rongeait, elle fit descendre son moyen de transport et l'attacha, a l'aide d'un ruban fait pour les attachages de nuages, à une statue de marbre pleine de fantaisie qui gisait a l'entrée du monument, représentant un genre de banane dansante.

- Toi tu ne bouges pas, dit elle au paysan qui décidément devenait de plus en plus agité.

L'Obscurité avala Iris alors qu'elle passa la porte. Au sens propre, l'Obscurité était en fait un monste, et même un spectre changelin, qui prenait la forme de divers lieux, et qui vous avalait par sa bouche lorsque vous rentriez. La déesse évolua donc sans le savoir dans les intestins d'un monstre. Si elle n'avait pas été une déesse elle se serait vite rendue compte que le liquide dans lequel ses pieds pataugeaient étaient des sucs gastriques, en effet elle se serait dissoute. Après des heures d'exploration Iris arriva a une embouchure qui lui paru suspecte, de par son odeur, et sa couleur marronnasse. Faisant fit de ses peurs elle se dirigea vers la lumière, s'attendant a braver le pire une fois passe cette étape.

Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir l'arrière du temple!

Elle repartit donc avec son nuage et son paysan, sans se douter qu'elle sortait tout droit du rectum (direct..um)d'un monstre...

Un paysan sortit de chez lui, regarda le soleil et attrapa son arc et son carquois. Il sourit et se dirigea vers la forêt, passant vers plusieurs arbres géants. Continua a marcher sans vraiment faire attention, des oiseaux passaient au-dessus de lui, des animaux passaient derrière lui. Non il ne chassait pas, il se promenait. Sa femme était partie au village, il ne voulait pas rester seul chez lui alors il se décida à partir. Il marchait, marchait et soudain, il trébucha. Il mit ses mains en avant et se rattrapa. Il leva la tête et aperçu un bâtiment en marbre blanc. Il hoqueta et fit le tour, il fronça les sourcils, ne trouvant pas à qui il était dédié. Il décida alors de monter et d'en découvrir plus. Il monta les marches et entra dans la pièce, tout était sombre mais quand il posa son pied sur la première dalle, des flambeaux s'allumèrent. Ses yeux s'agrandirent de stupeur et il vit des dessins emplis de fantaisie. Des pieuvres avec des ailes, des minuscules fées transportant des paniers de cerises et de fraises. Soudain, le froid envahi la pièce, un spectre, blanc transparent apparut. Il fit un sourire au paysan, un sourire plein de dents blanches. Il s'approcha lentement mais l'homme poussa un crie d'angoisse et fit demi-tour. Il passa la porte mais le spectre se matérialisa devant lui et une voix douce sortit de sa bouche.

« -Ne t'enfuis pas, tu ne sais pas pour qui est le temple n'est-ce pas ? »

L'homme hocha la tête pour dire oui, mais non, aucun son ne sortit de sa bouche, il était trop choqué.

« -Il s'agit de mon sanctuaire, alors s'il te plait, aide moi.
-Mais a quoi ?
-Je veux que tu m'aides, aides moi a revenir au Panthéon céleste, je suis Juvia, la déesse du ciel nuageux. S'il te plait.
-Que … que dois-je faire ?
-Prier pour moi. En échange, je te donne ce ruban et ce citron, en plantant ce citron et en accrochant ce ruban à ton lit, tu auras de la nourriture en abondance et prospérité. Si tu ne le fais pas, je reviendrai reprendre ses biens.
-Je … je vais le faire »

C'est ainsi que Juvia redevint une déesse vénérée et ce paysan vit dans la joie, l'argent et la prospérité.