J'étais partie il y avait une heure et des poussières de cela pour une petite promenade. Je voulais me rendre jusqu'à la rivière, un superbe endroit. J'avais laissé mon arc et mes flèches à Athènes pour ne pas m'encombrer d'objets inutiles. Alors que je m'apprêtais à partir, je levai les yeux au ciel. Pas un nuage ne venait troubler la pureté du ciel. Seul quelques nuages gris arrivaient à l'horizon.

*Les nuages sont encore loin. J'aurai bien le temps d'aller jusque là bas et de revenir ...*

Il fallait croire que je me trompais. Je prenais tout mon temps pour arriver à destination, m'arrêtant souvent pour contempler quelque arbre ou un animal passant par là. Mais après plus d'une demi-heure de marche, la rivière n'était toujours pas en vue.

*C'est étrange, dans mes souvenirs, la rivière était plus proche*

C'est à ce moment qu'une goute de pluie tomba sur mon front. Surprise, je regardai le ciel d'où tombaient une armée de petites gouttelettes qui se faisaient de plus en plus nombreuses. Je regardai derrière moi puis décidai qu'il valait mieux continuer mon chemin plutôt que de revenir en arrière. Au début, je marchai rapidement, puis je me mis à courir pour éviter d'être davantage mouillée. Lorsque j'arrivai enfin à destination, j'étais trempée jusqu'aux os. Je regardai autour de moi un endroit pour m'abritai et je vis au loin une petite grotte. Je m'y précipitai et m'assis quelques instants sur une pierre, le temps de reprendre mon souffle. J'avais si froid. Et il n'était pas question que je rentre à Athènes tant que la pluie continuerait de tomber. Il fallait que j'attende, or la patience n'était pas mon fort. Je grelottais. J'essayer de me réchauffer comme je pouvais mais mes habits mouillés réduisaient mes efforts à néant. Je me recroquevillai sur moi même en prenant mon mal en patience.

*Ca va aller Atalante ... C'est juste un mauvais moment à passer ...*

Dehors, la pluie continuait de tomber et le tonnerre se faisait déjà entendre au loin.

Hestia avait décidé de quitter l'Olympe sur un coup de tête ; après tout ce temps à veiller sur le feu sacré, elle pouvait bien se permettre de se poser cinq minutes...

Elle atterrit en pleine forêt, avec des nuages menaçants au-dessus de sa tête. Allons bon, Zeus était encore de mauvais poil... Elle secoua la tête, résignée, puis se mit à marcher un peu au hasard. Après tout, n'ayant jamais quitté l'Olympe de sa vie, c'est logique qu'elle ne connaisse pas le monde...
Quelques instants plus tard, le déluge. Elle n'avait pas pris de quoi se couvrir, elle finit donc par se retrouver trempée comme une soupe... Elle courut à la recherche d'un abri, qu'elle finit par trouver : une grotte. Parfait. Elle entra à l'intérieur en poussant un soupir ; Zeus allait l'entendre en rentrant...

Elle se cala tranquillement à l'entrée, alluma un bon feu afin de se sécher rapidement, quand elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule... Sans se retourner, elle lança :

Approchez, vous qui êtes ici. Vous devez être sûrement aussi trempé que moi...

La pluie continuait inlassablement de tomber. Je fermai les yeux quelques minutes pour essayer de penser à autre chose que le froid qui me prenait. J'essayai de penser à quelque chose d'agréable. Mais la seule chose qui s'imposait dans mon esprit était un bon feu. Je ne sais pas ce que je donnerais pour me trouver chez moi, à Athènes, devant un bon feu bien chaud en train de boire un bouillon. Cette idée me mis l'eau à la bouche et me réconforta un petit peu. Mais plus je pensait au feu brulant, plus j'avais l'impression de me réchauffer. Il fallait croire que l'auto-persuasion fonctionnait bien ! On aurait presque pu croire qu'un vrai feu avait été allumé dans la grotte. Lorsque j'ouvris enfin les yeux, un feu se trouvait effectivement à l'entrée de la grotte. Je relevai la tête, très surprise. Les dieux auraient-ils eu pitié de moi ? J'abandonnai presque instantanément cette hypothèse lorsque je vis une femme se réchauffer près de celui-ci. Je l'observai quelques instants puis elle me dit, les yeux toujours plongés dans les flammes :

"Approchez, vous qui êtes ici. Vous devez être sûrement aussi trempé que moi..."

Je souris légèrement et me relevai pour la rejoindre. Un peu d'hospitalité faisait toujours du bien. Je levai es mains vers le feu et profitai de la chaleur que celui-ci lui procurait. Après plusieurs minutes de silence à se réchauffer, je tournai enfin la tête vers l'inconnue. Je brisai la glace en demandant sur un ton amical :

"Vous aussi avez été surprise par l'orage ? Vous venez également d'Athènes ? En tout cas c'est une aubaine pour moi que vous soyez venue dans cette grotte. Sans quoi je serais surement morte de froid ..."

Je lui adressai un chaleureux sourire avant de me concentrer de nouveau sur le séchage de mes vêtements encore trempés.

Une jeune femme apparut, sur l'invitation de la déesse, et vint se chauffer près du feu. Cheveux châtain, yeux verts, stature de Chasseresse... Hestia ne s'en étonna pas ; il y avait un petit air de sa nièce, Artémis, dans cette jeune femme. Cette dernière brisa le silence qui s'était installé :

Vous aussi avez été surprise par l'orage ? Vous venez également d'Athènes ? En tout cas c'est une aubaine pour moi que vous soyez venue dans cette grotte. Sans quoi je serai morte de froid...

Puis elle se concentra, tout en adressant un sourire chaleureux à la déesse, sur le séchage de ses vêtements. Hestia l'apprécia, et lui répondit avec un sourire tout aussi chaleureux :

Oui, j'ai été surprise par cet orage... Mais je ne viens pas d'Athènes, je viens de plus loin. Je devine que vous êtes une Chasseresse d'Artémis, je me trompe ?

Mes vêtements séchaient à grande vitesse, en tout cas plus vite que si j'étais restée sans feu. La jeune femme répondit à ma questions quelques secondes plus tard :

"Oui, j'ai été surprise par cet orage... Mais je ne viens pas d'Athènes, je viens de plus loin. Je devine que vous êtes une Chasseresse d'Artémis, je me trompe ?"

Je souris, tout en continuant de regarder le feu. Cette femme m'intriguait. La curiosité s'insinuait petit à petit dans mon esprit. Si je le voulais vraiment, je lui aurais tout de suite demandé "c'est où plus loin ?". Mais je me retins et me retournai vers mon interlocutrice.

"Je suis effectivement chasseresse et c'est le chemin d'Artémis que j'aimerais emprunter. Et étant une fille de la nature, je ne supporte pas la ville, d'où ma présence ici."

Je lui souris de nouveau. Cette personne me plaisait énormément (et pas seulement parce qu'elle a allumé un feu). Je tâtai mes habits et remarquai que mes habits étaient totalement secs, et moi réchauffée. A voix basse, je dis à moi-même :

"Ca va déjà mieux ..."

Je jetai un œil dehors et vis la pluie qui continuait de tomber ainsi que des éclairs déchirant le ciel. Zeus devait surement être en colère, et très en colère pour provoquer une tempête pareille. Quoi qu'il en soit, je devrai encore rester ici quelques temps. Je me retournai vers la jeune femme et, gênée, me précipitai pour dire :

"Désolée, je ne me suis même pas présentée ... je me nomme Atalante. Et vous ? En tout cas, je vous remercie grandement pour ce feu."

Sur ce, je replongeai mon regard dans ces flammes dansantes au fil de leurs envies.

La déesse sourit en entendant la jeune femme répondre :

Je suis effectivement chasseresse et c'est le chemin d'Artémis que j'aimerais emprunter. Et étant une fille de la nature, je ne supporte pas la ville, d'où ma présence ici.

Elle alla ensuite observer l'orage qui continuait à obscurcir le ciel, avant de revenir vers la déesse, gênée :

Désolée, je ne me suis même pas présentée ... je me nomme Atalante. Et vous ? En tout cas, je vous remercie grandement pour ce feu.

Hestia garda son sourire chaleureux, puis se présenta à son tour :

Je suis Hestia, la gardienne du Foyer. Enchantée de te rencontrer, Atalante, suivante d'Artémis. Pour le feu, c'est tout naturel... Je suis là pour apporter un peu de chaleur en ce bas-monde.

Je reportai mon regard sur la femme lorsqu'elle me répondit très poliment :

"Je suis Hestia, la gardienne du Foyer. Enchantée de te rencontrer, Atalante, suivante d'Artémis. Pour le feu, c'est tout naturel... Je suis là pour apporter un peu de chaleur en ce bas-monde."

Je fus alors prise d'inquiétude par cette révélation. Depuis tout ce temps, je me trouvait en face d'une déesse et je ne le savais même pas. De plus, il ne s'agissait pas de n'importe quelle déesse, mais bien d'Hestia, ma sœur des trois principaux dieux de l'Olympe ! Je ne savais pas trop comment je devais réagir. Me prosterner ? Lui jeter des fleurs ? ... Au lieu de ça, je répondis simplement sur un ton convivial :

- Très heureuse de faire votre connaissance. C'est un privilège de me retrouver en si bonne compagnie.

Le bruit de la pluie qui tombait ainsi que le tonnerre masquait presque le son de ma voix. C'est alors que me vint une idée. Avec une voix un peu tremblante, je demandai à Hestia avec un on ironique :

"Vous ne pourriez pas demander à votre frère Zeus de se calmer ? Car il doit être très en colère pour créer une tempête pareille ! Non pas que je m'ennuie ici, au contraire, mais il se trouve que je commence à avoir faim. En temps normal, j'aurais pu aller chasser mais il se trouve que je n'ai pas pris mon arc. Maintenant que j'y pense, j'aurais peut-être mieux fait de prendre quelque chose pour me couvrir."

J'espère juste qu'elle n'allait pas prendre mal la remarque que j'avais faite à propos du roi des dieux. A ces mots, je grelotai faiblement car un courant d'air venait de pénétrer dans la grotte qui nous protégeait jusque là du mauvais temps. Je regardai dehors et vis justement un jeune daim s'abreuver à la rivière. En moi-même, je dis :

*Tu as de la chance petit daim que je ne sois pas armée. Sinon, tu aurais constitué mon prochain repas.*

Je salivai à la pensée d'un rôti de chevreuil. J'en faisais souvent lorsque j'étais chez moi, à Athènes. Bien sur, étant une piètre cuisinière, le repas terminait souvent complètement brûlé. Cela me laissa échapper un petit sourire. Il faudrait que je pense à trouver une cuisinière, ne serait-ce que pour cuisiner convenablement le gibier que je ramène constamment de mes longues parties de chasse.

La déesse garda son sourire lorsqu'Atalante se figea après sa révélation. Ce qui l'aurait davantage étonnée, ce serait le manque de réaction de la part de la jeune Chasseresse.

Atalante mit un peu de temps pour réagir, puis demanda non sans ironie :

Vous ne pourriez pas demander à votre frère Zeus de se calmer ? Car il doit être très en colère pour déclencher une tempête pareille !

Hestia sentait bien que la jeune Chasseresse commençait à avoir faim ; elle la vit lorgner sur un jeune daim, regrettant de ne pas avoir son arc et une flèche sous la main... La déesse soupira :

Malgré le fait que je sois leur aînée, je ne peux guère empêcher les éternelles disputes des Cinq premiers Olympiens... En ce moment il doit être en train de se disputer avec Héra, comme un peu tous les jours...

Je décrochai mon regard du jeune daim lorsque la déesse répondit à ma demande d'arrêter la tempête :

Malgré le fait que je sois leur aînée, je ne peux guère empêcher les éternelles disputes des Cinq premiers Olympiens... En ce moment il doit être en train de se disputer avec Héra, comme un peu tous les jours...

Je restai perplexe quelques instants. Il est vrai que calmer le roi des dieux ne devait pas être une mince à faire. De plus, il ne semblait pas sur le point d'arrêter la tempête de si tôt. Temps pis, il faudra encore attendre. Je m'assis sur un rocher derrière moi car mes jambes commençaient à fatiguer à force de rester debout. Je fixais le sol lorsque je dis à Hestia :

"Et bien, ça ne doit pas être facile d'être l'ainée de frères pareils. J'ai le plus profond respect envers mais ... j'avoue n'aurais pas aimer être leur grande sœur."

Je rigolai en fixant la déesse puis repris :

"Il y a des fois où je suis bien contente d'être fille unique et de ne plus avoir aucun membre de ma famille sur le dos ..."

Ma voix était cassée. Le simple fait d'évoquer ma famille me faisait de la peine. J'en voulait tellement à mes parents de m'avoir abandonné ... Quoi qu'il en soit, je ne me vois pas être un princesse à l'heure qu'il est. Je connais l'identité de mes parents : le roi de Péloponnèse et sa femme, Minyas. Pourtant, je ne veux plus les revoir, plus jamais. Je les déteste.
Je sortis de mes pensées. Je ne savais même pas si la déesse avait dit quelque chose. Mes souvenirs me faisaient du tors. Je me chassai cela de la tête et essayai d'afficher un sourire plus ou mois convenable. Mais celui-ci restait tout de même tendu. Je me relevai et m'approchai du feu. Lorsqu'on est en présence d'une déesse, il faut faire bonne mine.

Hestia fronça les sourcils en entendant la jeune femme :

Il y a des fois où je suis ben contente d'être fille unique et de ne plus avoir aucun membre de ma famille sur le dos ...

Oui... La déesse se souvenait d'avoir entendu son frère parler de cette histoire. Elle n'aurait guère apprécié d'être abandonnée par ses propres parents, comme l'a été Atalante. Elle secoua sa tête rousse :

J'imagine assez qu'être abandonnée par ses propres parents n'est guère enviable. Mais je puis te l'assurer, ton avenir sera glorieux. En t'abandonnant, tes parents t'ont offert un bel avenir, sans le vouloir et le savoir.

Mon regard était perdu dans le vide. Je relevai la tête lorsqu'Hestia me dit avec désolation en secouant la tête :

J'imagine assez qu'être abandonnée par ses propres parents n'est guère enviable. Mais je puis te l'assurer, ton avenir sera glorieux. En t'abandonnant, tes parents t'ont offert un bel avenir, sans le vouloir et le savoir.

La première partie de la phrase me fit serrer les dents et une boule se forma dans ma gorge. Mais la deuxième me laissa perplexe. Un avenir glorieux ? Moi. Cela me fit sourire et me fit oublier ma peine. Je ne savais pas comment elle connaissait mon histoire. Mais après tout, il s'agissait d'une déesse, et les dieux sont censés tout savoir. Mais cela m'étonna qu'elle s'en souvienne. Cela faisait si longtemps ... De plus, je ne savais pas comment je pourrais avoir un avenir glorieux. Mais cela, seul l'avenir me le dira.

"C'est très gentil de me dire ça."

Je commençai à rigoler et dit entre deux rires :

"Je suppose que vous ne me direz quel avenir glorieux m'attend ... Excusez ma curiosité ..."

Je ne m'attends pas vraiment à ce qu'elle me réponde mais qui ne tente rien n'a rien. Ma ventre gargouillai soudainement et je posai hâtivement ma main sur mon ventre. Il fallait vraiment que je mange ...

La jeune Chasseresse fut surprise en entendant la déesse, puis elle dit :

C'est très gentil de me dire ça.

Puis, après un rire :

Je suppose que vous ne me direz quel avenir glorieux m'attend ... Excusez ma curiosité ...

Hestia sourit ; ah, la jeunesse... Elle répondit :

Ce n'est pas à moi de révéler ton destin, mais à toi de le découvrir.

Comme je m'y attendais, la déesse me répondit en souriant :

"Ce n'est pas à moi de révéler ton destin, mais à toi de le découvrir."

Je lui adressai un large sourire avant de tourner ma tête vers la rivière. Je fus très surprise en voyant que le niveau de l'eau avait vraiment augmenté. Pas de quoi s'inquéte jusque là. J'éspérais juste qu'il allait arrêter de pleuvoir avant que l'eau n'arrive jusqu'à la grotte ! Mais la colère de Zeus ne semblait pas s'appaiser. On pourrait presque croire qu'il était encore plus en colère qu'avant. Mais que pouvait-il bien se passer sur le mont Olympe en ce moment. Je m'imaginais déjà bien la scène : Héra criant sur son mari pour une raison x ou y. Les vases qui volent dans la pièces, les cris de colère et d'exaspération s'entendant à travers tout le palais ... C'était peut-être pour ça que je ne voulais jamais me marrier, pour éviter ces prises de tête inutiles. Mais le jour où je me marrierai n'est pas encore venu ! Seul l'homme qui me battra à la course pourra prétendre à ma main. Et cet homme n'est pas né ! Personne ne peut me battre dans ce domaine !
Mon regard était perdu dans le vide, à la recherche d'un nouveau sujet de discussion avec Hestia. j'allais lui demander si c'était bien l'Olyme, mais une masse boueuse s'approchait de l'entrée de la grotte. Ca y était, la rivière, la si belle rivière lorsqu'il faisait sec, avait débordé. Et au lieu de poser ma question, je dis sur un ton presque effrayé :

"Il vaudrait peut-être mieux se retirer plus loin dans la grotte ...

Je ne quittais pas l'eau des yeux car celle-ci se rapprochait rapidement. Je me levai et pris un baton plus ou moins sec et le plongeai dans les flammes. Il nous fallait quelque chose pour nous éclairer car la grotte était de plus en plus sombre au fur et à mesure de sa profondeur. Je me mis en route vers le fond de la grotte. Il fallait au moins trouver un endroit en hauteur pour s'abritter : un rocher, une petite plateforme en hauteur. J'espérait seulement que la grotte était porfonde car si ce n'était pas le cas, nous nous retrouverions vite bloquer sans possibilité de retour à cause du courrant. Et mourir noyée et la dernière chose que j'aimerais.

La déesse remarqua alors à son tour que ke niveau de la rivière avait considérablement augmenté. Houlà, Zeus était vraiment remonté, en tout cas plus qu'à son habitude. Sans réfléchir, elle suivit sa jeune compagne vers le fond de la grotte. La Chasseresse avait improvisé une torche afin de pouvoir éclairer le passage qui menait au fond de la grotte.

Elles étaient dans une logique de rechercher un promontoire suffisamment élevé pour éviter de se retrouver noyées par la rivière. Enfin, surtout Atalante... Hestia remarqua alors un petit pic où elles pourraient s'abriter en attendant la décrue ; elle lança à la jeune Chasseresse :

"Regarde là-haut, un pic ! Allons-y avant que la rivière ne nous atteigne."

Elles arrivèrent au pic, et se mirent à attendre avec plus ou moins de patience la décrue. La déesse ralluma un feu, autant pour les éclairer que pour les réchauffer...

La déesse me suivait toujours. J'étais attentive à tout point élevé dans la roche. Mon instinct de chasseresse se réveillait. Il fallait tout de même avouer que je ne me sentais pas très à l'aise dans cette grotte sombre entourée d'eau. Alors, je me cramponnais à ma torche comme à un radeau. Après quelques instants d'observation, Hestia me lança :

"Regarde là-haut, un pic ! Allons-y avant que la rivière ne nous atteigne."

je levai la flammes vers le plafond et remarquai effectivement un petit pic assez haut. L'eau était maintenant arrivée à notre hauteur alors il fallait se dépêcher de grimper. Une fois en sécurité, Hestia alluma un nouveau feu étant donné que nous avions abandonné le premier. Il devait sans doute être éteint maintenant que l'eau l'avait recouverte. je soupirai profondément. pourquoi avais-je eu la magnifique idée d'aller me promener ? Mais il était trop tard alors autant prendre son mal en patience. je posai la question qui me taraudait depuis tout à l'heure :

"Comment c'est d'être à Olympe ? Est- ce que c'est bien ? Enfin, par rapport à la Terre je veux dire ..."

J'avais entendu beaucoup de choses à propos de l'Olympe, la résidence des Dieux. On parlait de palais somptueux et de richesses inimaginables. On royaume de rêve au-delà des nuages. Beaucoup décrivait cet endroit somptueux dans les livres mais disaient-ils la vérité ? J'allais en avoir la preuve dès que celle-ci m'aura répondu. Hestia semblait si gentille que j'étais sûr qu'elle allait me faire rêver. Lorsque je serai morte, j'espère aller au Champs Elysées plutôt qu'aux enfers. Mais tout ce que je savais, c'était que les enfers étaient horribles et les Champs Elysées fantastique. j'espère juste que c'était le cas. Et la description de l'Olympe de la déesse allait confirmer mes fondements.
Je la regardais, très curieuse et impatiente de connaître sa réponse.

La jeune Chasseresse n'attendit pas longtemps pour poser LA question qui la taraudait depuis tout à l'heure :

Comment c'est d'être à Olympe ? Est- ce que c'est bien ? Enfin, par rapport à la Terre je veux dire ...

Hestia ouvrit de grands yeux, puis répondit avec un brin d'hésitation :

Comment dire... L'Olympe est, comme tu le sais, la résidence des Douze. Cette proximité provoque bien entendu des contentieux, qu'Athéna a parfois du mal à calmer. Surtout quand il s'agit des disputes entre Zeus et Héra, ou entre Zeus, Hadès et Poséidon. Dans l'ensemble, ça ne change guère par rapport à la Terre... Après, en tant que Gardienne du Foyer, j'évite de me mêler des affaires des autres dieux. Leurs soucis ne sont pas les miens, et je ne m'en porte pas plus mal. Imagine un peu que tu sois une déesse, et que tu aies porté ombrage à Aphrodite, par exemple. Hé bien, tu peux t'attendre à ce qu'elle se venge, et de manière magistrale de plus ! Au moins, moi je n'embête personne, et c'est mieux ainsi.

Elle avait ri en parlant d'Aphrodite ; elle admirait la manière de se venger de la déesse de l'Amour et de la Beauté. Après tout, elle avait bien raison : qui n'avait jamais subi les foudres d'Aphrodite ?

Après une courte hésitation, la déesse me répondit enfin :

Comment dire... L'Olympe est, comme tu le sais, la résidence des Douze. Cette proximité provoque bien entendu des contentieux, qu'Athéna a parfois du mal à calmer. Surtout quand il s'agit des disputes entre Zeus et Héra, ou entre Zeus, Hadès et Poséidon. Dans l'ensemble, ça ne change guère par rapport à la Terre... Après, en tant que Gardienne du Foyer, j'évite de me mêler des affaires des autres dieux. Leurs soucis ne sont pas les miens, et je ne m'en porte pas plus mal. Imagine un peu que tu sois une déesse, et que tu aies porté ombrage à Aphrodite, par exemple. Hé bien, tu peux t'attendre à ce qu'elle se venge, et de manière magistrale de plus ! Au moins, moi je n'embête personne, et c'est mieux ainsi.

Je buvais chacune de ses paroles. J'ai toujours beaucoup aimé les récits mythologiques et le récit d'Hestia me réjouissait. Je rigolai de bon cœur en entendant parler de la déesse de l'amour et elle fit de même. En effet, la vengeance d'Aphrodite peut être terrible et dévastatrice, car l'amour n'épargne personne.

"Je n'ai jamais été prise pour proie par la déesse Aphrodite et j'espère ne jamais l'être. L'amour n'est pas fait pour moi et c'est avec joie que je le repousse ..."

Un instant plus tard, je me mordis les lèvres. Il était très dangereux de provoquer les dieux de l'Olympe, surtout Aphrodite. J'espérais juste qu'elle ne m'avait pas entendue. Je relevai les yeux vers la déesse du foyer et dis d'un ton enjoué :

"Il est vrai que vivre avec les douze dieux les plus puissant ne doit pas être de tout repos et doit effectivement être risqué. Mais tout de même, ce doit être génial d'être un dieu"

Je mis mes mains sur ma nuque et me laissai aller en arrière, rêveuse. C'était déjà un honneur d'être en présence d'une déesse, il ne faudrait tout de même pas en demander de trop. Mais il ne fallait pas m'en vouloir, je pouvais être une grande rêveuse.
Je jetai un coup d'œil en bas du pic sur lequel nous étions perchés. Le niveau de l'eau avait encore monté. Il fallait encore attendre. Mais il vaut mieux attendre à deux que tout seul. De plus, je ne savais pas que je pouvais être aussi bavarde et effrontée ...

La jeune Chasseresse commit une légère gaffe en disant qu'elle repoussait l'amour avec joie. Elle craignait qu'Aphrodite ne l'ait entendue, et se venge sur elle... Hestia sourit avec indulgence : les humains ont parfois la langue qui fourche... Elle se promit de discuter de son cas avec sa collègue, puis entendit la jeune Chasseresse dire que ça devait être génial d'être un dieu. Au risque de décevoir sa compagne, Hestia répondit :

Non. La vie de divinité n'est pas de tout repos. Regarde Zeus et Héra : Zeus passe son temps à séduire des mortelles, Héra se venge sur elles. De plus, la vie de divinité est remplie d'obligations. Imagines-tu le Soleil ne pas se lever après le passage d'Éos, l'Aurore ?

Je fus déçue lorsqu'elle me répondit :

"Non. La vie de divinité n'est pas de tout repos. Regarde Zeus et Héra : Zeus passe son temps à séduire des mortelles, Héra se venge sur elles. De plus, la vie de divinité est remplie d'obligations. Imagines-tu le Soleil ne pas se lever après le passage d'Éos, l'Aurore ?"

Je hochai la tête. Il est vrai que je n'y avais pas pensé. Au moins, lorsqu'an est humaine, on n'a pas d'obligation. On pourrait presque dire que nous sommes libres. Mais il ne faut pas oublier que le moindre faut pas de notre part peut nous couter cher à cause des dieux. Je regardai en bas du pic. L'eau devait maintenant atteindre plus de deux mètres. Si nous n'avions pas trouvé ce pic, nous serions certainement noyées (enfin, moi puisque les dieux sont immortels). Ah ce moment, ma main glissa sur la roche humide, me déséquilibra et je tombai à la renverse. Je fermai les yeux au moment de ma chute. Une seconde plus tard, je me retrouvait dans l'eau bouseuse de la rivière. J'essayai de remonter à la surface mais le courant m'emportait et l'eau me faisait tourner dans tous les sens. Après quelques secondes, j'atteignis la surface et remplis mes poumons d'air. je regardai autour de moi essayant de garder ma tête hors de l'eau. Je ne voyais plus le pic sur lequel était restée Hestia et le courant m'enmenait vers le font de la grotte. Je cherchai quelque chose pour m'agripper mais je ne vis rien. Après quelques secondes, je repairai une branche incrustée dans la roche. Je m'y agrippai et essayai de résister au courant. L'eau voulait m'emporter, me noyer. mais elle n'y arriverait pas. Je ne lâcherai pas. A ce moment, ce fut la branche qui commença à craquer et à se détacher de la roche. Silencieusement, je lui disais : "non, pitié, ne lâche pas, pas maintenant !". La branche s'embla m'entendre puisqu'elle tint bon. Mais pour encore combien de temps ?

La déesse ne sut pas réagir à temps quand Atalante tomba dans les remous de la rivière. Elle avait glissé sur la pierre humide, et avait sombré dans la rivière en furie.

Hestia attendit, inquiète, que la jeune Chasseresse remonte à la surface. Mais, après un long moment, rien n'apparut à la surface de l'eau. Elle ferma les yeux, tentant de repérer la jeune femme au milieu de ce déluge, mais cela lui fut impossible. Sentant la colère monter, elle leva la tête et lança au plafond :

Frère Zeus ! Entends ma prière ! Cesse donc ta dispute avec Héra, et arrête la tempête ! Toi, frère Poséidon, calme la rivière ! Vous tous, faites en sorte qu'Atalante soit toujours en vie !

Elle attendit quelques instants, dans l'espoir de voir sa prière exaucée. Elle commençait à désespérer quand elle vit, à sa grande joie, que ses frères l'avaient entendue ! Dehors, la pluie et l'orage cessaient ; dans la grotte, le niveau de l'eau descendit progressivement. Dans quel état pouvait bien se trouver Atalante ?

La branche quittait petit à petit son emplacement initial. Je priai pour que la déesse vienne à mon secours. Mais les minutes passaient, plus je perdais espoir. Après tout, qu'est-ce que les dieux en avaient à faire que je meurs ou non ? Ce ne serait qu'un Humain de plus qui rejoindrait les enfers. Je fis alors appel à ma déesse protectrice : Artémis. Je chuchotais quelques mots la suppliant de m'épargner lorsque la branche lâcha. Je criai tandis que le courant m'emportait toujours plus loin vers le fond de la grotte. Je me tapai contre les parois et il m'arrivait souvent de me retrouver la tête sous l'eau. Je me tapai contre un énième rocher auquel je m'agrippai avec les dernières forces qu'il me restait et j'attendis patiemment que Thanatos m'emporte.

Et alors que tout me semblait perdu, le courant perdit son intensité et la hauteur de l'eau moins haute. Après quelques minutes, je pouvais toucher le sol et réussir à tenir debout. Je souris en me disant "Je suis en vie !". Je me doutais que cela était du à l'intervention d'Hestia qui avaient su raisonner ses frères. Je remontai vers l'avant de la grotte tandis que l'eau se retirait toujours plus.
Après quelques minutes, je vis la jeune déesse qui semblait inquiète. Je souris. J'étais peut-être trempée, épuisée, mais en vie. Et c'était cela le plus important ! Je vins à sa hauteur et me prosternai devant elle en disant :

"Merci beaucoup. Je vous serai infiniment reconnaissante. Sans vous, je serais déjà e route pour le royaume des morts." Si je peux faire quelque chose pour vous, faites le moi savoir"

Je jetai un petit coup d'œil dehors et remarquai qu'il ne pleuvait plus. Je dois absolument rentrer à Athènes pour me sécher, me réchauffer et manger. J'attendis la réponse de la déesse avant de partir. Une chose est sûr, à l'avenir, je prierai plus souvent Hestia, déesse du Foyer, déesse m'ayant sauvé la vie.


Hors RP : Je te laisse finir ^^

Hestia fut soulagée de voir la jeune Chasseresse rescapée de la crue. Heureusement que ses frères l'avaient entendue tout de suite, sinon, Hadès aurait eu une nouvelle pensionnaire plus tôt que prévu. Atalante, trempée, épuisée mais souriante, vint jusqu'à la hauteur de la déesse du Foyer en déclarant :

Merci beaucoup. Je vous serai infiniment reconnaissante. Sans vous, je serai déjà en route pour le royaume des morts. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites-le moi savoir.

Puis, sans attendre la réponse de la déesse, elle quitta la grotte pour rentrer chez elle. Hestia sourit et murmura pour elle-même :

Que ta route soit toujours droite, Atalante. Les dieux veillent sur toi.

Puis elle disparut en une pluie d'étincelles rouges.

[Et voilà ^^ ravie d'avoir pu RP avec toi ]